couleur en murmure
couleur en murmure sur les tempes la vague immémoriale remet le signe à sa place dans la pierre que l’eau trace inlassablement suivre son mouvement respirer
André
La Coudoulière, nov 2011
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couleur en murmure sur les tempes la vague immémoriale remet le signe à sa place dans la pierre que l’eau trace inlassablement suivre son mouvement respirer
André
La Coudoulière, nov 2011
dans le sillage de l’oiseau bleu
voyagent nos rêves
l’azur les boit
tout crus
parfois ils jouent à saute moutons
sur les nuages
ou s’enlisent
dans la brume
*
rêves aux mille senteurs
il y a ceux des hommes
derrière les grilles
les espoirs des mains
qui vibrent en éventail
des rêves papillons de jour
papillons de nuit
il y a des attentes
aux regards de volubilis
*
désir d’oiseau
à travers le temps
rêve d’Icare
brûlé aux feux du soleil
rêve d’Ader
et naissance de l’avion
décollage immédiat
pour des terres lointaines
lien entre les hommes
tissé par l’aigle et l’archange
texte extrait de "Le théâtre du ciel" (inédit) Geneviève
aquarelle de Geneviève inspirée d'une photo de Guy Delahaye dans le livre "Gallotta" chez Actes Sud
En réponse au commentaire de notre lecteur Johan sur la note "demain ?": « ahh, this one is really cute », voici un extrait un peu plus long du "sourire de l’absente" :
" il y a dehors une guerre qui ne dit pas son nom
les balles frappent comme des grêlons mon père m’a appris à courir pour sauver ma peau Dieu ce que j’ai pu cavaler sauf la fois où des mômes m’ont coincé rue de l’industrie à deux pas du village nègre une autre casbah foutue tannée que j’ai prise là rapport à ma couleur de peau une peau presque blanche des yeux tirant sur le vert l’été on appelle ça les yeux du désert deux de mes frères sont bien plus foncés que moi alors quoi ?
je possède toutes les couleurs avec laquelle me verra-t-on demain ?
couché sur le carrelage froid de la cuisine je tiens ta main pendant que les femmes dansent dans la maison jusqu’au moment où n’y tenant plus je t’abandonne sous la table rampe jusqu’à la fenêtre l’œil collé aux volets de bois je peux suivre la gigue des hommes arme au poing la vie au ventre
nous aurions pu vivre et mourir au temps de notre naissance au temps où les chants couraient de terrasse en terrasse tandis que la poussette nous trimballait face à face comme ces pierres que l’on garde au fond de sa poche et qui à chaque pas s’entrechoquent "
André
"encres et calames" © A.Cohen Aknin. Travail en cours
je possède toutes les couleurs
avec laquelle me verra-t-on demain ?
extrait de "le sourire de l'absente"
André Cohen Aknin
Née souvent à l’oral, venue du bantou, du bochiman, du zoulou, du xhoza et traduite en anglais ou en afrikaan, la poésie d'Afrique du Sud revendique l’égalité des peuples.
« ll n’y a pas pire exil que l’exil à l’intérieur du pays », écrit Oupa Thando Mthimkulu.
Denis Hirson qui a composé une anthologie publiée chez Actes Sud écrit que les poètes ont su inventer les voix de la terre, conscients que son avenir est plus une énigme qu’un rêve.
"Apprendre à parler, dit Jérémy Cronin
Avec les voix de la terre
Fouiller les discours de ses rivières,
Saisir dans le grognement confus,
Bégaiement, cri, appel, bredouillement, embrouillaminis
Un sens de l’essence de ces pierres
D’où tous les mots sont ciselés.
… Là-bas en bas près du niveau d’eau, sentir
La pleine lune battre
Dans l’arrière-gorge
Sa voyelle de peau tendue.
… Exprimer sans avaler
Les syllabes nées dans les taudis, ou attraper
Le train de Cinqueuetqua
de Channisbou, arriver
Au chant de basse de l’équipe des mineurs
Lueur minérale de la résolution sans faille de notre peuple.
