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coup de soleil auvergne-rhône-alpes

  • Avis lecteurs, presse - extraits - "Un lit dans l'océan"

    • Dégusté comme une datte sucrée, un thé à la menthe pas loin en haut du Suquet, ce texte sensible (mais pas mièvre !) cristallise nos 5 sens : les goûts, les couleurs, les odeurs, les musiques, les cultures juives et musulmanes si proches. La délicatesse et la pudeur avec lesquelles l'auteur aborde des thèmes pourtant difficiles (les césures familiales, la maladie, la guerre...) font de cette lecture un incroyable voyage. (Nath2dragui - Site Babelio)
     
    • On a l'impression d'avoir les confidences d'un ami ou d'un frère… On se sent très proche du narrateur parce qu'il se livre avec naturel et sincérité, et on est nombreux à avoir mal à nos parents. (Yamina, lectrice)
     
    • La mémoire individuelle et collective est sans doute le thème central de ce récit écrit avec sensibilité et délicatesse. Il est question de la guerre d’Algérie, d’exode forcé, de nostalgie…
    On retrouve dans ce roman des thèmes chers à André Cohen Aknin, écrivain et poète : l’attachement à l’Algérie, aux racines, aux traditions, la douleur d’avoir perdu sa sœur et le pays de son enfance. C’est le bilan d’une vie passée à comprendre son sens. C’est aussi le regard lumineux d’un poète qui apprécie le mélange des cultures et qui dresse un pont entre celles de l’Orient et de l’Occident…
    Récit à la fois intime, poétique et humaniste qui peut se lire à plusieurs niveaux. 
    Une mention spéciale pour le soin apporté par l’éditeur à la composition de cet ouvrage qui est aussi un bel objet. (Guy Masson, pour le blog des critiques par les bibliothécaires)
     
    • Cette introspection tellement honnête a fait bouger en moi des souvenirs merveilleux et intimes. (Christiane, lectrice)
     
    • Ce livre est un acte d’amour. C’est comment libérer la vie là où elle est emprisonnée. (Laurent Dupuis. Radio France Alzheimer - Emission "Coup de pouce, coup de cœur")
     
    • Ah le beau livre ! la douce écriture... qui nous enveloppe chapitre après chapitre dans cette belle image de l'erouv, chapitres tissés les uns après les autres jusqu'à nous faire entrer dans cette demeure-là de l'intime que tu habites avec ta mère. Toi seul, elle seule, parfois vous deux, ainsi la vie, ainsi la mort... qui sait ? En tout cas, tu lui as fait un très très beau lit dans l'océan, un lit au parfum de la loubia…  (Monique Domergue, poète)
     
    • Un très beau roman, tant par ce qu'il dit des relations fils-mère et des liens qui subsistent grâce à la cuisine, à la voix et aux mains, que par la langue dans laquelle c'est dit…(Catherine, lectrice)
     
    • Un plaidoyer pour les personnes atteintes de la maladie. Oui, il y a des problèmes, les odeurs d’urine et d’excréments, le temps qu’il faut prendre pour les soigner… Mais elles restent des personnes à part entière, qui conservent la vie ! (Tristan Bonhoure - Le Dauphiné libéré)
     
    • Un roman pour faire sonner les silences.
    Quand il vous lit un passage, vous y êtes là-bas, à Oran. "Il n'est pas utile d'avoir une quantité de mots. Les silences parfois, suffisent" souffle-t-il… En inventant des personnages, il invite "l'autre" à rentrer dans cet univers. Tandis que lui-même donne "sa" réponse au monde. (Flora Chaduc - Drôme Hebdo "Peuple libre")
     
