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  • Libertexte, librairie associative à Marsanne (Drôme)

    Est-ce une caverne aux yeux bleus ? Une tour de Babel ? Un bonheur-du-jour ?
    Devant la porte, des livres disséminés comme des cailloux de petit Poucet indiquent le chemin vers une maison-forêt où l'on se perd. Des senteurs d'encre et de papier vous envahissent et les yeux hésitent à se poser. Les mots des titres s'accrochent aux cheveux, tatouent l'intérieur de la peau. Cela peut faire peur. On risque l'envoûtement.
    Bien des librairies ont ce pouvoir hypnotique. Mais ici on échappe à la tyrannie du "vient de paraître", l'écume de la littérature. 
    Papiers jaunis, couvertures vieillies sont les rides des livres. On se sent en visite chez ses arrière-grands-parents, chez des aïeux qui parlent doucement, pour qui il faut tendre l'oreille. 
    Allons ! Je plonge dans la vague poésie sans savoir ce que je vais rapporter des fonds marins. Je cueille une revue "Poésie 88" et les mots de Pierre Seghers s'offrent à moi. Il dit que la poésie ne fait pas partie de la littérature :
    Autre est la poésie… Elle n'entre pas dans le labyrinthe avec l'ambition, la volonté de marquer son couloir. Un lien déraisonnable la lie aux mots, à la musique, aux parfums. Elle n'a pour ordre que celui de la vie. Un chant profond,… un pouvoir singulier, celui de l'évidence, celui de l'existence…
    Pierre Seghers a consacré sa vie à la poésie. Il l'a éditée, en créant en particulier la collection "Poètes d'aujourd'hui". Un léger bateau qui part pour l'aventure, a commenté Colette Seghers à cette époque, en 1944. Cette collection a permis de faire connaître les plus grands poètes : Paul Eluard, Guillevic, Henri Michaux, Marcel Béalu, Pablo Neruda etc. 
Dans la même revue, André Velter écrit : Pierre Seghers avait le ferveur communicative, l'amitié enracinée et le regard toujours ébloui par une merveille nouvelle. Dans l'âme, il était sourcier ; il suivait d'instinct tous les chants souterrains : ceux qui allaient surgir torrents, comme ceux qui resteraient murmures… Il avait le sang hanté par toutes les voix du monde et savait combien la poésie est l'accès le plus soudain à la citoyenneté universelle.

    J'ai poursuivi ma promenade dans les ruelles des livres au rez-de-chaussée et au premier étage, en m'attardant çà et là, mais j'étais déjà comblée par la revue qui m'avait choisie. Car n'en doutez pas, c'est le livre qui choisit son lecteur.

    Geneviève

  • Chant du bossu joueur de flûte

    Lettre d'un colporteur-liseur N° 25
    "Chant du bossu joueur de flûte" de André Cohen Aknin
    Œuvres citées : Poème des Indiens Hopi, Salut à Walt Withman de Fernando Pessoa.
     
     
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    Quitana-po, quitana-po, quitana-po
         quitana-Po !
    Ai-na, qui-na-oueh, qui-na-oueh
    Tchi-li li-tcha, tchi-li li-tcha
    Don-ca-va-qui, mas-i-qui-va-qui
    Qui-ve, qui-ve-na-meh
    HOPET ! (1) 
     
    Depuis que j'ai mis en bouche une à une les syllabes du "Chant du bossu joueur de flûte", je n'arrive pas à m'en défaire. Et c'est tant mieux. Ça m'apporte un peu de joie dans ces matins où la radio nous assomme de chiffres du fait de l'épidémie et de l'économie défaillante.
     
    Quitana-po, quitana-po, quitana-po
         quitana-Po !
    Quitana-Po !
     
    Comme un talisman face à la morosité.
     
    Tiens, je respire un peu mieux. J'arrive à souffler dans ma flûte - mon corps - le souffle est court, un roucoulement. Je deviendrai une tourterelle à succès sur une chaîne youtube le jour où mon petit-fils me donnera le feu vert.
     
    Ai-na, qui-na-oueh, qui-na-oueh
    Tchi-li li-tcha, tchi-li li-tcha
     
    Une information sur le terrorisme - hop le chant du bossu - Une information sur des élections - hop le chant du bossu. 
    L'idée est de ne pas sortir du monde, mais bien au contraire de le pénétrer au plus profond, en faisant résonner un chant ancien. Un chant des origines. "Le chant du bossu joueur de flûte" est un poème des Indiens Hopi. Une poésie à part entière. Parce que "la poésie, à l'instar du langage, existait de partout", depuis toujours, "aussi puissante & même aussi complexe … que dans ses développements les plus tardifs". "Elle n'apparaissait pas comme un luxe, mais comme une véritable nécessité"(2). 
    Pour un temps, nous n'avons que faire du regard occidental et de cette actualité. Laissons parler nos tripes. 
     
