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romans sur isère

  • Brigitte, l'œuvre à vif

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    Article de Geneviève Briot
    À propos de "Brigitte l'œuvre à vif" de Bernard Vandewiele.
    Photos de Philippe Petiot Editions l’Autre incertain. 2020

    Le livre se lit comme un conte qui narre les épreuves de héros à la recherche d’un trésor nommé lumière. Quand on l’a ouvert, on ne le lâche plus.

    Suivons le chemin de Brigitte Nêmes, une petite fille, détectée autiste, sevrée d’affection du fait de l’absence familiale et d’une hospitalisation excessive et castratrice. Quand elle a sept ans, elle prend la main qui lui est tendue, c’est celle de l’infirmier Bernard qui, sous la demande insistante de l’enfant, finit par devenir, avec Germaine sa compagne, famille d’accueil, puis son tuteur.

    Brigitte, l’œuvre à vif est la visite guidée par son mentor Bernard Vandewiele sur le long cheminement de Brigitte vers son ouverture au monde. 

    Tous deux se battent, chacun à leur manière, côte à côte et l’un contre l’autre, elle crie sa détresse par mutilations et aboiements ; il  tâtonne, reconnaît ses échecs, met à mal sa vie personnelle. 

    Quand Brigitte approche la trentaine, elle commence à peindre. Elle en vient à jeter ses émotions sur la toile. C’est une révélation. Elle peut parler avec les formes et les couleurs, et aussi avec les mots des intitulés des tableaux : La colère - casser la vitre, Fin de mes crises d’hiver, Je vois ça avec mes yeux, Moi ça va mieux je ne fais plus pleurer Bernard, Je suis allée écouter le spectacle de danse à la salle des Cordeliers avec les autres…

    L’émotion qui nous étreint à la lecture de ce livre vient, sans doute, de la sincérité du propos de Bernard et de la sensibilité des toiles de Brigitte qui nous traverse.  

    Devenu psychanalyste, Bernard Vandewiele guide le lecteur à travers les tableaux de la peintre qui exprime son moi le plus intime, sombre et tourmenté, où surgissent des éclats de lumière, où s’ouvrent des portes.

    On pense à ces mots du poète Jean Tardieu : “J’aime toutes les couleurs parce que mon âme est obscure”. 

    Sur les toiles, on est saisi par l’éclat des couleurs qui ont une fraîcheur d’enfance. Elle a une palette bien à elle et elle s’en explique :

    Le rouge pour consoler, du jaune quand ça va mieux, le vert pour ne plus être triste, le bleu quand je suis contente, du blanc ça veut dire que je suis joyeuse.

    Avec la peinture je suis jamais déçue.

    Après une vingtaine d’années de pratique, elle quête toujours le regard de Bernard, son témoin privilégié ; elle quête aussi le regard du spectateur à qui elle transmet ses états d’âme avec le souci d’y mettre de la joie. Le dernier tableau du livre intitulé La première question traduit un bel élan de vie.

    Elle réalise ses tableaux avec une spontanéité étonnante, son pinceau ne tremble  pas ; elle s’affirme en posant sa signature en noir comme un sceau d’authenticité. Les yeux de ses toiles nous disent :

    Moi Brigitte, je vous regarde

    Regardez-moi.

  • Week-end Poésie à Romans

    Samedi 30 mars à 20h30, Théâtre Jean Vilar à Romans.

    André donnera des extraits de "le sourire de l'absente" en contrepoint  de "Swingalam", chansons jazzy du groupe : Claudine Serme, Thomas Boulanger et Jacques Serme, dans le cadre de Week-end en poésie, organisé par "La Courte Echelle". Egalement, en première partie du programme, "L'émailleur de mots", texte de Denis Donger et jeu d'Alin Curtet.

    Renseignement La courte Echelle : 04 75 02 20 76 - Tarif 10 €

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  • Lectures en mars

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    • Geneviève rencontrera les lecteurs de la Médiathèque de Pierrelatte le 21 mars à 15h et lira des extraits de son dernier roman "Des cerises en hiver"

    Bibliothèque Municipale - 2 Bld Eisntein  Pierrelatte Tél. : 09 64 09 17 60



    • André présentera le sourire de l'absente

    - à Bourg les Valence - 4ème rencontre à Livres ouverts, " la musique en toutes lettres" le samedi 16 mars de 14 à 18h. Centre musical Quai Thannaron - 26500 Bourg-lès-Valence. Contact : Laurence Creton 06 64 96 97 01. 

    - à Romans :  lecture d'extraits en compagnie de "Swingalam", avec Claudine Serme et ses musiciens -  WEEK-END POESIE à la salle Jean Vilar - Romans, le samedi 30 mars à 20h30. Renseignements et réservation au théâtre de la Courte Echelle : 04 75 02 20 76.