    • Le livre d’André Cohen Aknin ouvre des horizons en citant abondamment des chants et des chanteuses aussi dont la plus connue est sans doute Reinette l’Oranaise ; en sorte que son « récit poétique » est aussi un récit musical, au sens où on parle par exemple de « comédie musicale » mais de façon plus secrète et plus intime. Reinette l’Oranaise était d’origine juive puisque fille d’un rabbin de Tiaret, de même Line Monty, dont l’auteur cite assez longuement les paroles, qui étaient un mélange de français et d’arabe :
    « Et on m’appelle l’Orientale
    La blonde au regard fatal… »
    … La mémoire absente de sa mère est finalement pour lui un moyen de retrouver des bribes de leur passé, commun ou séparé. Sans évoquer le témoignage trop écrasant de Proust, il apparaît que la mémoire obéit à des procédures qui n’ont rien de rationnel, et que peut-être même elle les fuit. 
    L’histoire de Juliette pourrait être une sorte de métaphore de ce qui s’est passé dans l’histoire de l’Algérie il y a quelques décennies, un engloutissement dont pourtant, sous une forme presque inaudible, on trouve ici ou là des remontées aussi saisissantes qu’inespérées. Le récit poétique d’André Cohen Aknin ne cherche pas à en faire la théorie, il n’en est que plus convaincant. (Denise Brahimi, site : https://www.coupdesoleil-rhonealpes.fr)
     
    • Ça nous envoie loin dans la matrice… au-delà des étoiles, comme une mélopée orientale à te mettre le cœur en âme. (Juan Antonio Martinez, lecteur - Facebook)
     
    • La mère est la nourriture terrestre qui porte le parfum d'un pays, d'une histoire. En sa présence végétative, il entreprend un voyage au long cours où il lui faut vaincre des obstacles. Les odeurs, les goûts de la loubia et des plats des fêtes juives d'Algérie concrétisent le chemin sur lequel il entraîne le lecteur avec humour et gourmandise. L'apaisement vient avec le triomphe des sensations, des saveurs de l'enfance…
    La phrase est ajustée dans sa musicalité, souvent proche de l'oral, ce qui donne une présence physique au texte, une résonance vivante…
    On perçoit là tout l'intérêt d'André Cohen Aknin pour le théâtre, pour le métier au sens étymologique du mystère, du travail et de l'artisanat ; il a été menuisier…
    Roman de conciliation, de reconnaissance, d'harmonie. Roman d'amour donc. 
    (Geneviève Briot - Extrait de l’article pour la revue "A. Littérature Action")
     
    • Ce livre est avant tout une invitation au voyage.
    Entre Orient et Occident, entre terre et mer, entre mère et fils, enfance et (…) vieillesse, entre rêve et réel…
    Il m’a surprise, saisie, désarçonnée, sans pour autant me lâcher.
    Un lit dans l’océan, c’est une curieuse traversée au cours de laquelle le lecteur respire le monde et la vie par petites touches. Des touches colorées et rapides qui créent une œuvre indéfinissable, insaisissable, quasi impressionniste.
    Mais entre les vagues, derrière la brume, se disent les silences, s’expriment et s’expansent la vie et l’amour entre deux êtres qui pourtant semblaient perdus à jamais.
    En dépit de l’Alzheimer de la mère, le fils recrée le lien en retournant dans les profondeurs.
    Une mère qui pousse un fils à une exploration olfactive, gustative et sonore, et l’embarque avec elle pour faire le plus beau des voyages, celui qui emmène vers l’autre et vers soi-même…
    (Anne-Marie, sur le site des éditions Parole.)

  • Une métaphore de ce qui s'est passé en Algérie

    "Une métaphore de ce qui s'est passé en Algérie", à propos de "Un lit dans l'océan",
    de Denise Brahimi, devrait être publié sur le site de Coup de Soleil en Auvergne / Rhône-Alpes en septembre 2021
     
    Plutôt que d’un roman, mieux vaut parler pour ce livre d’un récit poétique, titre que l’auteur lui-même avait suggéré pour l’un de ses premiers textes, « Le sourire de l’absente » en 2012.

    L’absente ici, c’est la mère du Narrateur, absente à elle-même car elle est toujours de ce monde, mais durement frappée par la maladie d’Alzheimer, dont il est bien évident qu’elle ne sortira pas désormais, malgré les efforts, sans doute un peu dérisoires, que son fils fait en ce sens. Il est venu la voir là où elle vit désormais, à Cannes, sous la garde constante d’une personne payée pour veiller sur elle. A dire vrai, c’est plutôt le frère aîné du narrateur qui s’en occupe et qui assume la charge de cette vieille dame, Juliette, alors que lui-même s’en est peu soucié jusque là. Et cette visite est autant une recherche de lui-même que de sa mère, en tout cas une tentative de retour en un lieu qui leur serait commun.

