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Ecriture - Page 18

  • Paroles de résidents

    P1070070.JPGTextes pour l’Exposition Carnaval 2010 à Romans du lundi 13/09 au dimanche 03/10. Vernissage le vendredi17/09 à 18h. Salle des Arcades, Musée de la chaussure.

    En février dernier, je me suis mis à l’écoute des résidents de l'EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes) de Romans tandis que des activités se déroulaient, en particulier un atelier masques avec Margot.

    Le carnaval de votre enfance ? demandais-je.

    Quand les mots viennent, c’est avec ce que j’appellerais la politesse du langage : les détours, les allusions, les petites anecdotes, parfois futiles, de celles qui font la vie tout court. Ainsi, nous nous apprivoisons. Les corps s’expriment d’une quantité de façons. On ne parle pas seulement avec les mots. Je surfe sur les silences.

    Marcel qui était découpeur de locomotives au chalumeau en Allemagne, en Autriche, en Algérie n’y a jamais participé. Jean a vu pour la première fois le défilé de sa fenêtre il y a 2 ans.

    Georges le maçon qui bourlinguait de ville en ville me dit: « Le carnaval de Venise, je le voyais avec mes yeux à ma manière, en solitaire ».

    Henri allait voir le défilé : « Il y avait des têtes qui marchaient. La fête sur la place Maurice Faure. J’ai même vu brûler le Carême Entrant. J’avais huit ans. J’ai aujourd’hui 83 ans. »

    Pour Jeanne, il y avait les gaufres et les bugnes. « On les mangeait entre voisins. Et mon père brûlait le soir des broussailles qu’on appelait le Carmentran. « Je parle de vieux, Monsieur, du temps où on faisait des veillées chez les voisins. Mon père marchait devant avec sa lampe à bougie. »

    « On faisait le carnaval dans une cave, dit Julien. J’avais 10 ans, à Montmirail. On s’amusait, on chantait. Nous étions quelques-uns du quartier avec des revolvers à bouchon et à amorces. Un jour, je me suis déguisé avec une pèlerine noire. Je ressemblais au Bon Dieu qui n’était pas content. Depuis, on m’a appelé le petit curé. On savait s’amuser, pas comme maintenant. »

    Dans un groupe réuni comme pour une veillée, on évoque Mardi Gras. « C’était un véritable festin. Les bugnes bien sûr, mais aussi une quantité d’autres mets : biscuits, gâteaux, volailles, chevreaux… On faisait des masques avec les cartons de sucre. Deux trous pour les yeux ; l’un pour le nez, un autre pour la bouche. »

    Pour d’autres, il y avait des déguisement avec de vieux vêtements qu’on appelait des pantragnes.

    Pendant notre conversation vagabonde, les yeux de mamie Paulette rebondissent, rient. Romans, Nice, Fête des lumières à Lyon… Dans la magie des mots, le carnaval s’est transformé en voyage le temps d’un après-midi.

    Ecrire leur souffle, leurs mots d’avant les mots ; écrire leur rien et leur tout, leur tremblement et leur immobilité. Ici, on apprend l’instant. Ne rien prévoir, ni interroger comme on le ferait avec quiconque ailleurs. Ni d’avant, ni d’après, l’instant seulement. Le présent des poètes et des enfants.

    Du Carnaval, les conversations glissent sur la vogue ou sur les réunions où l’on mondait les noix, ou sur les chansons. Les fêtes d’autrefois, dans les mémoires, sont souvent marquées par un bon repas. Elles ont aussi le goût de trop peu et les images de fêtes font évoquer la vie rude à la campagne où les loisirs n’avaient guère de place.

    Ainsi Yvonne me confie qu’à sa vie de labeur et de contraintes, elle préfère sa vie de maintenant à la maison de retraite. « Je n’ai jamais été aussi libre ! » affirme-t-elle.

    André

    Projet initié par les Hôpitaux Drôme Nord et l’action culturelle de la ville de Romans

  • Des hommes

    412biatzzyL._SL500_AA300_.jpgCe roman de Laurent Mauvignier Édition de Minuit m’a particulièrement impressionnée.

