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Livres - Page 2

  • Libertexte, librairie associative à Marsanne (Drôme)

    Est-ce une caverne aux yeux bleus ? Une tour de Babel ? Un bonheur-du-jour ?
    Devant la porte, des livres disséminés comme des cailloux de petit Poucet indiquent le chemin vers une maison-forêt où l'on se perd. Des senteurs d'encre et de papier vous envahissent et les yeux hésitent à se poser. Les mots des titres s'accrochent aux cheveux, tatouent l'intérieur de la peau. Cela peut faire peur. On risque l'envoûtement.
    Bien des librairies ont ce pouvoir hypnotique. Mais ici on échappe à la tyrannie du "vient de paraître", l'écume de la littérature. 
    Papiers jaunis, couvertures vieillies sont les rides des livres. On se sent en visite chez ses arrière-grands-parents, chez des aïeux qui parlent doucement, pour qui il faut tendre l'oreille. 
    Allons ! Je plonge dans la vague poésie sans savoir ce que je vais rapporter des fonds marins. Je cueille une revue "Poésie 88" et les mots de Pierre Seghers s'offrent à moi. Il dit que la poésie ne fait pas partie de la littérature :
    Autre est la poésie… Elle n'entre pas dans le labyrinthe avec l'ambition, la volonté de marquer son couloir. Un lien déraisonnable la lie aux mots, à la musique, aux parfums. Elle n'a pour ordre que celui de la vie. Un chant profond,… un pouvoir singulier, celui de l'évidence, celui de l'existence…
    Pierre Seghers a consacré sa vie à la poésie. Il l'a éditée, en créant en particulier la collection "Poètes d'aujourd'hui". Un léger bateau qui part pour l'aventure, a commenté Colette Seghers à cette époque, en 1944. Cette collection a permis de faire connaître les plus grands poètes : Paul Eluard, Guillevic, Henri Michaux, Marcel Béalu, Pablo Neruda etc. 
Dans la même revue, André Velter écrit : Pierre Seghers avait le ferveur communicative, l'amitié enracinée et le regard toujours ébloui par une merveille nouvelle. Dans l'âme, il était sourcier ; il suivait d'instinct tous les chants souterrains : ceux qui allaient surgir torrents, comme ceux qui resteraient murmures… Il avait le sang hanté par toutes les voix du monde et savait combien la poésie est l'accès le plus soudain à la citoyenneté universelle.

    J'ai poursuivi ma promenade dans les ruelles des livres au rez-de-chaussée et au premier étage, en m'attardant çà et là, mais j'étais déjà comblée par la revue qui m'avait choisie. Car n'en doutez pas, c'est le livre qui choisit son lecteur.

    Geneviève

  • Agenda Lectures Rencontres

    • 25 février - Librairie Les Cordeliers à Romans-sur-Isère - 19h 
    Rencontre lecture "Un lit dans l'océan" par André
     
    •  11 mars - Médiathèque de Montélimar Agglomération - 18h
    Lecture sur scène - Rencontre "Un lit dans l'océan" par André 
     
    • 26 Mars - Savasse - 14h
    Balade poétique "Chemin faisant", par André, Geneviève et Naïs
     
    • 31 mars - Librairie L'étincelle à Valence - 19h
    Rencontre lecture "Un lit dans l'océan" par André
     
    • 9 avril  - Librairie Le Baz’Art des Mots à Hauterives - 19h30
    Rencontre lecture "Un lit dans l'océan" par André & "D'azur et de feu" par Geneviève
     
    • 30 avril - Condillac - 14h
    Balade poétique "Chemin faisant", par André, Geneviève et Naïs
     
     
    CHEMIN FAISANT, balade poétique
    Par les colporteurs-liseurs André Cohen Aknin, Geneviève Briot et Naïs
    Marcher dans un village, voir un papillon virevolter, des pierres danser, un enfant rire. Entendre les poèmes résonner entre terres et langues et chevaucher le vent vers un autre angle du ciel.
     
    UN LIT DANS L'OCEAN, roman
    de André Cohen Aknin, Edition Parole, Coll. Regard d'homme. 2021
    Cela commence par la préparation de la loubia, une soupe aux parfums d'enfance. Une manière pour un fils de se rapprocher de sa mère, une vieille femme juive d'Algérie atteinte par la maladie d'Alzheimer. Démuni par les silences, les phrases éclatées, les mots qui se délitent, il tente cependant de la rejoindre dans son univers fantomatique. Apparaissent alors des saveurs de cuisine, des notes de musique arabo-andalouse, des pleurs, des rires…
    Toute vie même en délitement est source de créativité, dit-il.
    Ce livre est un roman d’amour.
     
