De l'autre coté du miroir. Alain Borne, poète
Lecture à la Médiathèque de Montélimar le 14 novembre 2024
Un poète célébré pour les uns, demeuré inconnu pour d'autres. Cette lecture n'était pas une commémoration mais une fleur qui perce la neige du temps. Faire entendre la poésie de celui qui, de son propre aveu, ne pouvait s'éprendre que de l'impossible, et pour qui seule la poésie est vie, le reste est subsistance.
Notre souhait, à nous les colporteurs-liseurs, est de faire rayonner la beauté des vers d'Alain Borne, leur luminosité. A travers les mots coule une musique qui est aussi le sang de l'amour. Nous faisions entendre un homme généreux et tourmenté qui voulait être reconnu dans sa réalité profonde, hors des modes et des conventions. Le poète, éternel amoureux de la femme et avide d'absolu se heurtait à la mort. Alors il avait choisi de chanter aussi le néant.
Le rêve d'Alain Borne était que sa poésie demeure : Je sais que ce pont frêle peut-être ne sera pas emporté par les eaux…
Il y avait tout lieu de répondre au poète trop tôt disparu que sa poésie continue à vibrer, doublement puisque ses deux filles Béatrice et Caroline étaient présentes et que l'une d'elles écrit. Notre lecture précédait la présentation à la Nouvelle Librairie Baume de "La fille de l'autre" (Edit Plon) que Caroline Thivel venait de publier à propos de leur filiation.
Remonter le temps avec quelques Montiliens qui évoquèrent la vie provinciale des années 50 où s'épanouit l'histoire d'amour d'Alain avec Marie, la mère de Béatrice et de Caroline. Cette histoire hors mariage avait scandalisé quelques esprits chagrins.
Ce soir-là, la poésie était amour : Tu me brûlais de loin / tantôt tu étais d'or / tantôt de miel tantôt de lait / tu étais la rosée / doublant de transparence l'aubépine
Ce soir-là, la poésie était vibration, ferveur et le public y prenait toute sa place.
Nous avons présenté cette lecture à l'Atelier du Hanneton à Charpey le 22 décembre, lors des Ateliers en fête. La même lecture dans un autre lieu devenait toute autre. Le public découvrait le poète et l'atmosphère était moins propice à l'émotion. La contrebasse de Maxime en intro initiait une certaine gravité qui n'excluait pas des éclats d'humour et de fantaisie propres au poète. Notre démarche état de montrer Alain Borne dans sa complexité, dans son humanité, pas de le limiter aux thèmes de l'amour et de la mort, comme il est souvent présenté.
Prochaine lecture de De l'autre coté du miroir : le 23 janvier 2025, lors de La Nuit de la lecture au Broc'café à Espeluche dans la Drôme. Nous la donnerons sur un autre ton, un peu plus comme une conversation. Il y a tellement de façons de partager ce que l'on aime.
Geneviève