    Quatre volets à ce roman : l’après-midi, le soir, la nuit, le matin. Une situation familiale difficile derrière laquelle se cache un passé qui émergera avec la nuit.

    «Peut-être … qu’on ne sait pas ce que c’est qu’une histoire tant qu’on n’a pas soulevé celles qui sont dessous et qui sont les seules à compter, comme les fantômes, nos fantômes qui s’accumulent et forment les pierres d’une drôle de maison dans laquelle on s’enferme tout seul, chacun sa maison, et quelles fenêtres, combien de fenêtres ?»

    Il semble bien que Bernard, dit Feu-de-bois à cause de l’odeur de feu et de crasse qu’il traîne avec lui, ait eu bien peu de fenêtres. L’histoire qui remonte à la surface dans la nuit de Rabut, le cousin de Bernard, est celle de la guerre d’Algérie qu’ils ont vécue dans le même bataillon. C’est une mémoire gorgée d’actes inhumains qui vomit encore quarante ans plus tard des laves incandescentes. Pourquoi cette guerre qui longtemps a refusé cette appellation le hante-t-elle ainsi ?

    «Et comme un con, moi, à soixante-deux ans, comme un gosse, j’ai eu peur du noir, il m’a fallu allumer, me redresser et me relever et sortir de la chambre, passer de l’eau sur mon visage, se rafraîchir, oui, se rafraîchir la mémoire aussi alors qu’on voudrait juste que la mémoire nous foute la paix et nous laisse dormir.

    J’ai repensé à tout ça et je me disais, Qu’est-ce qui m’a échappé ? Qu’est-ce que je n’ai pas compris ? Il faut bien que quelque chose soit passé tout près de moi, que j’ai vu, que j’ai vécu, je ne sais pas et que je n’ai pas compris »

    Aucun objectif pour les militaires, des actes perpétrés contre des vieux, des femmes, des enfants sans défense, des visions de camarades massacrés, l’abandon des harkis leurs compagnons. Est-ce cette incompréhension qui ne permet pas à l’oubli d’estomper les insupportables souvenirs ? Peut-on oublier d’avoir agi en toute inhumanité même contre son gré ?

    Laurent Mauvignier restitue la difficulté de parler, le poids des silences dans une langue hachée, elliptique parfois. Son écriture se cogne aux silences, aux pensées inachevées, à l’air irrespirable. L’histoire dite à petites touches prend peu à peu une intensité dont le lecteur ne sort pas indemne.

    Ce roman  a obtenu le Prix des libraires 2010

    Geneviève

  • Afrique du sud et poésie

    51OOSuzKW0L._SL500_AA300_.jpgNée souvent à l’oral, venue du bantou, du bochiman, du zoulou, du xhoza et traduite en anglais ou en afrikaan, la poésie d'Afrique du Sud revendique l’égalité des peuples.

    « ll n’y a pas pire exil que l’exil à l’intérieur du pays », écrit Oupa Thando Mthimkulu.

    Denis Hirson qui a composé une anthologie publiée chez Actes Sud écrit que les poètes ont su inventer les voix de la terre, conscients que son avenir est plus une énigme qu’un rêve.

     

    "Apprendre à parler, dit Jérémy Cronin

    Avec les voix de la terre

    Fouiller les discours de ses rivières,

    Saisir dans le grognement confus,

    Bégaiement, cri, appel, bredouillement, embrouillaminis

    Un sens de l’essence de ces pierres

    D’où tous les mots sont ciselés.

    … Là-bas en bas près du niveau d’eau, sentir

    La pleine lune battre

    Dans l’arrière-gorge

    Sa voyelle de peau tendue.

    … Exprimer sans avaler

    Les syllabes nées dans les taudis, ou attraper

    Le train de Cinqueuetqua

    de Channisbou, arriver

    Au chant de basse de l’équipe des mineurs

    Lueur minérale de la résolution sans faille de notre peuple.