    D'AZUR ET DE FEU, sept visages de Josette Duc, récit
    de Geneviève Briot. 2020 Bleu 31
    Sur un chemin poétique, Josette Duc danse, chante, parcourt le monde, poussée par une curiosité insatiable, par son "goût des autres". Le cœur sur la main et en quête de spiritualité, elle trace un chemin original. 

  • Lecture au Chouchalout

    Poé-ponctuation n° 3, de Geneviève Briot

    geneviève briot,un caillou qui pense oiseau,d'azur et de feu,le chouchalout,dominique divrechy,les pilles,nyons

    Un cailllou qui pense oiseau

    a invité D'azur et de feu

    et les sept visages de Josette Duc

    La poésie n'a ni rimes ni tête

    n'a pas de masques, pas de virus

    elle s'est respirée au cœur à cœur

    Lecture par Geneviève au Chouchalout, aux Pilles près de Nyons le 4 décembre 2021, chez Dominique Divrechy

  • Rendez-vous au Casino Venier

    Mon article sur Casino Venier Veniseun livre écrit sous la direction de Marie-Christine Jamet, chez Serge Safran éditeur, 2021

     

    est paru dans la revue QUINZAINES (Lettres, Arts et idées), n° 1240, de novembre 2021

    Le livre est beau, d'un noir secret. Sur la couverture, un cercle éclairé, comme si nous regardions à travers un judas : décor, masques, chapeau, éventail suggèrent le XVIIIème à Venise. Glissons un œil dans ce judas pour y surprendre ce qui se cache là…
     
    André
  • Des saveurs et des livres au Bazar de St Martin en Vercors

    "Des saveurs et des livres" au Bazar de St Martin en Vercors,
    par Geneviève Briot

    Du 6 au 12 août 2021 était organisé le Bazar de St Martin en Vercors, à l'initiative de la Cie Cyrène, avec Michel et Jacotte Fontaine : musique, théâtre, danse, lectures, film et chants au fil de la semaine sur le thème Le pain dans tous ses états.

    Nous les Colporteurs, André et Geneviève, avec Naïs, nous présentions une lecture Des Saveurs et des livres, un menu différent chaque jour. Nous étions dans la rue, sous le regard bienveillant de Raymond et Ginette, nos voisins de porte. Nous affichions des poésies comme d'autres accrochent leur lessive, montrant ainsi nos dessous les plus intimes, les poésies qui nous collent à la peau. Les cailloux peints et les tissus poèmes de Naïs montraient le chemin de la place jusqu'à nous.

    Nous présentions nos derniers ouvrages : Un lit dans l'océan, le lien entre une mère et son fils ponctué de saveurs orientales, D'azur et de feu où Josette l'héroïne croque la vie à belles dents.

    Ces extraits étaient ponctués de poèmes de Blaise Cendrars, Mahmoud Darwich, Guillevic, Pablo Neruda, François Cheng, Alain Borne, Paul Vincensini, Jean-Louis Novert et autres boulangers et pâtissiers des mots.

    Avec les Touaregs, nous avons fêté l'eau : "Annoncez que l'eau doit être partagée, annoncez-le à tous les peuples de la terre", tout en accueillant Omar Khayam venu de la Perse du XIIe siècle pour célébrer le vin.

    Notre table était ouverte à tous. Bernard Vandewièle est venu parler de son livre Brigitte l'œuvre à vif, Juan Antonio Martinez a slamé accompagné par Esteban au saxophone, Marie a chanté un poème de Victor Hugo, Cécile a dit La lionne de Jacques Prévert…

    Dans cette période de pandémie où nous avons été privés de lectures publiques, ce fut un plaisir de partager avec des personnes réellement présentes.

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  • Brigitte, l'œuvre à vif

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    Article de Geneviève Briot
    À propos de "Brigitte l'œuvre à vif" de Bernard Vandewiele.
    Photos de Philippe Petiot Editions l’Autre incertain. 2020

    Le livre se lit comme un conte qui narre les épreuves de héros à la recherche d’un trésor nommé lumière. Quand on l’a ouvert, on ne le lâche plus.

    Suivons le chemin de Brigitte Nêmes, une petite fille, détectée autiste, sevrée d’affection du fait de l’absence familiale et d’une hospitalisation excessive et castratrice. Quand elle a sept ans, elle prend la main qui lui est tendue, c’est celle de l’infirmier Bernard qui, sous la demande insistante de l’enfant, finit par devenir, avec Germaine sa compagne, famille d’accueil, puis son tuteur.

