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Avis lecteurs et presse

  • Celle qui parle aux corbeaux

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    de Melissa Lucashenko 
    Collection "Voix autochtones" Editions du Seuil
     
    Envie de partager ce moment de lecture qui nous emmène en Australie. Premier livre de cette écrivaine traduit en français par David Fauquemberg.
    "Celle qui parle aux corbeaux" de Melissa Lucashenko  est un roman australien, une histoire d'aujourd'hui qui garde trace des oppressions du passé. L'histoire se situe au XXIe siècle dans la lignée du XVIIIe lorsque les Anglais déclarèrent cette terre australe inhabitée et l'accaparèrent. Les rencontres entre les populations autochtones et les colons ne pouvaient être qu'antagonistes. Les aborigènes vivaient de chasse et de pêche, ils se servaient dans la nature sans rien posséder ; ils n'avaient pas la notion de propriété.
    La question est "Comment évolue  une société issue d'une colonisation" ?
     
    Kerry Salter, une jeune femme aborigène, traite les blancs de "sauvagesnormauxblancs" et n'entend pas s'en laisser conter. Tout en revendiquant son droit à une vie moderne à Brisbane, elle ne peut pas se désolidariser de sa famille qui vit dans le bush. À l'occasion du décès de son grand-père, elle va défendre leur terre, sacrée depuis la révolte d'Ava, une ancêtre, figure tutélaire de leur clan. Elle parle aux corbeaux, son neveu se rêve en baleine, tout un monde !
    Le ton virulent est courant chez cette famille, les Salter, une famille burlesque qui dissimule sous des invectives une affection indélébile. Les retrouvailles sont  houleuses et mettent au jour un secret.
     
    À vrai dire, il n'y a pas rivalité entre aborigènes et blancs, car il y a eu du métissage. Il y a ceux qui revendiquent leur origine aborigène et ceux qui tentent de la dissimuler. Et voilà que notre héroïne aux réflexes anti-blancs tombe amoureuse d'un jeune sportif blanc ! La vie se joue des appartenances figées, semble nous dire l'écrivaine.
     
    Dans une langue proche de l'oralité, violence et générosité traversent ce texte. Le lecteur est mené de rebondissement en rebondissement dans une vie tumultueuse jusqu’à une fin qu’on n’imaginait pas.
    On est tenu en haleine et c’est tout un univers qui nous est révélé dans son présent et ses racines.
     
    Geneviève

  • Liberté des femmes

    41vfJlntHlL._AA160_.jpgLe roman "Des cerises en hiver" retrace l'histoire d'une famille modeste et s'attache particulièrement à ces "Femmes d’hier dont les rêves contrariés sont aussi le terreau dans lequel poussent les fleurs de la liberté des femmes d’aujourd’hui", commente Marie-France Moyns de Maif Magazine. D'autre part, la lettre des médiathèques du Pays de Romans parle d'une "ronde des femmes". Dans sa ronde, Roberte, l'héroïne soumise, tient la main de ses filles et petites-filles qui, elles, ont choisi de vivre leur vie. "

    Au cœur de "Des cerises en hiver", il y a aussi celle qui n'est pas née. Une voix étrange surgit par instants dans le roman. C'est un espace d'imaginaire, une voix à la fois ancestrale et future qui accompagne les personnages, à la fois voix intérieure et voix d'ailleurs.

    "Je suis celle qui n'est pas née. Quand je dis "je" c'est bien sûr un abus de langage, c'est jouer à l'esprit incarné dans une chair bien particulière, celle des mots. J'appartiens à la transparence. Je m'accroche aux vocables, aux phrases …

    Je n'avais pas droit de vie. Pour Jeanne, je n'étais pas une graine, mais un grain de sable. Je suis non-né. Il y a bien des René, re-né, pourquoi pas des "nonné". Je m'invente au féminin avec un zeste de masculin.

    Quand on n'a pas de corps, on échappe au temps, aux traces de l'hérédité. Vivre non, ivre oui. Par mes rêveries chorégraphiques, je tourne sur la rose des vents de l'écriture avec le ciel comme étoile polaire, la terre comme sud, l'ouest en guise de passé, l'est est mon avenir. Un avenir lié à la source

    Encre sur la page, sillon tiré sur la ligne, lettres semées l'une devant l'autre pour devenir mots et phrases, pour avancer dans le chant. Sirène appelée par une petite pensée de rien du tout. Lettres liées comme le sont les hommes et les arbres, les vivants et les morts. Iles désertes et solitudes aux ailes déployées vers le désir dans l'air que l'on respire. Sons de terre et de sang, silences.

