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Actualité - Page 16

  • Des écrivains et la guerre d'Algérie

    Tel était le thème du colloque  donné à La Bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon le 27 septembre 2008. Table  ronde  animée  par Guy Degas, professeur à l’Université Montpellier III avec Arno Bertina, Maïssa Bey, Virginie Buisson, Bertrand Leclair.
    Je ne prétends pas rendre compte en quelques lignes de tout ce qui s’est dit pendant ces deux heures et demie, mais je voudrais juste dire mon intérêt pour ce débat qui a porté certes sur l’histoire de l’Algérie, mais aussi sur le processus de création des auteurs présents. Ils ont fait preuve d’une grande authenticité. Comment agit la mémoire qui peut, pendant des années, laisser un voile sur les souvenirs douloureux, comment le temps finit par déchirer ce voile. Arno Bertina qui a écrit «Le dehors ou la migration des truites» chez Actes Sud met l’accent sur le silence autour duquel on tourne, la nécessité pour lui de multiplier les regards dans l’approche du spectre de la guerre. Maïssa Bey, écrivaine algérienne, dont les derniers livres ont pour titre :  «Bleu blanc vert» et «Pierre sang papier ou cendre» aux éditions de l’Aube, dit : on ne choisit pas son entrée. La nécessité de se réapproprier son père mort sous la torture et qui, de ce fait, a un statut de héros national l’a amenée petit à petit à écrire «Entendez-vous dans les montagnes» : une situation théâtrale réunit dans un train la fille d’un héros de la guerre d’indépendance, le militaire français qui a à voir avec  la mort du maquisard et la petite-fille d’un pied-noir qui ne parle jamais de son passé en Algérie. Il est question de la mythification qui ne rend pas compte de la réalité du passé. Maïssa Bey nous dit qu’aujourd’hui, de jeunes historiens en Algérie travaillent  hors de toute manipulation, mais il apparaît que les écrivains ont devancé cette démarche. C’est toute l’importance de la littérature qui donne à voir au lecteur de l’intérieur, qui rend compte  de la complexité. Arno Bertina parle du roman comme d’un outil, il parle d’assouplir la syntaxe, de bousculer la langue pour rendre compte des enchevêtrements.  Pouvoir de la langue, du style.
    C’est ainsi que Virginie Buisson, auteur de «L’Algérie ou la mort des autres»(Folio), parvient à livrer son témoignage sur la violence de la famille et de la guerre dans une écriture laconique, avec des phrases «taillées jusqu’à l’os», dit-elle, où les silences font autant de bruit que les mots. Quelle est l’obligation du romancier ? demande un spectateur. Bernard Leclair («Une guerre sans fin» éd. Libella-Maren Sell) dit que sa phrase doit être juste. Sans doute  le roman est-il plus qu’un outil puisque Bernard Leclair parle de «ce qui nous tient la main quand on écrit». C’est tout le mystère de la création, la littérature intimement mêlée à la vie.
    G.Briot

  • Rentrée d'automne 2008

    le samedi 11 octobre 2008, nous serons à la bibliothèque de CRUAS en Ardèche 07350, à l'occasion de la Fête du Livre.

    "Une enfance algérienne". Deux regards d'enfance, deux approches, deux époques.

    Une rencontre avec le jeune public à 15h pour "Najib, l'enfant de la nuit "sera suivie à 17h d'une rencontre avec le public adultes. Lecture croisée du roman de Geneviève et de celui d'André, "La lèvre du vent". Suivront discussion et signature.

    le dimanche 12 octobre, Geneviève sera au Salon du livre Jeunesse - Café Bibliothèque - Chabrillan, 26400. http://www.cafebibliotheque.fr/

    le samedi 29 novembre, André sera au Salon du livre de Valence organisé par le Lions Club Valence Deux rives "Les Rencontres valentinoises" qui aura lieu de 10h à 18h30 à la Salle des Clercs, Place des Clercs, 26000 Valence

  • La douleur devenue oiseau

    par Dominique le Boucher
    à propos de Najib l'enfant de la nuit, Geneviève Briot, roman, Paris L'Harmattan 2007

    "Dix enfants de Kabylie, six garçons et quatre filles, avec leurs animateurs Farid et Karima, ont embarqué sur le Zeralda à Alger pour passer leurs vacances en France au Centre des Tilleuls, à quelques kilomètres de Marseille dans la campagne, après que leurs familles ont eu à subir les violences des années 90 en Algérie.
    Najib le jeune héros du récit est celui "qui parle le mieux le français et les autres ont souvent besoin de lui;

    Un soir, Najib raconte l'histoire de son village de Kabylie et de sa famille à ses copains Simon et Pilou, "…l'histoire la plus triste de toutes les histoires tristes…" et chacun sent qu'à ce moment-là l'enfance ne tient qu'à un fil. C'est Pilou qui commente le lendemain lorsque Najib fait une fugue durant une course à pied organisée entre les enfants : "…il vient de la nuit, c'est tout…"
    Les enfants algériens sont pris dans la violence d'une histoire plus vaste qu'eux, la violence et la folie des adultes qui percute de manière insensée leur joie et leur plaisir du jeu et ils ont si peu de moyens pour exprimer ce double état dans lequel ils sont obligés de vivre désormais. "Par sa fuite, son accident peut-être, Najib dit ce qu'ils ce qu'ils ne savent pas dire, cette chose dans laquelle ils se débattent, chacun à sa manière…"