    Brigitte, l’œuvre à vif est la visite guidée par son mentor Bernard Vandewiele sur le long cheminement de Brigitte vers son ouverture au monde. 

    Tous deux se battent, chacun à leur manière, côte à côte et l’un contre l’autre, elle crie sa détresse par mutilations et aboiements ; il  tâtonne, reconnaît ses échecs, met à mal sa vie personnelle. 

    Quand Brigitte approche la trentaine, elle commence à peindre. Elle en vient à jeter ses émotions sur la toile. C’est une révélation. Elle peut parler avec les formes et les couleurs, et aussi avec les mots des intitulés des tableaux : La colère - casser la vitre, Fin de mes crises d’hiver, Je vois ça avec mes yeux, Moi ça va mieux je ne fais plus pleurer Bernard, Je suis allée écouter le spectacle de danse à la salle des Cordeliers avec les autres…

    L’émotion qui nous étreint à la lecture de ce livre vient, sans doute, de la sincérité du propos de Bernard et de la sensibilité des toiles de Brigitte qui nous traverse.  

    Devenu psychanalyste, Bernard Vandewiele guide le lecteur à travers les tableaux de la peintre qui exprime son moi le plus intime, sombre et tourmenté, où surgissent des éclats de lumière, où s’ouvrent des portes.

    On pense à ces mots du poète Jean Tardieu : “J’aime toutes les couleurs parce que mon âme est obscure”. 

    Sur les toiles, on est saisi par l’éclat des couleurs qui ont une fraîcheur d’enfance. Elle a une palette bien à elle et elle s’en explique :

    Le rouge pour consoler, du jaune quand ça va mieux, le vert pour ne plus être triste, le bleu quand je suis contente, du blanc ça veut dire que je suis joyeuse.

    Avec la peinture je suis jamais déçue.

    Après une vingtaine d’années de pratique, elle quête toujours le regard de Bernard, son témoin privilégié ; elle quête aussi le regard du spectateur à qui elle transmet ses états d’âme avec le souci d’y mettre de la joie. Le dernier tableau du livre intitulé La première question traduit un bel élan de vie.

    Elle réalise ses tableaux avec une spontanéité étonnante, son pinceau ne tremble  pas ; elle s’affirme en posant sa signature en noir comme un sceau d’authenticité. Les yeux de ses toiles nous disent :

    Moi Brigitte, je vous regarde

    Regardez-moi.

  • Lecture musicale "D'azur et de feu - sept visages de Josette Duc"

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    Lecture musicale à Lascours (Bouches-du-Rhône).

    Avec Pascal Delalée violoniste, Naïs lectrice, Geneviève auteure et narratrice. 

    Sur la terrasse ensoleillée se sont rassemblés une douzaine d'amis de Naïs. Vers le soir, il fait un peu moins chaud. Les places sont espacées pour cause de Covid 19. Les arbres et les plants de tomate font le décor.

    Les acteurs sont en blanc en accord avec la couverture du livre.

    Le violon de Pascal joue une impro où se profile un portrait de Josette Duc, sa vie libre et tumultueuse ; il fait émerger de la gravité d'où rejaillit la joie. C'est l'ouverture.

    Je n'ai plus qu'à être l'amie qui évoque la femme amoureuse, le premier amour pour Robert marié à la poésie. Alors Naïs lit les mots de René Guy Cadou qui les avaient réunis quand ils avaient dix-huit ans et qu'elle récitait encore par cœur 70 ans plus tard :

    Je t'attendais et tous les quais et toutes les routes 

    Ont retenti du pas brûlant qui s'en allait

    Vers toi que je portais déjà sur mes épaules 

    Comme une douce pluie qui ne sèche jamais » 

    Naïs lit les poèmes qui cheminent dans la vie de Josette, en particulier celui de Paul Eluard qui a donné le titre au livre :

    L'azur m'ayant abandonné, je fis un feu

    Elle lit les textes et les paroles de Josette avec ferveur et légèreté. Accordée, j'évoque les différents visages de notre héroïne, la désirante, la voyageuse, la femme blessée, la tisseuse de liens, la mystique. Pascal avec son violon insuffle un supplément d'âme.

    Puis nous sommes en Inde dans l'ashram du sage indien, Ramana Maharshi. Nous chantons le mantra de la montagne sacrée, accompagnées par le violon : 

    Arunachala a / a are om nama shivaya…

    Josette est avec nous. Louis un spectateur la voit à travers nous deux réunies.

    Quelques mots sur René son dernier amour. Pour conclure, Naïs lit trois vers de René Guy Cadou sur le thème musical de Josette : 

    Et pourtant c'était toi dans le clair de ma vie

    Ce grand tapage matinal qui m'éveillait

    Ces astres, ces millions d'astres qui se levaient.