    Mon silence est vibration. Debout dans l'esprit du vent, oiseau, empereur, serviteur du passant, je danse avec l'océan.

    Vivre le temps d'un roman. L'esprit du vent tourne les pages le temps d'une vie. Les phrases s'envolent avec les feuilles, parlent à l'avenir. Jeanne, je ne suis pas enfant de ton corps… je suis ton ombre et ta liberté. A toi de ne pas me perdre."

    "Des cerises en hiver" de Geneviève Briot - Editions L'harmattan

  • A petites touches

    Nous avons descendu les jours vers le sombre de la terre et voilà que jour après jour des minutes de lumière nous sont redonnées. Chaque vie va vers sa disparition et donne goutte à goutte, parole après parole, regard après regard, une connaissance, une expérience. Chaque vie prolonge un chemin venu d’autres vies, d’autres époques les plus lointaines. Et pour chacun de nous il y a des temps de l’ombre et les temps de lumière.

     Quand la mémoire du Carnaval de leur enfance resurgit, écrit Cyril Lehembre, journaliste dans le n° de Drôme hebdo du 9 décembre 2010 à propos du travail de mémoire réalisé par André auprès de personnes âgées de l’EHPAD des hôpitaux Drôme Nord et St Vallier (Établissement d’hébergement pour personne âgées dépendantes) en coordination avec les responsables. Voici quelques extraits de son article : 

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    «  Il est allé au plus profond de l’humain. Il leur a parlé, il les a surtout écoutés et s’est souvent émerveillé de ce qu’il a entendu, vu ou vécu.… Bon nombre, dans leur jeunesse, bien que vivant à Romans, cité du Carnaval, était peu préoccupé de loisirs. Le travail avant tout…

    J’ai rencontré beaucoup de gens bien, se réjouit André Cohen Aknin. Des dizaines de résidents ont été touchés. Personnellement, je crois à l’écriture orale, mais parfois les propos dépassent la plume, j’ai écrit ce qu’ils disaient, un peu avec mes mots, comme une musique, un peu la musique des mots.

    L’écrivain romanais s’est totalement immergé dans l’EHPAD de Romans. De l’expérience est née une plaquette : Le carnaval de votre enfance ? Il a décidé de leur faire confiance et par petites touches, de les questionner sur certains souvenirs.

    Peu à peu les souvenirs se sont égrenés.

    On a organisé une exposition et une lecture, des gens de l’extérieur sont venus. L’idée, c’est de décloisonner les hôpitaux.

    Grâce à cette initiative, une partie du chemin a pu être accomplie. »

  • La douleur devenue oiseau

    par Dominique le Boucher
    à propos de Najib l'enfant de la nuit, Geneviève Briot, roman, Paris L'Harmattan 2007

    "Dix enfants de Kabylie, six garçons et quatre filles, avec leurs animateurs Farid et Karima, ont embarqué sur le Zeralda à Alger pour passer leurs vacances en France au Centre des Tilleuls, à quelques kilomètres de Marseille dans la campagne, après que leurs familles ont eu à subir les violences des années 90 en Algérie.
    Najib le jeune héros du récit est celui "qui parle le mieux le français et les autres ont souvent besoin de lui;

    Un soir, Najib raconte l'histoire de son village de Kabylie et de sa famille à ses copains Simon et Pilou, "…l'histoire la plus triste de toutes les histoires tristes…" et chacun sent qu'à ce moment-là l'enfance ne tient qu'à un fil. C'est Pilou qui commente le lendemain lorsque Najib fait une fugue durant une course à pied organisée entre les enfants : "…il vient de la nuit, c'est tout…"
    Les enfants algériens sont pris dans la violence d'une histoire plus vaste qu'eux, la violence et la folie des adultes qui percute de manière insensée leur joie et leur plaisir du jeu et ils ont si peu de moyens pour exprimer ce double état dans lequel ils sont obligés de vivre désormais. "Par sa fuite, son accident peut-être, Najib dit ce qu'ils ce qu'ils ne savent pas dire, cette chose dans laquelle ils se débattent, chacun à sa manière…"