    Don-ca-va-qui, mas-i-qui-va-qui
    Qui-ve, qui-ve-na-meh
    HOPET !
    HOPET !
    HOPET !
    HOPET !
     
    Avec HOPET ! on entend hourra ! C'est vrai que nous attendons avec impatience un vaccin, comme la panacée, la chose qui réglera tout. Mais n'est-ce pas un leurre ? Guérir n'est pas effacer, mais vivre avec. Ne rien oublier. Comme revenir au premier chant, à cette première écriture dans le souffle de son ancêtre. 
     
    À LA JOIE AUSSI.
     
    Pour cela, il faudrait pouvoir s'arrêter, s'isoler, revenir vers soi, trouver le temps de se rattraper avant le coucher du soleil, comme dit le proverbe, avant de repartir de plus belle dans le quotidien. C'est ce qu'a fait mon ami Serge, un ancien légionnaire, qui a séjourné à Damas, avant de s'installer dans la Drôme et en Ardèche dans un vieux fourgon. Il n'a pas fait les choses à moitié cet indien. "Il me fallait me rassembler, a-t-il écrit, je venais de si loin… Je n'ai rien trouvé de mieux, que de passer cinq ou six ans à vivre dans un fourgon, complètement isolé, sans même une radio…". Un homme qui avait le plaisir du verbe. Lorsque nous nous retrouvions, c'était une farandole, nous jouions avec les mots. Il était probablement à la recherche de son chant. Il l'a peut-être entendu, puisqu'il est sorti de son fourgon. Je l'ai vu surgir la tête enneigée un soir de lecture avec des amis, en décembre 2007. Il venait de sortir de son isolement.
    Joie des retrouvailles et promesse de nous revoir. Hélas trois semaines plus tard, un automobiliste l'a percuté et tué sur une route à trois voies.
    Il ne m'a pas parlé de son dernier chant, mais en entendant "Le chant du bossu joueur de flûte", j'ai su que c'était lui.
     
    Quitana-po, quitana-po, quitana-po
         quitana-Po !
    Don-ca-va-qui, mas-i-qui-va-qui
    Qui-ve, qui-ve-na-meh
    HOPET ! 
    HOPET !
     
    *
     
    Avec Serge, nous parlions parfois très tard dans la nuit. Il nous fallait notre quota de mots. J'avais peur que ce sentiment de liberté ne résistât pas au matin. Alors, je n'avais pas les mots de Fernando Pessoa qui, à la lecture du poète américain Walt Whitman avait écrit "Ode maritime et autres poèmes", mais je les espérais, comme un corps qui donne un son profond, un son de flûte, un son d'avant les mots.
     
    Ouvrez toutes les fenêtres !
    Arrachez toutes les portes !
    Tirez la maison entière par-dessus moi !
    Je veux vivre libre dans les airs,
    Je veux avoir des gestes en dehors de mon corps,
    Je veux courir comme la pluie le long des murs,
    Je veux être foulé comme des pierres sur les routes,
    Je veux aller, comme une chose lourde, jusqu'au fond des mers,
    Avec une volupté qui est déjà loin de moi !
     
    Je ne veux pas de serrures aux portes !
    Je ne veux pas de fermetures aux coffres !
    Je veux m'intercaler, m'immiscer, être emporté… (3)
     
    (1) Chant du bossu joueur de flûte, Indiens Hopi. Les techniciens du sacré, anthologie de Jérôme Rothenberg. Version française par Yves di Manno. José Corti Editeur. 2007.
    (2) Pré-face de l'édition révisée (1984). Les techniciens du sacré.
    (3) Salut à Walt Whitman, extrait, Fernando Pessoa (Alvaro de Campos). Tiré de Ode maritime et autres poèmes. Editions Orphée / La différence. © Editions Christian Bourgois pour le poème Salut à Walt Whitman

  • Un été au Baz'Art des Mots

       

