Le monde ouvert de Kenneth White
même
sur le sol le plus dur
le plus rebelle
la beauté est partout
au détour d’une rue
dans les yeux
sur les lèvres d’un inconnu
dans les lieux les plus vides
où l’espoir n’a pas de place
où seule la mort
invite le cœur
la beauté est là
elle émerge
incompréhensible
inexplicable
elle surgit unique et nue -
à nous d’apprendre
à l’accueillir
en nous »
Kenneth White «Le grand rivage »
Entrer dans la poésie de Kenneth White, c’est pénétrer dans une forêt où les arbres parlent avec la lumière, c'est caresser la peau des troncs, adopter « le calendrier des nuages ». Le poète né en Écosse s’enracine sur la terre bretonne, il est migrant sur les routes nordiques, il est aussi dans la chaîne du Tiantaï qui est un de ces lieux où, selon un auteur du IXe siècle, « des ailes poussent aux hommes ».
Poésie du cosmos que Kenneth White s’emploie à saisir en héritier des poètes et des philosophes des siècles passés, en Europe, en Chine dans l’esprit du tao, ainsi qu’il la présente dans son essai « L’esprit nomade » Voyage sur un bateau de neige dans l’évocation de Sesshu, peintre japonais.
La poésie de Kenneth White est limpide, elle respire l’air du large. Une danse pour avancer en nudité. Un art de vivre.
Geneviève
Commentaires
La beaute est partout, mais parfois il est difficile de la voir.
La beauté est partout,mais il est parfois difficile de la voir.
O combien!
Saisir la beauté de l'instant,cette beauté incompréhensible dont parle K. White, c'est accepter en même temps une laideur inexplicable, ,sans essayer de marchander la moindre miette de beauté. Juste être là, vivante et plongée dans l'incompréhensible,l'inexplicable,le Grand-je-ne-sais-pas.
Amitiés
dalila