demain ?
"encres et calames" © A.Cohen Aknin. Travail en cours
je possède toutes les couleurs
avec laquelle me verra-t-on demain ?
extrait de "le sourire de l'absente"
André Cohen Aknin
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"encres et calames" © A.Cohen Aknin. Travail en cours
je possède toutes les couleurs
avec laquelle me verra-t-on demain ?
extrait de "le sourire de l'absente"
André Cohen Aknin
17 février-19 mars 2011 région de Sydney
Le jour se lève à peine
la peau respire la douceur
le wallaby est dans le jardin
En bordure du Parc Ku-ring-gaï
les maisons gardent les arbres
les arbres regardent les maisons.
Graffitis d’insectes
sur peau d’eucalyptus
blanche dorée ou bistre
La forêt n’a pas d’âge
arbres calcinés et feuilles tendres
serpent dans un trou d’eau
Parfums d’eucalyptus
et de bois chauffé
les corps perlés de résine
Un varan s’inscrit
comme un bijou sur un tronc
est-il le gardien du site aborigène ?
Figures animales et humaines
tracées sur la roche sacrée
j’écoute l’espace-temps
De quelle écorce devons-nous
nous dévêtir
pour que le rêve nous habite ?
A Sydney la City crépite
dans son habit de verre
où se reflètent façades brunes
Elle tintinnabule aux feux verts
les gens se pressent
pour attraper le dernier ferry-boat
Appel de la mer
de l’Opéra House
coques de résonance
Dans les Blue Mountains
plonger au royaume des cascades
et des arbres fougères
Les Trois Sœurs baignent
dans la vapeur des eucalyptus
océan bleuté d’une légende
Ville montagne bush
se frottent l’un à l’autre
émerge l’esprit australien
Geneviève
Andrée Chedid est morte à Paris le 6 février 2011 à 90 ans.
Nous sommes heureux d’avoir rencontré cette dame attentive aux autres, d’avoir donné maintes fois sa poésie en public.
« Si les jours égrènent ce qui sépare, il te reste ce qui est. » écrit-elle dans « Textes pour un poème » Ce qui est, ce sont ses écrits, romans, nouvelles, poésie, qui révèlent son talent et sa générosité, qui jettent des passerelles entre rêve et quotidien.
Son écriture, en particulier ses poèmes intitulés « Jeunesse » allaient dans le sens de l’élan qui redonne aujourd’hui la liberté à l’Égypte, pays où elle est née.
« Jeunesse
Tu chantes !
Pour un temps s’apaise
L’univers en tornade
que tu portes dans tes flancs
Tu danses !
Ton corps brûle ses frontières
T’emporte hors de ton corps
Tu cries !
Ta fureur attise l’âme
des univers éteints
Tous les appels du monde
te traversent jeunesse !
Tu enfantes le feu. »
©Geneviève Briot
"Éclat du jour
chant de la terre
semé aux quatre vents"
Nous avons descendu les jours vers le sombre de la terre et voilà que jour après jour des minutes de lumière nous sont redonnées. Chaque vie va vers sa disparition et donne goutte à goutte, parole après parole, regard après regard, une connaissance, une expérience. Chaque vie prolonge un chemin venu d’autres vies, d’autres époques les plus lointaines. Et pour chacun de nous il y a des temps de l’ombre et les temps de lumière.
Quand la mémoire du Carnaval de leur enfance resurgit, écrit Cyril Lehembre, journaliste dans le n° de Drôme hebdo du 9 décembre 2010 à propos du travail de mémoire réalisé par André auprès de personnes âgées de l’EHPAD des hôpitaux Drôme Nord et St Vallier (Établissement d’hébergement pour personne âgées dépendantes) en coordination avec les responsables. Voici quelques extraits de son article :
« Il est allé au plus profond de l’humain. Il leur a parlé, il les a surtout écoutés et s’est souvent émerveillé de ce qu’il a entendu, vu ou vécu.… Bon nombre, dans leur jeunesse, bien que vivant à Romans, cité du Carnaval, était peu préoccupé de loisirs. Le travail avant tout…
J’ai rencontré beaucoup de gens bien, se réjouit André Cohen Aknin. Des dizaines de résidents ont été touchés. Personnellement, je crois à l’écriture orale, mais parfois les propos dépassent la plume, j’ai écrit ce qu’ils disaient, un peu avec mes mots, comme une musique, un peu la musique des mots.