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         Nous sommes en février. Le vent est au sud-ouest et le ciel a ce gris légèrement teinté de bleu qui annonce la pluie. Un temps à faire les librairies. Nous cherchons des bouquins de poésie pour les offrir au "coin lecture" de notre village. Lors de la lecture de Geneviève en janvier organisée par l'association Bleu 31, nous avions convenu que la participation des spectateurs serait consacrée à cet achat. Faire lire la poésie, la faire vivre est notre action depuis des années. Nous pensons à la librairie de Hauterives Le Baz'Art des Mots. C'est un coin de verdure où s'entassent des livres imprévus, dénichés par Alain Lèze, toujours à l'affût d'un auteur, d'un éditeur à faire découvrir. Un semblant de fouillis qui donne envie de chercher la perle rare. Alain, le libraire passionné est là. Il "touche" comme on disait dans mon quartier quand on parlait de mobylettes. Qui plus est, il est sensible à la poésie ! Il a le verbe haut, vous brosse l'actualité littéraire en quelques phrases et trouve le livre qu'il vous faut. "Ce livre est pour toi ! ", voilà son expression favorite, car il connaît aussi ses lecteurs. Une paye qu'on se côtoie, Alain et nous, depuis son pied-à-terre rue de la Banque à Romans où il s'occupait de diffusion. Quand il est devenu libraire, il nous a accompagnés à chaque sortie de nos livres. Alain n'est pas seul dans l'aventure, il y a Patricia, sa compagne. Plutôt discrète, mais pas moins passionnée.
         Ce jour de février, tout en choisissant nos bouquins de poésie, nous échangeons avec Alain sur les nouvelles parutions, sur les projets des uns et des autres et, bien entendu, sur son festival dans les jardins statuaires de la librairie. Là, ni une ni deux, il m'invite en tant qu'auteur pour le prochain, les 14 et 15 juillet. J'en suis ravi. C'est un plaisir de lire ici au Baz'Art des Mots comme nous l'avons fait depuis des années, déjà dans les anciens murs du Baz'Art. Mais quand il m'annonce le thème, je tique un peu. Il s'agit de "campagne", de "nature". Zut ! La nature ne m'a jamais trop inspiré. Bon, je me dis, j'ai le temps, nous ne sommes qu'en février.
         Puis, arrive un jour d'avril. Je suis assis dans une brasserie de Valence, à midi, à l'heure où le bruit des couverts se mêle aux voix feutrées. À mon côté, un carnet à spirale et un crayon taillé. Un léger vent enveloppe mes doigts. Là, à mon grand étonnement, le texte, que je ne pensais pas pouvoir écrire, sort d'une traite. Il révèle ma découverte tardive de la nature, mes réserves et mes engagements, les livres qui m'ont ouvert ce rapport aux éléments et aux corps, à la présence des hommes et des femmes. Ce jour-là surgit une voix en particulier.
        Dès le texte achevé, je sens qu'il me faut le donner avec Juan Antonio Martinez, avec qui j'avais fait une lecture à Romans, au temps de Cours Jardins & Résonances. Je l'ai connu au théâtre. Il a mis en scène certaines de mes pièces. Je l'ai aussi entendu donner un chant amérindien dans une église à Lyon, il y a fort longtemps. J'ai envie de mêler nos voix, nos chants.
        Arrive le premier jour des lectures dans le jardin statuaire. Un quatorze juillet. L'ordre de passage des auteurs sur les deux jours a été modifié pour cause de coupe du monde de football ! Les livres des auteurs invités sont à l'extérieur sur les tables où ils pourront signer. Alain présente les artistes avec son enthousiasme coutumier. Il annonce que ce festival deviendrait un festival annuel.
         Juan et moi débutons. Nos deux voix se mêlent dans une rondeur, un rythme qui conviennent parfaitement au texte. La complicité est là, la même qu'il y a 20 ans. Seuls les chants auraient besoin d'amplitude.
        Le public est nombreux. Les lectures se succèdent sous le regard bienveillant d'Alain, de Patricia et de l'équipe de bénévoles. Elles se poursuivent malgré des averses. On se contente d'abord de couvrir les tables. Puis le vent se met de la partie. Chacun, public compris, transporte les piles de livres à l'intérieur de la librairie. Nos habits sont trempés. Il émane néanmoins une atmosphère de bien être. Nous savons que nous vivons un partage digne du Baz'Art.
         Au repas du soir, Alain et Patricia prennent la parole, sourire aux lèvres. On lit cependant sur leurs visages la fatigue d'avoir organisé ce festival. Inviter une vingtaine d'auteurs, ce n'est pas rien ! Les conversations autour des tables vont bon train. On parle de bouffe, de musique et des lectures. On blague. On rit. La vie quoi ! Et lorsqu'on se quitte, on se promet de se revoir bientôt.

