De la toile au texte
S’attacher à l’infime
car c’est là que la mémoire écrit
Une sensation d’aiguillée
au moment de passer
du trait au mot
de la toile au texte
André. Renaître chaque jour
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S’attacher à l’infime
car c’est là que la mémoire écrit
Une sensation d’aiguillée
au moment de passer
du trait au mot
de la toile au texte
André. Renaître chaque jour
© André Cohen Aknin
Sur le chemin de verdure aux yeux bleus
les myosotis nous disent :
n'oubliez pas les Résistants
Ici ils se sont battus
La beauté fragile des fleurs
la solidité des roches
l'éphémère et l'immobile
unis dans un même paysage
Marche sur le chemin
de verdure aux yeux bleus
Le rocher résonne-t-il encore
des combats des conciliabules
dans la nuit et le froid ?
Vercors aujourd’hui lumineux
où soupire le sang de la jeunesse
La vie toujours
renaît semblable et différente
Marche sur le chemin tracé par d'autres
dans l'ombre des hêtres
Chemin de verdure aux yeux bleus
Dans la cour des fusillés
sur la paroi transparente
je lis à voix haute les prénoms
de seize jeunes hommes fauchés
par la guerre et la haine
Leurs yeux brillent dans notre liberté
poème de Geneviève, juin 2017
Un caillou qui pense oiseau
de Geneviève Briot
aux Editions L'Autre incertain
avec des encres de André Cohen Aknin
"Le langage des arbres est une source
où toujours nous retournons
Arbres fougères ginkgo biloba
cèdres du Lubéron venus de l'Atlas
chênes robustes des forêts domaniales
ils sont notre mémoire
notre sang vivifiant
nos voyages immobiles"
Prochaines lectures :
• le dimanche 30 avril à 10h30 à la Librairie La Manufacture - Romans-sur-Isère - 04 75 02 09 05
• le jeudi 4 mai à 18 h à la Médiathèque Simone de Beauvoir à Romans-sur-Isère
• lors du festival du Baz'art des mots les 14 et 15 juillet à Hauterives 04 75 68 95 40
Des lectures chez l'habitant sont également prévues
Une lectrice écrit :
"Les pages du livre tournent toutes seules soulevées par un vent léger et envoûtant…Suivre les paysages où les pieds ne laissent pas d'empreintes, où les bruits font une haie d'honneur pour que passe le silence. Sentir le cœur de la terre battre sous l'écorce des arbres. Aborder des plages où une seule aube naissante raconte tous les matins du monde. André trace des encres tracées sur du blanc, du noir qui ne ment pas." Joëlle C.
On peut se procurer "Un caillou qui pense oiseau" auprès des éditions L'Autre incertain Impasse Pâme - 22 rue Pêcherie - 26100 Romans-sur-Isère 06 80 92 08 85 - autreincertain@no.long.org
au prix de 10 € + 3 € de port (si envoi)
- à- à la Librairie La Manufacture, Place Maurice Faure à Romans-sur-Isère 26100
- à la Librairie Les Cordeliers 7 Côte des Cordeliers à Romans-sur-Isère 26100
- au Baz'art des mots à Hauterives 26390
Encre "la main qui parle"
Mains ouvertes
laisse entrer
les univers
les couleurs les plus secrètes
Marche pieds nus dans la neige
allonge-toi sur les cailloux du lit de la rivière
laisse le froid chauffer le sang
trouve des accords inconnus
L'association Bleu 31 est heureuse de vous informer de la prochaine publication de :
Un caillou qui pense oiseau
de Geneviève Briot
poésies
aux Editions l'Autre Incertain
Parution prévue en février 2017
La peau diaphane de la poésie de Geneviève Briot illumine notre regard. On y découvre son univers où chaque rencontre nous réinvente.
Après "Basalte" et "Météorites", recueils publiés dans les années 80, elle écrit théâtre, récits et romans. Cependant, la poésie est toujours présente, comme une rivière souterraine ; elle vient au jour maintenant.
Souscription :
Prix de l'exemplaire : 10 euros
Merci de libeller votre paiement à Éditions L'Autre Incertain
Impasse Pâme 22 rue Pêcherie - 26100 Romans-sur-Isère
Tél. : 06 80 92 08 85
Dans la tourmente que nous vivons, nous pensons à ce poème de Guillevic que nous avons envie de partager.
Douceur
Je dis : douceur.
Je dis : douceur des mots
Quand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t'accueillent
Qui te donnent du temps.
Car on tue dans le monde
Et tout massacre nous vieillit.
Je dis : douceur
Pensant aussi
A des feuilles en voie de sortir du bourgeon,
A des cieux, à de l'eau dans les journées d'été,
A des poignées de main.
Je dis : douceur, pensant aux heures d'amitié,
A des moments qui disent
le temps de la douceur venant pour tout de bon,
Cet air tout neuf
Qui pour durer s'installera.
Voici ce que j'avais projet de lire en préambule lors de la table ronde "dire avec la voix, dire avec la plume" des "27 heures chrono" Baz'Art des Mots (2014). Faute de temps, le débat n'eut pas lieu. Ce n'est que partie remise, j'espère. On me demandait un avis tranché. Le voici :
Je pense que dans ce monde où l'actualité nous parvient comme un tourbillon, nous manquons cruellement de silence.