    Apprendre à parler

    Avec les voix de cette terre. »

    « Être vulnérable, c’est être pleinement humain. C’est la seule façon de pouvoir saigner dans l’autre », dit Antjie Krog

    C’est cette fragilité devant la transformation du pays qu’exprime Seitlhamo Motsapi :

    « J’ai un œil plein de rêves et de desseins

    l’autre - plein de miroirs brisés

    et de cloches fêlées

    … saluons la route longue et difficile

    saluons les ténèbres impénétrables

    … saluons nos déchirures et nos infirmités

    … saluons le silence et ses mystères »

  • Copie conforme

    Le 19 mai, nous sommes allés voir au Lux scène nationale à Valence le dernier film d'Abbas Kiarostami, « Copie conforme » avec Juliette Binoche et William Shimmel.

    Un écrivain, plutôt désinvolte, fait une conférence sur les relations entre l'œuvre d'art et la copie, cette dernière n'étant pas à minimiser. Une jeune femme, galiériste, assiste à sa prestation, avec le souci de rencontrer plus personnellement l'écrivain. Elle est perturbée dans son écoute par son fils adolescent et doit quitter la conférence. La rencontre a lieu un peu plus tard et la jeune femme jouée par Juliette Binoche, emmène le conférencier à la découverte de la Toscane. De belles images en voiture où les visages des protagonistes s'inscrivent sur le flou des façades qui défilent alors que la conversation hésite, trébuche. Déjà, le réel banalisé semble se dessiner en couches superposées. Peu importe qu'elle le conduise dans un musée pour lui montrer une copie adulée par les habitants du lieu alors que l'original se trouve dans un autre musée. Par le jeu de la caméra qui glisse d'un personnage à l'autre, d'un visage à l'autre, la rencontre de séduction bascule, devient l'histoire d'un autre couple. Où est l'original et où est le fictif ? C'est un film qui requiert la participation du spectateur. On essaie de se remémorer la chronologie des paroles, des gestes, pour trouver des repères.  Tous se mêlent, comme si le vrai et le faux allaient l'un avec l'autre. « En vérité » n'est pas seulement vérité. La face éclairée n'existe qu'avec son ombre. Abbas Kiarostami comme un auteur qui écrit une fiction autobiographique sème le doute au long du chemin. Tout le plaisir est de se laisser égarer. L'imaginaire ne mène-t-il pas toujours à plus de force que le simple rapport du réel ? Ajoutons à cela que trois langues s'entremêlent : le français, l'anglais, l'italien. Ce couple dédoublé se dévoile côté pile et côté face. On reste fasciné par Juliette Binoche tour à tour, coquette, agacée, revendicatrice, sensuelle, tendre.

    Nous avions vu en 2000 un autre film d'Abbas Kiarostami, « Le vent nous emportera » qui se déroulait dans un village du Kurdistan iranien. Un film inoubliable au rythme lancinant tourné dans des paysages grandioses, ceux de paysans pauvres. Tout au long on s'interroge sur la présence du soi-disant ingénieur qui passe son temps à escalader une colline pour pouvoir téléphoner. Il pourrait devenir haïssable, mais une situation imprévue lui permet d'exprimer un peu de générosité.

    Dans « Copie conforme » par un quiproquo extérieur, les personnages sont entraînés là où ils n'avaient pas prévu aller, au cœur d'eux-mêmes. C'est un film aux multiples facettes qu'on ne peut épuiser en quelques phrases. Une des questions traitées dans le film est que ce n'est pas l'objet qui est important, mais le regard sur l'objet.

    Juliette Binoche vient d'obtenir à Cannes le prix d'interprétation. Bravo à cette magnifique comédienne !