         Nous ne savions pas que ça serait si tôt. Trois semaines plus tard, nous apprenons le décès d'Alain, suite à une crise cardiaque. Nous nous sommes retrouvés le 10 août dans le jardin statuaire à l'endroit-même des lectures de juillet. Patricia a parlé, puis des lecteurs et amis ont rendu hommage à Alain, à son amour des livres, à son dynamisme et à son attention aux lecteurs qu'il aimait guider dans leurs choix. Patricia ajoute que la librairie continue pour rester fidèle à leur aventure.

         Merci Alain de m'avoir permis d'écrire ce texte sur la "nature". Une commande en quelque sorte. Un texte que je portais, je l'ignorais, tu le pressentais. Voilà ta force, voir en un clin d'œil ce dont l'autre a besoin. C'est comme si tu m'avais dit : "Ce thème est pour toi !"

    André

  • Théâtre à Clérieux - Drôme

    Nous vous communiquons le programme du Festival Théâtre Automne que nous avons le plaisir de parrainer.

    Festival Théâtre Automne

    Salle des fêtes de Clérieux Drôme

    les 23 24 25 octobre 2015 

    • vendredi 20h30 - comédie "Au rendez-vous des autres" par le Théâtre inattendu de Sauzet 

    samedi 10h30 - rencontre d'auteurs Geneviève Briot et André Cohen Aknin sont auteurs de théâtre, de poésies et de romans. Ils sont Drômois, mais pas seulement. leurs vies sont marquées par le voyage. Ils viennent en voisins se présenter à nous. 

    • samedi 16h - comédie dramatique "Échec à la reine" d'Andrée Chedid par les Zygomatics de Valence 

    samedi 20h30 - comédie dramatique "L'Atelier" de Jean-Claude Grumberg par le Théâtre d'en Face d'Annonay

    • dimanche 11h - Apéro spectacle. Temps convivial animé par les troupes du CD 26

    • dimanche 15h - comédie absurde "Le spectateur condamné à mort" de Matei Visniek par le Théâtre de la Grille verte de St Étienne

    tarifs :10 € - réduit : 6 € - Pass : 15 €

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  • Lire Philippe Jaccottet

    philippe jaccottet,beauregard,andré du bouchet,montale,grignan,drôme,suisse,florence,geneviève briot,bleu 31Lire Philippe Jaccottet, c'est faire une promenade dans la nature et se laisser surprendre par une fleur, un nuage, une lueur, mais c'est bien plus qu'être intensément là dans le moment présent ; c'est faire une plongée dans le passé, c'est rencontrer au même instant la vie et la mort ; c'est saisir des éclats d'une vie intérieure, des correspondances avec des souvenirs, des lectures, des musiques, des peintures, des mots magnifiés. Sous une apparente simplicité, le poète donne une vision picturale qui unit émotions et couleurs. Et toujours, ce tremblement de l'écriture produit par les hésitations, l'approche toujours insatisfaite entre ce qui est dit et ce qui se dérobe.

    Je pourrais évoquer des mots que nous avons aimé lire en public : l'heureux brouillard des amandiers de "À travers un verger", le travail du poète qui est de veiller comme un berger et d'appeler tout ce qui risque de se perdre s'il s'endort. J'aimerais dire mon émotion à la lecture de "Truinas" écrit à propos des obsèques de André du Bouchet où Philippe Jaccottet exprime la merveille extrême, celle capable de susciter, paradoxalement sinon scandaleusement une espèce de joie sourde, timide et pourtant puissante…

    Mais j'ai choisi d'évoquer "Beauregard" que je viens de relire :

    C'est toute la fascination du mot qui nous est donnée à voir. Beauregard, village perdu, presque un hameau : "… on allume les lampes et cela aide, tandis que le vert des prairies et des forêts devient comme de l'encre ou presque, s'imprègne de nuit ; et qu'à l'inverse, une dernière fois avant la nuit, flamboie l'entaille de la carrière, à croire qu'on avait allumé là-bas un grand brasier rose qui semble sourdre de la terre elle-même - et c'est aussi un verre de lumière à boire, un verre de soleil couchant."

    Ce Beauregard, tout à fait drômois, le mène à un lieu-dit près de sa ville natale : "… quand on disait ce mot on faisait tinter une cloche justement pour accéder à quelque lieu inconnu… Oui ce mot tintait comme un instrument de métal frappé par un marteau - et dont le retentissement, maintenant que j'y songe après tant d'années, n'était pas sans analogie avec celui (qu'on imagine) d'un gong dans la cour d'un temple d'Asie ou celui des sonnailles d'un troupeau qu'on entend avant de le voir … et le son clair se répand, vient à vous à travers la distance elle-même absolument claire, c'est l'air lui-même qui tinte et vibre, l'air tout à fait invisible des hauteurs qui semble s'ouvrir à son passage - tandis que les montagnes s'élèvent immobiles, à distance les unes des autres, comme des beffrois."