L’écrivain romanais s’est totalement immergé dans l’EHPAD de Romans. De l’expérience est née une plaquette : Le carnaval de votre enfance ? Il a décidé de leur faire confiance et par petites touches, de les questionner sur certains souvenirs.
Peu à peu les souvenirs se sont égrenés.
On a organisé une exposition et une lecture, des gens de l’extérieur sont venus. L’idée, c’est de décloisonner les hôpitaux.
Grâce à cette initiative, une partie du chemin a pu être accomplie. »
Noël chez les chrétiens, Hanoucca chez les juifs, Mouloud chez les Arabes. Fête des lumières à Lyon le 8 décembre. Maintes traditions célèbrent une fête des lumières. Ainsi également dans les traditions indienne, perse, thaïlandaise…
Pour moi, c'est dans les yeux des enfants que brille la lumière de Noël associée en ce moment chez nous à la joie de la neige.
Voici trois poésies écrites à la demande d’une école maternelle à l’entrée de l’hiver.
Noël
Un flocon de neige joue
avec mes joues
avec mon nez
je tire ma langue
je l’attrape
gloup ! je le mange
et j’attends
que tombent du ciel
les cadeaux de Noël.
*
Il paraît que le père Noël
aime la confiture de groseilles
et que les rennes au ciel
mangent des tartines de miel.
C’est la mésange qui me l’a dit.
*
Les kakis
Ki ka di koi ?
Koi ka di le kaki ?
Soleils d’hiver
boules de Noël
kaki kaki kaki !
Geneviève
« … si tu veux t’emparer
De ces pays qui voguent
Dans tes songes,
Fais comme l’oiseau,
Deviens un nuage.
Et si tu veux saisir la vie
A pleines mains, ne t’attarde plus,
Vole à sa rencontre,
Plus haut que le vent,
Plus loin que le jour. »
Pierre Gabriel extrait de « Chaque aube tient parole » Cheyne éditeur
La chorale « Cœur en fête » présentera «Le long des chemins de Compostelle » le dimanche 7 novembre à 15H à la Salle Jean Vilar à Romans.
Scénario et mise en scène : André Cohen Aknin
Assistant : Gaby Salerno
Chef de chœur : Anne-Marie Dubois
Pianiste : Gérard Duvernay
Photos et conseil à la conception : Jean-Paul Bernard
Régie lumière : Jean-Pierre Portier
avec le soutien de Mutuelle EOVI, Villes de Romans et Bourg-de-Péage
Franck Girard exposait ses sculptures à la Collégiale St Barnard à Romans pendant les journées du patrimoine.
Ses sculptures représentent l’humanité en marche avec ses joies et ses failles. Matière humaine issue de la terre, modelée par l’artiste où nous apparaissons si semblables et pourtant dans une grande solitude. Jaillissement du chaos qui devient vie animée par l’esprit.
"il fait jour terriblement"
D’où vient l’émotion que suscitent ses sculptures ? Peut-être de cette projection de gens qui défilent sous nos yeux et dont nous nous sentons complètement solidaires. Dans un mouvement ininterrompu, elles nous mènent de l’aube de l’humanité à travers ses légendes et ses scènes quotidiennes jusqu’au destin de chacun. Particulièrement dans cette procession de 160 personnages sur 7 mètres de long, intitulée «Histoire entre deux pierres». Une autre dimension apparaît où les êtres d’hier sont aussi présents que ceux d’aujourd’hui. Nous sommes hors du temps et pourtant chacun se sent prisonnier d’un temps inexorable.
Les titres des œuvres poussent nos émotions vers des horizons plus larges. On entend la marche des hommes avec ce «raclement des pieds sur la route».