    La fugue qui aurait pu faire s'achever en drame cette belle histoire initiatique de la découverte par de jeunes garçons et filles de la mort et de l'amour, va révéler au contraire combien pour ces enfants qui sont nés et ont grandi dans les montagnes de Kabylie l'énergie vitale et poétique qui se dégage de la terre chauffée par le soleil comme un parfum peut seule par une sorte de rituel magique faire s'échapper la douleur du corps et lui rendre sa légèreté."
    Extrait de l'article paru dans Algérie Littérature Action n°117-118, page 55

  • Mahmoud Darwich, une bougie s'est allumée

    Le poète nous a quittés et nous nous sentons orphelins même si sa parole poétique demeure vivante. Il a chanté l'identité de son peuple et a appelé les Israéliens à se retirer des Territoires occupés.
    Journaliste souvent en exil, au Liban, en France, aux Etats-Unis, Mahmoud Darwich est décédé à l'âge de 66 ans le 9 août 2008 dans un hôpital de Houston, où il avait subi une intervention cardiaque.
    Où qu'il soit, il est resté un homme intègre, fidèle à l'idée qu'un peuple ne peut pas vivre au détriment d'un autre. Il fut l'un des intellectuels arabes signataires contre le projet de rencontre négationniste à Beyrouth en 2001.
    Sa poésie ne pouvait pas être seulement un chant de militant palestinien, elle se voulait universelle :
    "… de mes mains jaillit l'eau du fleuve
    tous les cœurs d'homme sont ma nationalité
    voilà / je vous laisse mon passeport"
    extrait de "Rien qu'une autre année" Éditions de Minuit
    Dans son recueil : "Comme des fleurs d'amandier ou plus loin" Actes Sud 2007, il exprime une solidarité au-delà des frontières:
    "Quand tu prépares ton petit-déjeuner,
    pense aux autres,
    (n'oublie pas le grain aux colombes.)
    ……
    Quand tu règles la facture d'eau pense aux autres.
    (Qui tètent les nuages)

    Quand tu rentres à la maison, ta maison,
    pense aux autres.
    (n'oublie pas le peuple des tentes.)

    Quand tu comptes les étoiles pour dormir,
    pense aux autres
    (Certains n'ont pas le loisir de rêver)

    ……
    Quand tu penses aux autres lointains
    pense à toi
    Dis-toi : que ne suis-je une bougie dans le noir  ?)


    Mahmoud Darwich cherchait dans un poème sa musicalité. Bien sûr, nous ne l'entendons qu'en français et pas en arabe et pourtant la musique d'un beau poème à sa mère nous accompagne. Nous l'avons souvent dit en public sur une musique de Marcel Khalifé jouée au luth par Issal Jammal.
    Il se termine ainsi :
    "j'ai vieilli
    rends-moi les étoiles de mon enfance
    pour qu'avec les oiseaux
    j'emprunte le chemin du retour"


    Geneviève et André

     

  • Filiations dangereuses

    J'ai aimé "Filiations dangereuses" de Karima Berger Éditions Chèvre feuille étoilée

    À travers le cheminement de Pierre, fils de Martine et peut-être de Mahmoud, à travers celui de Driss le fils de Pierre, élevé par Nadjia sa mère, deux mentalités se mêlent et se confrontent, la française individualiste et libre, l'algérienne communautaire et sensuelle. Pierre et Driss sont tous deux à la recherche du père, chacun à sa manière ; Martine et Nadjia sont, elles, dans des démarches d'indépendance, avec l'amour en toile de fond. L'écriture limpide de Karima Berger fait entrer le lecteur au cœur de ces personnages qui transgressent les frontières, inventent leur parcours. Ce roman apporte un nouveau regard sur la filiation.
    "Filiations dangereuses" vient d'obtenir le prix Alain Fournier. G.B

  • Najib l'enfant de la nuit Avis en ligne

    sur le site :  choisirunlivre.com
    Najib l'enfant de la nuit L'Harmattan
    Dès 11 ans

    Sujet :
    Ils sont dix enfants de Kabylie avec Najib à s'être embarqués pour Marseille. Avec Farid et Karima, ils vont passer quelques semaines dans un camp de vacances qui accueille également des enfants de la région. Hanté par le souvenir du massacre de sa famille et de nombreux membres de son village, Najib se lie plus particulièrement avec Maurice, en mal d'affection depuis que sa soeur est atteinte d'un cancer. Disputes et jeux font le quotidien de ces enfants qui se retrouveront tous dans la mise en scène d'un conte algérien.