    Cette tentative n’est pas complétement inaboutie, ni pour l’un ni pour l’autre, même si l’idée de guérison n’a pas plus de sens que celle d’un retour au passé. Le fils s’y prend d’une manière originale, et sans doute la moins inadaptée. Il va essayer de faire resurgir le passé par le biais de quelques sensations dont quelque chose aurait pu survivre au naufrage de la raison.

    Ce ne sera donc pas les sensations les plus élaborées et si l’on peut dire les plus culturelles, mais un mélange de goût et d’odorat, lié à ce qui a été un aspect essentiel dans la vie de Juliette, à savoir la cuisine : une cuisine très particulière, celle des juifs algériens telle qu’elle la pratiquait à Oran avant que le rapatriement en France ne l’amène à quitter l’Algérie dans des circonstances historiques dont l’auteur ne parle pas directement, puisque tel n’est pas le sujet de son livre. C’est une cuisine que les non avertis découvriront et que d’autres reconnaîtront peut-être, à base d’ingrédients tout à fait spécifiques et que le narrateur, par chance, réussit à trouver à Cannes grâce à un épicier d’origine algérienne qui devient un véritable ami, à dire vrai le seul, pendant son séjour.

    Le fils de Juliette a certainement connu dans sa vie bien d’autres aventures, notamment des voyages, et la cuisine n’a pas été son occupation habituelle, ni même occasionnelle, auparavant. Il est très émouvant de voir l’application qu’il met à retrouver les recettes de sa mère, non sans tâtonnements mais avec beaucoup d’application et de modestie ! On comprend, sans qu’il soit besoin de commentaires autres que factuels (tels que l’importance des haricots dans cette cuisine) l’importance de l’expérience qu’il vit à travers cette forme de retrouvailles ; et sans doute ne savait-il pas qu’il allait la vivre en venant à Cannes, pas plus que nous ne savons ce qui lui en restera après son départ, qu’on sait définitif, à la fin de ce petit livre. Mais c’est un moment qu’il aura vécu sans réserve, et c’est en cela qu’il est touchant.

    Pour ce qui est de Juliette elle-même et pour autant qu’il soit possible d’en parler, on ne peut dire que les tentatives et la présence de son fils n’aient sur elle aucun effet, même si elle est bien évidemment incapable de le signifier en langage articulé. En fait elle s’est inventé un langage à elle, que son fils essaie de reproduire pour nous le livrer, un agencement de sons qui semblent correspondre à une sorte de musique intérieure et qui ne sont pas dus au hasard puisqu’ils sont récurrents. 

    Sur le rôle et la place possibles de la musique dans cette redoutable maladie (dont on consent à parler davantage aujourd’hui, malgré le silence dans lequel les malheurs sont traditionnellement enfouis),  le livre d’André Cohen Aknin ouvre des horizons en citant abondamment des chants et des chanteuses aussi dont la plus connue est sans doute Reinette l’Oranaise ;  en sorte que son « récit poétique » est aussi un récit musical, au sens où on parle par exemple de « comédie musicale » mais de façon plus secrète et plus intime. Reinette l’Oranaise était d’origine juive puisque fille d’un rabbin de Tiaret, de même Line Monty, dont l’auteur cite assez longuement les paroles, qui étaient un mélange de français et d’arabe :
    « Et on m’appelle l’Orientale
    La blonde au regard fatal… »
    Le narrateur découvre que sa mère a chanté à la manière  de Reinette l’Oranaise alors que lui-même, adolescent à l’époque, détestait ce genre de chansons, au profit de Richard Antony et des Chaussettes noires. La mémoire absente de sa mère est finalement pour lui un moyen de retrouver des  bribes de leur passé, commun ou séparé. Sans évoquer le témoignage trop écrasant de Proust, il apparaît que la mémoire obéit à des procédures qui n’ont rien de rationnel, et que peut-être même elle les fuit.

    L’histoire de Juliette pourrait être une sorte de métaphore de ce qui s’est passé dans l’histoire de l’Algérie il  y a quelques décennies, un engloutissement dont pourtant, sous une forme presque inaudible, on trouve ici ou là des remontées aussi saisissantes qu’inespérées. Le récit poétique d’André Cohen Aknin ne cherche pas à en faire la théorie, il n’en est que plus convaincant.