Aurions-nous un mur à traverser pour passer de l’ombre à la lumière, pour aller sur l’autre rive du fleuve ? Invitation à aller vers ailleurs, vers quel mystère ?
"L’autre rive du fleuve"
Textes pour l’Exposition Carnaval 2010 à Romans du lundi 13/09 au dimanche 03/10. Vernissage le vendredi17/09 à 18h. Salle des Arcades, Musée de la chaussure.
En février dernier, je me suis mis à l’écoute des résidents de l'EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes) de Romans tandis que des activités se déroulaient, en particulier un atelier masques avec Margot.
Le carnaval de votre enfance ? demandais-je.
Quand les mots viennent, c’est avec ce que j’appellerais la politesse du langage : les détours, les allusions, les petites anecdotes, parfois futiles, de celles qui font la vie tout court. Ainsi, nous nous apprivoisons. Les corps s’expriment d’une quantité de façons. On ne parle pas seulement avec les mots. Je surfe sur les silences.
Marcel qui était découpeur de locomotives au chalumeau en Allemagne, en Autriche, en Algérie n’y a jamais participé. Jean a vu pour la première fois le défilé de sa fenêtre il y a 2 ans.
Georges le maçon qui bourlinguait de ville en ville me dit: « Le carnaval de Venise, je le voyais avec mes yeux à ma manière, en solitaire ».
Henri allait voir le défilé : « Il y avait des têtes qui marchaient. La fête sur la place Maurice Faure. J’ai même vu brûler le Carême Entrant. J’avais huit ans. J’ai aujourd’hui 83 ans. »
Pour Jeanne, il y avait les gaufres et les bugnes. « On les mangeait entre voisins. Et mon père brûlait le soir des broussailles qu’on appelait le Carmentran. « Je parle de vieux, Monsieur, du temps où on faisait des veillées chez les voisins. Mon père marchait devant avec sa lampe à bougie. »
« On faisait le carnaval dans une cave, dit Julien. J’avais 10 ans, à Montmirail. On s’amusait, on chantait. Nous étions quelques-uns du quartier avec des revolvers à bouchon et à amorces. Un jour, je me suis déguisé avec une pèlerine noire. Je ressemblais au Bon Dieu qui n’était pas content. Depuis, on m’a appelé le petit curé. On savait s’amuser, pas comme maintenant. »
Dans un groupe réuni comme pour une veillée, on évoque Mardi Gras. « C’était un véritable festin. Les bugnes bien sûr, mais aussi une quantité d’autres mets : biscuits, gâteaux, volailles, chevreaux… On faisait des masques avec les cartons de sucre. Deux trous pour les yeux ; l’un pour le nez, un autre pour la bouche. »
Pour d’autres, il y avait des déguisement avec de vieux vêtements qu’on appelait des pantragnes.
Pendant notre conversation vagabonde, les yeux de mamie Paulette rebondissent, rient. Romans, Nice, Fête des lumières à Lyon… Dans la magie des mots, le carnaval s’est transformé en voyage le temps d’un après-midi.
Ecrire leur souffle, leurs mots d’avant les mots ; écrire leur rien et leur tout, leur tremblement et leur immobilité. Ici, on apprend l’instant. Ne rien prévoir, ni interroger comme on le ferait avec quiconque ailleurs. Ni d’avant, ni d’après, l’instant seulement. Le présent des poètes et des enfants.
Du Carnaval, les conversations glissent sur la vogue ou sur les réunions où l’on mondait les noix, ou sur les chansons. Les fêtes d’autrefois, dans les mémoires, sont souvent marquées par un bon repas. Elles ont aussi le goût de trop peu et les images de fêtes font évoquer la vie rude à la campagne où les loisirs n’avaient guère de place.
Ainsi Yvonne me confie qu’à sa vie de labeur et de contraintes, elle préfère sa vie de maintenant à la maison de retraite. « Je n’ai jamais été aussi libre ! » affirme-t-elle.
André
Projet initié par les Hôpitaux Drôme Nord et l’action culturelle de la ville de Romans