    Commentaire :
    Emouvant, ce roman sonne juste et exprime avec des mots simples la souffrance des enfants victimes de la guerre. Histoire d'une amitié réconfortante, le récit ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur l'ouverture à autrui et la richesse de la différence. D'ailleurs, à l'indifférence puis aux disputes des premiers jours, succède une complicité enrichissante qui trouve son apogée dans l'organisation d'un spectacle. La mise en scène d'un conte kabyle montre également comment l'imaginaire permet le partage de deux cultures et deux environnements

  • La Lèvre du vent - avis de lecteurs

    "Un ouvrage passionnant de sensibilité  et d'érudition ; j'ai beaucoup appris sur la vie quotidienne à Oran dans les années cinquante ; bravo…"
    Benjamin Stora, historien

    "À découvrir absolument ! Très beau livre, belle écriture, personnages touchants, la ville d'Oran décrite de façon surprenante. Une histoire d'enfants dans la guerre d'Algérie qui les rattrape… Y a-t-il une suite prévue ? Merci pour ce bon moment (je l'ai avalé en trois heures)"
    M.B un lecteur FNAC en ligne

    "Bouquin lu en deux jours. Il réclame une suite ; on a besoin de savoir ce que ces personnages sont devenus. Cette guerre représente toutes les guerres ; ces enfants, ceux d'aujourd'hui. Un côté enjoué et sérieux. le lien entre les communautés, une allusion à ce qui se passe aujourd'hui. Même si un livre chasse l'autre, et j'en lis beaucoup, celui-ci reste dans la tête."
    Guy, bibliothécaire

    "J'entends les rires des gamins, la voix des femmes, des hommes, l'odeur des maisons, des rues, l'ambiance, je sens le goût des gâteaux (même cassés). Je vois la vie à travers ce roman comme une initiation au voyage au pays de l'enfance.
    Cathline

    "Je l'ai lu comme on mange une pastèque : lentement, en me faisant interrompre cent fois pendant que j'en croquais les grains…j'ai pleuré, j'ai ri… "
    Dalila

  • Scénographie du Village du monde

     « L’univers en tornade que tu portes dans tes flancs »1990331616.JPG
    Andrée Chedid

    La BISE est un temps, un espace en mouvement qui devrait permettre un croisement d’hommes et de femmes de tous horizons. Concevoir l'espace de la Salle des Cordeliers, c'est comme l'écriture d'un texte, une page qu'on laboure et qui s'ouvre au dehors dans une profusion de paroles et de langues, qu’elles viennent d’Europe, d’Afrique ou du Proche-Orient… Sillonner le champ selon des lignes croisées de l'intérieur vers l'extérieur, du haut vers le bas et inversement.
    L'image  de l'univers en tornade venue d'un poème d'Andrée Chedid sur la jeunesse rencontre celle des portes née dans les groupes de travail et de réflexion en place depuis plusieurs mois. Celles-ci représentent les villes, chacune avec sa couleur ; l'une d'elles évoquera l'absente, un peu comme dans la tradition, on met une assiette de plus pour celui qui viendra. Pendant le forum du vendredi soir ces portes seront suspendues, "en tornade". C'est comme si elles étaient dans nos têtes. Elles descendront au sol le samedi pour figurer l'accueil dans les espaces du "Village du monde". C'est le moment de concrétiser nos idées et de rendre l'hospitalité effective. Les espaces sont définis mais ouverts et la circulation peut se faire librement. Une agora accueillera des lectures, des discussions, deviendra une scène lors du concert du soir.


    Cette scénographie d'André Cohen Aknin est une parole à elle seule, une poétique du miroir où, à la rencontre des autres, l'on se trouve soi-même.

    BISE Biennale de l'International de la Solidarité et des Echanges à Romans du 6 au 10 mai 2008 voir programme sur : http://bisederomans.blogspot.com

  • Voix mêlées

     

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    Pour la BISE, Biennale Internationale de la Solidarité et des Échanges  des 9 et 10 mai 2008 s'organise le VILLAGE DU MONDE, Salle des Cordeliers à Romans. Lieu de rencontres entre Romanais et les villes partenaires avec forum, discussions, concert, expositions…Voir http://bisederomans.blogspot.com
    Des auteurs de Romans ou de la Drôme des Collines qui ont écrit des ouvrages ouverts sur un pays étranger donneront des lectures : Monique Domergue avec "Si tu veux vivre avance" éclaire la mémoire des Arméniens. "Un livre à la mer" de Geneviève Briot dévoile les univers de Romanais d'origine algérienne. Chantal Umuraza avec "Une jeunesse rwandaise" délivre son témoignage sur les massacres dans son pays d'origine. Rina Santoro  avec "Tarentulée" invite à la découverte d'une étrange tradition de l'Italie du Sud. "Molière al-Qabbânî" d'André Cohen Aknin (coauteur Mohamed Machti) témoigne d'une expérience de création théâtrale franco-marocaine. Nicholas Lackenby, anglais et volontaire européen à Romans International, avec son recueil de poèmes du monde apporte un écho de la jeunesse des villes partenaires.
    Dans ce Village du Monde où les frontières s'abolissent, une lecture "Voix mêlées", samedi 10 mai à 14h30 et 16 h, donnera diverses tonalités sur le lien entre ici et là-bas. Les auteurs seront là aussi pour échanger avec les visiteurs.