  • le sourire de l'absente - livre

    "le sourire de l'absente" d'André Cohen Aknin est édité à l'Atelier du Hanneton - Stéphane Landois éditeur typographe imprimeur. Parution prévue : 15 octobre

    André donnera une lecture à la Librairie Les Cordeliers, à Romans, le 19 octobre à 19h.

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    Le texte chante les pays du Sud, mais aussi les pays du Nord, la marche qui éveille les mots, la rencontre avec la peinture qui fait éclore une musicalité.

    Cela commence par l'arrachement à une terre, l'Algérie, et l'arrivée en métropole. Le voyage se poursuit : voyages sur les routes, voyages sur les mots. Un homme, une femme. Il chemine avec ses doutes, plonge dans l'enfance et le pays natal, réveille les bagarres de l'adolescence et la blessure de l'exil tandis qu'il s'ouvre à d'autres univers. Elle porte le chant des femmes, incarne un monde fait de silence, de musique et de mouvement. Elle et lui sont unis par un fil invisible.

    Une écriture sans ponctuation semblable à une fugue.

    "abandonner sa terre demande du temps demande qu'on laboure aux exilés il ne reste que l'encre où semer ou le sang"

    Un spectacle texte et danse "le sourire de l'absente" avec André et Yvonne Collino, danseuse chorégraphe est en préparation. L'équipe de création sera en résidence au théâtre de la Presle courant septembre. Une représentation aura lieu le samedi 17 novembre, à 19h30 dans le cadre du Festival du livre "roman(s) à Romans 2012".

  • L'Atelier du Hanneton

    Si l’on s’égare sur les chemins de la Drôme, à l’écart des autoroutes, on peut découvrir à Charpey, l’Atelier du Hanneton. Si l’on s’égare sur les chemins des livres, loin des best-sellers et des ouvrages médiatisés, on peut rencontrer un éditeur artisan imprimeur.

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    Dans une maison en pleine campagne : une salle d’exposition, un atelier de fabrication, un lieu de lecture publique. C’est un espace chaleureux d’où émerge un sentiment de quiétude. La lumière marie les vernis des poteries de Marie-Pierre Bonnardel et les couvertures des livres de Stéphane Landois. Un fauteuil près d'une fenêtre donne sur le jardin. Ici, on a l’impression de disposer du temps à volonté, qu'il est matière même et qu'on peut le toucher en touchant un livre, en effleurant une poterie.

    Tout est sobriété, y compris l’accueil.

    La poésie est là, dans les textes choisis par Stéphane. Chaque texte lui inspire une création artisanale. Poésie visuelle, tactile, olfactive même. Les couvertures sont en papier, carton, matières végétales, tissu, ornées parfois de feuilles insolites, cuir, ficelle. Et toujours dans une simplicité, un élégance qui est sa marque. La matière en accord avec l'écriture.

    A l’Atelier du Hanneton, on trouve aussi des livres d'autres éditeurs de poésie. C’est un lieu de rencontre.

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    Lignes de plomb sorties d'une linotype, composition des pages à la main, feuillets cousus, Stéphane travaille à l'ancienne. Il faut le voir entrer en relation avec le matériau, le voir monter un livre. Les mains vont vers les matières. Pourquoi tel papier, tel tissu, fil, couleur ? Il cherche l’accord avec le texte, son rythme, son chant même. Vient le montage à blanc pour se donner une idée du format du livre, de ce qu'il donnera comme objet, sa consistance dans la main et sous les yeux. Il y a le regard sur les pages, la place du texte, le volume des blancs qui sont des silences où viennent résonner les mots. Chaque réalisation est une création.

    Le livre actuellement en préparation est « le sourire de l’absente » un texte que j’ai proposé à Stéphane, texte sur l’exil, le voyage, la masculin et le féminin.

    Un spectacle texte et danse, avec la danseuse Yvonne Collino, ainsi que des lectures accompagneront la sortie du livre.

    André Cohen Aknin

    Atelier du Hanneton et atelier de poterie - Les Presles 26300 Charpey - 04 75 59 69 54 

    • Lectures : "Déambulation d'automne" autour du voyage au Château de Peyrins, les 29 et 30 septembre prochain.

    • L'équipe du "sourire de l'absente" sera en résidence de création au théâtre de la Presle à Romans du 17 au 25 septembre 2012.

  • Les sculptures de Franck Girard

    Franck Girard exposait ses sculptures à la Collégiale St Barnard à Romans pendant les journées du patrimoine.

    Ses sculptures représentent l’humanité en marche avec ses joies et ses failles. Matière humaine issue de la terre, modelée par l’artiste où nous apparaissons si semblables et pourtant dans une grande solitude. Jaillissement du chaos qui devient vie animée par l’esprit.