     

     

     

  • Printemps couleur femme

     

    P1070250.JPG

    Femme dans l'univers

    modelée avec les paysages

    tant le rayonnement des prairies

    que l'ombre des forêts

    le sursaut des torrents aussi

     

    Je suis le patchwork des champs

    la broderie des fleurs

    la vague des céréales

    Je m'habille

    de la clameur de la ville

    du chatoiement des marchés

    J'épouse

    les craquelures de la terre

    le vernis vieilli des toits

    l'éclat des terrasses

     

    Je suis

    le tendre et le violent

    le sombre et le vif

    les coquelicots d'amour et de sang

    les lavandes et leurs abeilles

    je suis la forêt canadienne

    les ciels étoilés du Sahara

    la crête des montagnes

    la neige qui saisit l'espace

    Je suis femme

    et j'entre dans le chant de l'univers

    Geneviève Briot

    Poème paru dans la revue Cairns n°6 printemps des poètes. Cette revue est éditée par les éditions de la Pointe Sarène à Mouans-Sartroux 06370 et les éditions associatives Gros Textes à Fontfuranes 05380 Chateauroux les Alpes sous la direction de Patrick Joquel et Raphaël Thélème. http://grostextes.over-blog.com

    Elle se propose d'éveiller l'esprit poétique, particulièrement dans les écoles en lien avec la création aujourd'hui.

    31 poètes ont participé à ce numéro.

     

     

  • Pause Café littéraire à La Motte de Galaure

    P1040577_2.JPGLa bibliothèque de La Motte de Galaure est au cœur de ce village tout au Nord de la Drôme. À travers de larges baies vitrées les livres sur les étagères semblent faire des signes. Le 31 janvier 2010, quatre auteurs étaient invités : Rina Santoro, Christian Watremez et nous-mêmes, Geneviève Briot et André Cohen Aknin.

    Odile, une bibliothécaire bénévole, nous accueille dans un domaine où rayonnent imaginaire et peinture du réel. C'est un endroit chaleureux à dimension humaine loin de l'univers médiatisé, imagé et foisonnant d'internet qui accapare les hommes et les femmes en ce début de XXIe siècle.

    Nous avons toujours du plaisir à trouver des bibliothèques dans les petits villages. Ce sont, à coup sûr, des endroits de rencontres et d'échanges irremplaçables. En général, cela n'est possible que grâce à l'initiative de quelques passionnés. À La Motte de Galaure, quinze femmes font vivre ce lieu. Toutes ont l'amour de la lecture, une curiosité en éveil et l'envie de partager leurs découvertes.

    Des lecteurs de tous âges se succèdent tandis que circulent thé et gâteau maison. Une petite fille emporte un album, « Histoire d'éléphant » en le serrant contre elle. Un autre s'assied sur des coussins pour tourner des pages. Les paroles, vont, viennent, les auteurs racontent. André lit un passage de « La lèvre du vent » à des adolescentes. La lecture à voix haute exerce toujours sa fascination.

    Une jeune fille demande comment on écrit un livre.

    Comment répondre à une pareille question ? À la question « pourquoi ? », nous aurions pu répondre : « parce que » à l'instar du poète Blaise Cendrars. Mais là, il s'agit bien de « comment ». Le comment suppose une technique qui n'est qu'une toute petite partie de la réponse. L'écriture est quelque chose d'autre, une véritable aventure. Le lecteur croit parfois que l'auteur possède son sujet et qu'il lui suffit de le déposer sur la page. Imaginez-vous plutôt en plein désert du Sahara ou en Australie parmi les Aborigènes : les mots qui tracent un chemin ont cette étrangeté. L'esprit aux aguets, vous pensez être lucide, mais vous exagérez le moindre détail. En bref, vous êtes capable de transformer une goutte de rosée en un lac immense. Si l'écriture est une nécessité doublée de plaisir, elle est toujours un immense travail. On s'y perd parfois. Ecrire, laisser reposer le texte, reprendre, éliminer parfois des chapitres entiers, sentir qu'une nouvelle ou qu'une pièce de théâtre peut devenir un roman.