Le silence appartient au processus de la parole comme il appartient à la musique. Indispensable.
On peut comparer le silence au vide de l'univers, la voix aux étoiles et aux planètes. Le silence est un immense champ de découverte. Il est un renouvellement de la parole pour qu'elle devienne audible.
Parole et silence semblent des contraires, alors que l'un possède l'autre comme le Yang et le Yin sont réunis en chaque partie du corps, en chaque chose. Le lien est constant. Un peu comme au théâtre où les "contraires" provoquent le mouvement. Rien n'est statique, rien n'est acquis. Un peu aussi comme la décroissance, dont on parle aujourd'hui, qui n'est pas la négation de la croissance mais son renouvellement. Le silence est source de renouveau pour la parole parlée et écrite. Donner un sens à l'un donne un sens à l'autre.
Le silence comme viatique à la fête, à la pleine possession du corps. C'est aussi un temps où l'on apprend à parler avec la voix de la terre.
Le silence comme époux de la parole. "La poésie, ce sont les noces de la paroles et du silence", nous dit Guillevic.
Transversalité de la parole et du silence, comme oralité et écriture, corps, espaces, matières. Des lieux sans frontières.
Je propose de fomenter des silences, jusqu'à l'insurrection ! Créons des brigades de silence !
Le silence comme un rêve de l'autre. Aucune rencontre n’est anodine. C’est “l’autre” qui te métamorphose. Aller à sa rencontre, c’est aussi aller à la rencontre de soi, trouver la source d’une renaissance, inventer le temps qui reste.
Offrons-nous ces moments. Partageons-les comme on partage un repas. D'autres paroles viendront ensuite, naturellement.
Jusqu'à la débandade.
Aux mots du poète Alain Borne "Je pense que tout est fini qui retenait la toile / Je pense qu'il reste dorénavant surtout à mourir". Ce qui, ici, retient la toile est pour moi le silence. Je préfère ceux pleins de vie et de fougue de Blaise Cendrars "Quand je pense, je suis un animal en rut qui se vautre la verge haute stupide vers le futur. Quand je pense, je suis la débandade effrayée des sons d'une symphonie, la débandade de l'harmonie et du silence".
Je termine ce préambule avec Philippe Jaccottet : "Le travail du poète est de veiller comme un berger et d'appeler tout ce qui risque de se perdre s'il s'endort".
André Cohen Aknin, juin 2014
- 15 janvier - Villa Boréa, Romans - "DES CERISES EN HIVER" par Geneviève et André (privé)
- 23 janvier - Médiathèque Simone de Beauvoir - Romans, 18h30 - "LE SOURIRE DE L'ABSENTE" par André (entrée libre)
- 25 janvier - Bibliothèque de la Motte de Galaure, 17h - "LE SOURIRE DE L'ABSENTE" par André (entrée libre)
- 5 février – Romans Accueil, 14h - "VIVRE ENSEMBLE" par Geneviève et André (adhérents)
- 9 février – Festipage à Miribel, lecture par Geneviève "DES CERISES EN HIVER" selon "roue du hasard" (entrée libre)
- 14 mars chez Agnès et Michel Guillemoto-Pesenti - Valence, 20h30 - par André "LE SOURIRE DE L'ABSENTE". Nombre de places limitées. Veuillez réserver votre soirée au 04 75 43 58 95 agnès.guillemoto@hotmail.fr
- 22 mars – Théâtre de la Courte Echelle – Romans - Lecture Poésie. A confirmer
- 29 mars - Médiathèque La Passerelle – Bourg les Valence – 15h "LE SOURIRE DE L'ABSENTE" par André (entrée libre)
*
Geneviève et André présenteront leurs livres :
- 25 janvier à la Bibliothèque de la Motte de Galaure (après-midi)
- 9 février à Festipage 2014 – Salle Intercommunale de la Haute Herbasse – Miribel – 10h/18h
Je l'ai vu arriver de loin, un sac sur l'épaule, la main droite calée à la taille. Il traverse le quai à vive allure, contourne des cadres de bois avant de s'engouffrer dans la gueule noire d'un entrepôt, suivi d'autres dockers. Il en sort le torse grandi dans sa tunique bleue, le regard fier des gens du port et rejoint la grue qui tend un nouveau filet de sacs. On m'avait prévenu, mon oncle n'est pas un rigolo. Il ne s'arrêtera pas avant d'en avoir terminé. Et si je voulais lui apporter son repas, je devrais faire preuve de patience.
Assiette emmaillotée en mains, je me réfugie à l'abri d'un énorme anneau de cordes dans une odeur de mer, d'huile brûlée et de vapeurs d'échappements. On grille aussi des sardines quelque part sur le port.
Très vite, grincements, couinements, coups de sifflet et paroles jetées d'un bateau me jettent dans un malstrom. On m'invite à grimper sur un navire. Je me lève, deviens moussaillon, timonier, capitaine au long cours. Je m'envole sur les mers lointaines.
"Va rentre, je rapporterai l'assiette. Et surtout, ne traîne pas en route". Mon oncle vient de m'arracher à la couronne de cordes.
La tête qui tourne. Les jambes qui flageolent. Je m'éloigne dans une sorte de nuage. Impossible de prononcer le moindre mot. Est-ce cela qu'on appelle le mal de mer ?
"paroles de dockers IV" - encre calame, oct 2013
© André Cohen Aknin