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    "il fait jour terriblement"

    D’où vient l’émotion que suscitent ses sculptures ? Peut-être de cette projection de gens qui défilent sous nos yeux et dont nous nous sentons complètement solidaires. Dans un mouvement ininterrompu, elles nous mènent de l’aube de l’humanité à travers ses légendes et ses scènes quotidiennes jusqu’au destin de chacun. Particulièrement dans cette procession de 160 personnages sur 7 mètres de long, intitulée «Histoire entre deux pierres». Une autre dimension apparaît où les êtres d’hier sont aussi présents que ceux d’aujourd’hui. Nous sommes hors du temps et pourtant chacun se sent prisonnier d’un temps inexorable.   

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    Les titres des œuvres poussent nos émotions vers des horizons plus larges. On entend la marche des hommes avec ce «raclement des pieds sur la route».

    Aurions-nous un mur à traverser pour passer de l’ombre à la lumière, pour aller sur l’autre rive du fleuve ? Invitation à aller vers ailleurs, vers quel mystère ?

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    "L’autre rive du fleuve"

  • Paroles de résidents

    P1070070.JPGTextes pour l’Exposition Carnaval 2010 à Romans du lundi 13/09 au dimanche 03/10. Vernissage le vendredi17/09 à 18h. Salle des Arcades, Musée de la chaussure.

    En février dernier, je me suis mis à l’écoute des résidents de l'EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes) de Romans tandis que des activités se déroulaient, en particulier un atelier masques avec Margot.

    Le carnaval de votre enfance ? demandais-je.

    Quand les mots viennent, c’est avec ce que j’appellerais la politesse du langage : les détours, les allusions, les petites anecdotes, parfois futiles, de celles qui font la vie tout court. Ainsi, nous nous apprivoisons. Les corps s’expriment d’une quantité de façons. On ne parle pas seulement avec les mots. Je surfe sur les silences.

    Marcel qui était découpeur de locomotives au chalumeau en Allemagne, en Autriche, en Algérie n’y a jamais participé. Jean a vu pour la première fois le défilé de sa fenêtre il y a 2 ans.

    Georges le maçon qui bourlinguait de ville en ville me dit: « Le carnaval de Venise, je le voyais avec mes yeux à ma manière, en solitaire ».

    Henri allait voir le défilé : « Il y avait des têtes qui marchaient. La fête sur la place Maurice Faure. J’ai même vu brûler le Carême Entrant. J’avais huit ans. J’ai aujourd’hui 83 ans. »

    Pour Jeanne, il y avait les gaufres et les bugnes. « On les mangeait entre voisins. Et mon père brûlait le soir des broussailles qu’on appelait le Carmentran. « Je parle de vieux, Monsieur, du temps où on faisait des veillées chez les voisins. Mon père marchait devant avec sa lampe à bougie. »

    « On faisait le carnaval dans une cave, dit Julien. J’avais 10 ans, à Montmirail. On s’amusait, on chantait. Nous étions quelques-uns du quartier avec des revolvers à bouchon et à amorces. Un jour, je me suis déguisé avec une pèlerine noire. Je ressemblais au Bon Dieu qui n’était pas content. Depuis, on m’a appelé le petit curé. On savait s’amuser, pas comme maintenant. »

    Dans un groupe réuni comme pour une veillée, on évoque Mardi Gras. « C’était un véritable festin. Les bugnes bien sûr, mais aussi une quantité d’autres mets : biscuits, gâteaux, volailles, chevreaux… On faisait des masques avec les cartons de sucre. Deux trous pour les yeux ; l’un pour le nez, un autre pour la bouche. »

    Pour d’autres, il y avait des déguisement avec de vieux vêtements qu’on appelait des pantragnes.

    Pendant notre conversation vagabonde, les yeux de mamie Paulette rebondissent, rient. Romans, Nice, Fête des lumières à Lyon… Dans la magie des mots, le carnaval s’est transformé en voyage le temps d’un après-midi.

    Ecrire leur souffle, leurs mots d’avant les mots ; écrire leur rien et leur tout, leur tremblement et leur immobilité. Ici, on apprend l’instant. Ne rien prévoir, ni interroger comme on le ferait avec quiconque ailleurs. Ni d’avant, ni d’après, l’instant seulement. Le présent des poètes et des enfants.

    Du Carnaval, les conversations glissent sur la vogue ou sur les réunions où l’on mondait les noix, ou sur les chansons. Les fêtes d’autrefois, dans les mémoires, sont souvent marquées par un bon repas. Elles ont aussi le goût de trop peu et les images de fêtes font évoquer la vie rude à la campagne où les loisirs n’avaient guère de place.

    Ainsi Yvonne me confie qu’à sa vie de labeur et de contraintes, elle préfère sa vie de maintenant à la maison de retraite. « Je n’ai jamais été aussi libre ! » affirme-t-elle.

    André

    Projet initié par les Hôpitaux Drôme Nord et l’action culturelle de la ville de Romans