Apprendre à parler
Avec les voix de cette terre. »
« Être vulnérable, c’est être pleinement humain. C’est la seule façon de pouvoir saigner dans l’autre », dit Antjie Krog
C’est cette fragilité devant la transformation du pays qu’exprime Seitlhamo Motsapi :
« J’ai un œil plein de rêves et de desseins
l’autre - plein de miroirs brisés
et de cloches fêlées
… saluons la route longue et difficile
saluons les ténèbres impénétrables
… saluons nos déchirures et nos infirmités
… saluons le silence et ses mystères »
même
sur le sol le plus dur
le plus rebelle
la beauté est partout
au détour d’une rue
dans les yeux
sur les lèvres d’un inconnu
dans les lieux les plus vides
où l’espoir n’a pas de place
où seule la mort
invite le cœur
la beauté est là
elle émerge
incompréhensible
inexplicable
elle surgit unique et nue -
à nous d’apprendre
à l’accueillir
en nous »
Kenneth White «Le grand rivage »
Entrer dans la poésie de Kenneth White, c’est pénétrer dans une forêt où les arbres parlent avec la lumière, c'est caresser la peau des troncs, adopter « le calendrier des nuages ». Le poète né en Écosse s’enracine sur la terre bretonne, il est migrant sur les routes nordiques, il est aussi dans la chaîne du Tiantaï qui est un de ces lieux où, selon un auteur du IXe siècle, « des ailes poussent aux hommes ».
Poésie du cosmos que Kenneth White s’emploie à saisir en héritier des poètes et des philosophes des siècles passés, en Europe, en Chine dans l’esprit du tao, ainsi qu’il la présente dans son essai « L’esprit nomade » Voyage sur un bateau de neige dans l’évocation de Sesshu, peintre japonais.
La poésie de Kenneth White est limpide, elle respire l’air du large. Une danse pour avancer en nudité. Un art de vivre.
Geneviève
Je travaille sur un nouveau texte dont le titre est "Sourire de l'absente". Il reprend quelques écrits de 2006 présentés lors de l’exposition "31 minutes" et chemine plus avant dans une écriture toute en mouvement où la "ponctuation appartient de nouveau au mot son ventre". En voici un extrait :
"au féminin changement de tonalité l’écriture devient fugue et les voyelles se transforment en signes se mêlent au rythme des tambours au tempo de prendre le pas sur la ponctuation il n’y pas de majuscule en musique suite de hautbois violoncelle clap clap au micro le rap s’affiche dans les revues de poésie les plus chics on parlera longtemps du noir à cause du chant je ne parle pas d’harmonie juste du bourdonnement de la forêt des os"
André
« Il est un arbre
qui résiste à tous les vents
C’est l’arbre d’enfance
Ses racines creusent
la terre des ancêtres
Au bord du vert
ses branches retiennent
dans son feuillage
le chuchotement de l’invisible. »
Joseph Paul Schneider
Après des activités d’écritures avec des adolescents au cours de l’hiver, avec le printemps je reviens en terre d’enfance à l’occasion du Salon du Livre Jeunesse à Châtillon St Jean (Drôme), du 23 au 28 mars.
- Le 23 mars, je rencontrerai des classes pour répondre à leurs questions à propos de mes ouvrages : « L’ogre aux pieds nus » (Ed. Chardon bleu), « Histoire d’éléphant » (Ed. Grandir) et « Najib l’enfant de la nuit » (Ed. L’Harmattan Jeunesse Ed.). Nous parlerons aussi du lien entre le réel et l’imaginaire.
- Le samedi 28, avec d’autres auteurs et illustrateurs, je participerai au Salon ouvert au public.
Geneviève
Informations sur le Salon du Livre Jeunesse à Châtillon St Jean : Signatures et spectacles sont prévus tout au long de la semaine.
http://www.ac-grenoble.fr/ecole/chatillon.st-jean/ecole-salon2009.html
Tél. mairie : 04 75 45 31 15 - Tél. école : 04 75 71 41 41