    Beauregard entraîne ensuite Philippe Jaccottet vers "Tempi di Bellosguardo", un poème de Montale, l'évocation d'un quartier de Florence puis d'une personne assise en retrait dans l'ombre : "on voit alors ses yeux saturés de la lumière du monde sur lesquels rapidement les paupières se baissent pour ne laisser filtrer qu'un désir de tendresse ou de long sommeil."

    Philippe Jaccottet est né en Suisse et vit à Grignan dans la Drôme.

    Geneviève

     

  • 27h chrono

    Nous serons de la fête du Baz'art des mots samedi et dimanche prochain. 

    Nous y ferons des lectures et participerons aux débats.

    Venez vous joindre à nous pour le soutien à la librairie, pour le plaisir des rencontres et le partage.

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    c'est ce poème de Jean-Louis Novert qui vient sous nos doigts pour cette invitation

    "Nous sommes 

    les passeurs du temps

    et nous sommes chargés

    de livrer l'eau et l'air

    le feu et le vent"

     La terre des mots - Rougerie

    André et Geneviève

     

  • Matière et transparence

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    Ejoumalé et Abel, deux artistes indiens de Pondichéry, de passage à Triors, petit village de la Drôme, ont exposé leurs œuvres et animé un stage d’aquarelle de trois jours. Leurs tableaux illuminent le regard : luminosité safranée, fluidité des personnages, transparence des lieux.

    Très pédagogues, les jeunes artistes guident les amateurs que nous sommes.  Attentifs et souriants, ils réparent les maladresses, donnent le contraste qui manque, apportent la touche qui change la lourdeur en légèreté.

     Je cherche du bout et du plat de mes pinceaux à entrer dans le mystère des teintes selon la palette de ces deux aquarellistes. La légèreté et la précision sont de mise pour assister à la fusion de l’eau et des couleurs, voir la manière dont elles se diffusent entre elles, se valorisent dans une marine, un paysage de campagne, une ville sous la pluie…

     Suivre leur chemin sur le papier, c’est boire la lumière, interroger ombres et reflets, revisiter la pluie ou la neige et pour cela jouer du pinceau et des nuances avec justesse et délicatesse. Une expérience difficile et passionnante qui n’est pas sans magie.

     Dans cet exercice, je me repose des mots. L’écriture part en voyage, la lecture ferme les yeux. Je trouve un autre regard sur les choses qui m’entourent.

    Geneviève

  • Nocturnes de l’aqueduc à St Nazaire en Royans (Drôme)

    Le spectacle itinérant commence sur l’aqueduc d’où l’on domine la vallée de la Bourne. Au fond se profile le Vercors tandis que sous nos pieds à travers le pont métallique court un flot continu. La balade commentée avec humour et fantaisie se poursuit dans le village. Un guide assermenté, Julien Foydevaud onzième échelon et demi (Jean-Louis Debard) nous invite à découvrir l’histoire de ces lieux. Sur un ton faussement académique et naïf, il parle de la construction de l’aqueduc, du passé de St Nazaire. Mais il est sans cesse interrompu ou contesté par un « fantôme » du passé ou de l’avenir, Tiburce Mortefert, fantôme aux multiples visages (Juan Antonio Martinez). Avec les propos des deux comparses, l’histoire dérape dans la fiction la plus imaginative et la plus loufoque où la satire pointe parfois son nez. Il arrive qu’elle nous émeuve dans une évocation des maquis du Vercors et leur tragédie. Resurgissent aussi les monstres légendaires éveillant les peurs populaires ancestrales. Des personnages d’hier et d’aujourd’hui se mettent à vivre des aventures insolites. Un troisième larron, policier muet (Jean-Pierre Portier) surgit ça et là donnant une étrangeté à la visite. L’audace romanesque des comédiens qui nous fait voyager dans le temps nous subjugue, déclenche les rires, nous ravit.

    Ce spectacle itinérant est proposé par la Compagnie « Les Comédiens de Campagne ». Brigitte Couston s’occupe des relations publiques.

    Les représentations ont lieu à 20h45 les jeudis 23 et 30 juillet, vendredis 17, 24, 31 juillet, mercredis 5 et 12 août, jeudis 6 et 13 août, vendredis 7 et  14 août.

    Réservation conseillée à l’Office du tourisme de St Nazaire en Royans au 04 75 48 49 80.