    L'écriture est un monde sans repos, une alchimie d'où l'on ne garde que la quintessence, la fleur de tout ce qu'on a couché sur le papier. On attend désespérément la petite voix qui vous dira : c'est ça, oui, maintenant. Aller au plus juste. La suite est une autre aventure qui appartient au lecteur.

     

  • Ecrits de neige

     

     
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    © photo Naïs

    Entends craquer la neige

    l'hiver joue sa musique

    sur le portée des vignes

    Geneviève

     

    De la souffrance au sourire

    il n'y a qu'un chant

    celui d'un oiseau

    André

  • Coïncidence

    41vrten5PaL._SL500_AA240_.jpg"Nous sommes composés des anecdotes qui sont la trace que nous laissons en ce monde… nous sommes la constellation d’un million d’événements indépendants reliés par ce que l’œil du lecteur appelle, faute d’un terme plus approprié, coïncidence", écrit  Alberto Manguel dans la postface du livre de Luis Schwarcz : Éloge de la coïncidence édité chez Actes Sud.

    Coïncidence. Si nous étions plus attentifs à ces interférences, ces liens fortuits qui s’établissent entre des personnes, des événements, peut-être prendrions-nous davantage conscience de notre appartenance à une même terre, à une même humanité et de ce fait, peut-être serions-nous plus solidaires.

    Le petit livre de Luiz Schwarcz est arrivé entre nos mains par la magie d’un jeu d’échanges de livres de poches entre lecteurs inconnus. Ainsi nos pensées se croisent, s’invitent à aller vers d’autres découvertes, à rester éveillés.

  • Musée des Arts Premiers

    Le Musée des Arts premiers Quai Branly à Paris est vraiment passionnant. Une rencontre avec d'autres civilisations et une découverte de nos propres racines.

    Nous entrons dans un bâtiment conçu par l'architecte Jean Nouvel. Du hall d'accueil, nous suivons une rampe d'accès un peu sombre pour arriver au Plateau des collections. Des murs couleur sable rappellent les enceintes des cités antiques. Le chemin nous mène aux domaines de l'Afrique et de l'Océanie que nous choisissons d'explorer en premier.

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    Dans une vitrine, un masque royal d'éléphant ouvre la voie aux visions d'une humanité pénétrée de traditions, une humanité reliée au  monde animal et au cosmos. Les statuettes d'Afrique noire avec leurs vertus protectrices invitent à un monde où réalisme et imaginaire se mêlent. Les clous plantés dans les figurines, pour stimuler leur effet magique, guident notre pensée vers ces hommes qui ne sont pas si loin de nous. Il s'agit de penser mais aussi et surtout de ressentir. Ces ancêtres tentaient de conjurer le mauvais sort, de s'attirer du bien-être, de se protéger.  Nous pénétrons leurs questionnements, leurs joies et leurs souffrances.  Au cours de notre déambulation dans le musée, nous entrons dans une caverne aménagée dans le décor. L'effet est saisissant. Nous sommes en présence d'une séance filmée de divination en Côte d'Ivoire.

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    Il y a encore plus d'étrangeté à se trouver face aux créations des Aborigènes d'Australie. Les lignes tracées, les points posés minutieusement décrivent un chemin où il est tentant de se perdre. On pressent que les tableaux intitulés « esprit de sirène d'eau douce », « rêve de Tjunginpa », « désert central », « serpent arc-en-ciel »... expriment un univers pour nous mystérieux. Pourtant la matière colorée, les formes dessinées sont sources d'émotion. Un petit film sur un artiste aborigène montre comment il détache l'écorce d'un arbre, brûle l'extérieur pour en faire son support de création. Il peint dans l'esprit d'une cérémonie traditionnelle et dit : « Nous ne peignons pas le corps mais son pouvoir ».

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    Sur le chemin du retour nous passons devant l'exposition consacrée aux îles du Pacifique Sud et nous sommes subjugués par de hautes sculptures / tambours  de plus de deux mètres creusées dans la masse de troncs. Elles proviennent de l'île de Malekula. Ici se mêlent l'humain et le végétal. Nous touchons à l'esprit de la terre.