    Quand le violon donne la note de fin, le long trajet de l'archet prolonge pour tous le sentiment ineffable d'avoir rencontré une femme exceptionnelle et qui, par certains côtés, nous ressemble.

    Geneviève

  • Vient de paraître

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    D'azur et de feu - Sept visages de Josette Duc

    Récit de Geneviève Briot et illustration de Jean-Luc Boiré.

    Edité par l'association Bleu 31, 2020

    On y évoque la vie d'une Romanaise, née à Châtillon St Jean en 1927 et décédée en 2019 à l'âge de 92 ans.

    Josette a épousé Robert Passas de Bourg-de-Péage en 1950. Robert était anarchiste, libertaire et poète ; Josette était anti-conventionnelle, spontanée, littéraire.

    Selon leur vœu le plus cher, ils deviennent instituteurs, d'abord au Maroc, puis dans la Drôme.

    Au fil du récit, on rencontre une femme aux sept visages : la désirante, l'amoureuse, la femme libre, la femme blessée, la voyageuse, la tisseuse de liens, la mystique.

    Une femme qui portait les valeurs de fraternité et de liberté des anarchistes.

    Une femme en quête de spiritualité sans pour autant appartenir à une religion.

    Une femme amoureuse. Josette a aimé d'amitié ou d'amour des gens hors du commun. Elle se souvenait avec émotion de sa passion amoureuse pour le vieil anarchiste libertaire Alexandre Marius Jacob. Elle en témoigna sur France Culture lors d'une émission consacrée à “cet honnête cambrioleur” qui était revenu en métropole après 23 ans de bagne. Dépourvu de jalousie, Robert, son mari, s'était réjoui : "Elle tomba dans l'hiver de Jacob comme une branche d'avril" a-t-il écrit. Marius avait alors 74 ans, elle 27. "L'amour n'a pas d'âge", disait-elle. Elle vivra son dernier amour à 80 ans, avec René qui l'accompagnera jusqu'à son dernier souffle.

    Geneviève Briot, auteur de romans, poésie, théâtre, a composé ce récit à partir d'entretiens qu'elle a eus avec Josette Duc, tout en y incluant des écrits de cette dernière.

    On  peut acheter le livre à Romans,  

    à la Papeterie Deval

    à la Librairie Les Cordeliers

    à la Librairie La Manufacture

    On peut également le commander à l’Association Bleu 31 en envoyant un chèque à l'adresse postale : Les Chapeliers Bât A - 5 rue du Sergent Bouchet 26300 Bourg-de-Péage

    18 € + 4,20 de frais de port

  • Elixir

    Ce matin, où je sens la déprime qui rôde, des mots arrivent :
    Sans amour et sans haine
    Mon cœur a tant de peine

    C'est la force de la poésie qui bondit hors de notre mémoire en bribes de phrases le plus souvent.
    Alors je pense à ces mots qui surgissent selon les circonstances :

    Sois sage ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille
    Tu réclamais le soir, il descend, le voici.

    Mignonne, allons voir si la rose
    Qui ce matin avait déclose
    Sa robe de pourpre au Soleil…

    Demain dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne
    je partirai.

    Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées
    Mon paletot aussi devenait idéal
    J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal…

    Ces poèmes célèbres, de Verlaine, Baudelaire, Ronsard, Victor Hugo, Rimbaud, même si nous n'avons en mémoire que des bribes, ces mots-là nous font du bien, ils agissent tels des talismans. Tissés dans notre chair depuis l'enfance, ils ont traversé le temps et les êtres et soudain, nous nous sentons moins seuls.
    Jorge Luis Borges dans Aleph - la quête d'Averroès rend compte de la réflexion du philosophe et médecin qui prononce ces mots dans un jardin :
    Toi aussi, tu es, ô palme
    en terre étrangère
    Singulier privilège de la poésie : des mots écrits par un roi qui regrettait l'Orient me servirent à moi, exilé en Afrique, pour exprimer ma nostalgie de l'Espagne.

    Josette Duc, dont je viens d'écrire la biographie D'azur et de feu, savait par cœur de multiples textes qui nourrissaient sa vie intérieure et lui permettaient de ne pas sombrer dans les épreuves.
    La poésie n'est pas à mettre sur un piédestal, c'est un élixir au jour le jour.

    Ce serait intéressant de savoir à quels mots, vous lecteurs, attachez vos émotions. Nous les mettrions côte à côte et ça ferait un patchwork de phrases cousues les unes aux autres pour un tableau de réconfort.

    Geneviève