    La fugue qui aurait pu faire s'achever en drame cette belle histoire initiatique de la découverte par de jeunes garçons et filles de la mort et de l'amour, va révéler au contraire combien pour ces enfants qui sont nés et ont grandi dans les montagnes de Kabylie l'énergie vitale et poétique qui se dégage de la terre chauffée par le soleil comme un parfum peut seule par une sorte de rituel magique faire s'échapper la douleur du corps et lui rendre sa légèreté."
    Extrait de l'article paru dans Algérie Littérature Action n°117-118, page 55

  • Najib l'enfant de la nuit Avis en ligne

    sur le site :  choisirunlivre.com
    Najib l'enfant de la nuit L'Harmattan
    Dès 11 ans

    Sujet :
    Ils sont dix enfants de Kabylie avec Najib à s'être embarqués pour Marseille. Avec Farid et Karima, ils vont passer quelques semaines dans un camp de vacances qui accueille également des enfants de la région. Hanté par le souvenir du massacre de sa famille et de nombreux membres de son village, Najib se lie plus particulièrement avec Maurice, en mal d'affection depuis que sa soeur est atteinte d'un cancer. Disputes et jeux font le quotidien de ces enfants qui se retrouveront tous dans la mise en scène d'un conte algérien.

    Commentaire :
    Emouvant, ce roman sonne juste et exprime avec des mots simples la souffrance des enfants victimes de la guerre. Histoire d'une amitié réconfortante, le récit ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur l'ouverture à autrui et la richesse de la différence. D'ailleurs, à l'indifférence puis aux disputes des premiers jours, succède une complicité enrichissante qui trouve son apogée dans l'organisation d'un spectacle. La mise en scène d'un conte kabyle montre également comment l'imaginaire permet le partage de deux cultures et deux environnements

  • La Lèvre du vent - avis de lecteurs

    "Un ouvrage passionnant de sensibilité  et d'érudition ; j'ai beaucoup appris sur la vie quotidienne à Oran dans les années cinquante ; bravo…"
    Benjamin Stora, historien

    "À découvrir absolument ! Très beau livre, belle écriture, personnages touchants, la ville d'Oran décrite de façon surprenante. Une histoire d'enfants dans la guerre d'Algérie qui les rattrape… Y a-t-il une suite prévue ? Merci pour ce bon moment (je l'ai avalé en trois heures)"
    M.B un lecteur FNAC en ligne

    "Bouquin lu en deux jours. Il réclame une suite ; on a besoin de savoir ce que ces personnages sont devenus. Cette guerre représente toutes les guerres ; ces enfants, ceux d'aujourd'hui. Un côté enjoué et sérieux. le lien entre les communautés, une allusion à ce qui se passe aujourd'hui. Même si un livre chasse l'autre, et j'en lis beaucoup, celui-ci reste dans la tête."
    Guy, bibliothécaire

    "J'entends les rires des gamins, la voix des femmes, des hommes, l'odeur des maisons, des rues, l'ambiance, je sens le goût des gâteaux (même cassés). Je vois la vie à travers ce roman comme une initiation au voyage au pays de l'enfance.
    Cathline

    "Je l'ai lu comme on mange une pastèque : lentement, en me faisant interrompre cent fois pendant que j'en croquais les grains…j'ai pleuré, j'ai ri… "
    Dalila

  • Salon du livre "roman(s) à Romans"

    Je serai présente au Salon du Livre "roman(s) à Romans" les 17 et 18 novembre 2007. J'y présenterai plusieurs de mes ouvrages et en particulier "Najib l'enfant de la nuit" paru en 2007 chez Jeunesse l'Harmattan.

    Voici ce qu'en dit Marie Noëlle Arras dans le dernier numéro de la Revue "Étoiles d'encre" :
    Ce livre écrit pour les enfants leur rappelle ou leur apprend les événements très douloureux du terrorisme en Algérie pendant les années 90 à travers l'histoire de Najib. L'atrocité n'est pas facile à raconter mais Geneviève Briot, en leur donnant la parole et en faisant intervenir aussi les adultes, … donne une formidable leçon d'espoir et de tolérance. L'amitié entre les enfants de sociétés différentes est le ferment d'un avenir meilleur.