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Actualité - Page 17

  • Étranges étrangers

    Cinq hommes sous une toile plastique s'abritent sous la pluie. Ils attendent le camion qui doit les emmener sur le chantier. ils viennent de différents pays, Paco, Luca, Larbi, Diatta, Janusz. Ils sont dans la même galère, à la merci d'un patron, d'un travail momentané. Ils ont en commune d'être déracinés, de travailler et de vivre dans un même lieu, mais chacun tient en lui le secret de sa vie, de ses aspirations. Peu à peu, on découvre la nostalgie de celui qui pense à son fils, le désarroi de celui qui boit, de celui qui a fait de la prison, le désir de celui qui veut partir ailleurs, de celui qui veut raconter des histoires. Chacun se livre à petites touches, avec pudeur. Un partage qui n'exclut pas la violence, la trahison. Vivre ensemble n'est pas si simple.
    Telle est l'histoire de "Cinq hommes" de Daniel Keene, auteur australien, présentée par la Compagnie du Passage (Suisse) à la salle jean Vilar à Romans-sur-Isère, les 14 et 15 mars, à l'initiative de la Cie L'Œil nu. Une grande justesse dans le jeu des comédiens, une mise en scène astucieuse et esthétique de Robert Bouvier. Un beau spectacle qui fait comprendre de l'intérieur, la détresse d'exilés que, le plus souvent, nous ne connaissons que de loin.
    Même sans terre, les migrants ont une identité, une humanité à nous proposer.
    Nous retrouverons ce thème de « migrants » lors de la prochaine Biennale de l’international de Romans sur Isère, « BISE 2008 » qui aura lieu dans la semaine du 6 au 11 mai 2008. Cette BISE a pour thème : « Identité et universalité » avec une approche particulière de l’hospitalité. Pour le programme voir Blog : http://bisederomans.blogspot.com/

  • Le Chant d'Abelle

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    LE CHANT D’ABELLE
    Une pièce de théâtre
    d’André Cohen Aknin

    Théâtre du Local
    Mise en scène d’Edouard Martini
    Masques et atmosphère de Lydia Héritier
    Avec Natacha Hébert, Marie Rouge, Michel Jovanovic

    Le vendredi 29 février 2008
    à La salle des fêtes de Loriol - 26270 à 21 heures

    Rencontre avec l’auteur et le metteur en scène
    Réservation : 04 75 57 24 06

        Abelle est une femme en quête de liberté. Elle fuit après avoir tué son frère jumeau. Son errance est jalonnée de rencontres qui la rebutent, la déconcertent. Seul, René prince charmant made in poubelle sait l'écouter. Un chant venu du Grand Nord habite l'imaginaire de la jeune femme. Un musicien l'accompagne sans qu'on sache s'il existe vraiment. Abelle pourra-t-elle se laver de ses maux et renaître ?

        La création de cette pièce a eu lieu en 2006 par le Théâtre du Local. Elle est reprise aujourd’hui.

        J’ai écrit ce texte entre 1999 et 2005. A l’origine, je ne savais pas quelle forme prendrait l’écriture : pièce de théâtre, roman ? Au fil du temps, la question ne s’est plus posée. Il s’agissait d’embarquer le spectateur-lecteur dans une histoire et qu’importait la forme. Au demeurant, peut-on écrire en faisant abstraction de cette manie d’enfermer l’écriture dans des tiroirs : roman, théâtre, poésie, nouvelle… ? Mon souhait est de passer les frontières, et même, de vivre sur ces frontières.

        J’ai proposé ce texte à Edouard Martini après avoir vu « La Valse du hasard » de Victor Haïm qu’il a mis en scène en 2004. La rigueur du jeu, la scénographie de Lydia Héritier donnait à la pièce une dimension fantastique et précise à la fois. Dans un premier temps, j’ai livré à Edouard « Le Chant d’Abelle » sans didascalies. Une manière d’ouvrir plus encore le champ d’expression. Notre cheminement de création a fait qu’aujourd’hui deux femmes et un homme sont sur scène.

        Dans la pièce, je m’aventure vers une écriture polyphonique où le rythme prend le pas sur la ponctuation ; les tonalités se multiplient ; les mots, syllabes, voyelles, silences se répètent. On entend parfois ce son lointain, ce babillage enfantin qui est resté au fond de notre gorge. Tendre l’oreille, revenir à la source. Ainsi, la bouche rend au mot sa diversité, renforce, multiplie son sens.

        J’ai voulu me confronter à un thème fondateur de notre culture : la culpabilité. « Le Chant d’Abelle » s’inspire de l’histoire biblique de Caïn et d’Abel, tout en la bouleversant. Les rôles sont inversés. Abel est ici de surcroît une femme ! Une manière de secouer les vieux mythes ! Quelle lecture de la culpabilité faisons-nous aujourd’hui ? Parmi les autres thèmes abordés : le double ; la tragédie de la fraternité, l’enfermement.
       
        Cette pièce de théâtre participe d’une quête personnelle : aller à la rencontre des hommes, de cet autre qui nous est lointain et si proche à la fois, de ce double réel (jumeau) ou imaginé. « Le Chant d’Abelle » aborde l’autre en soi dans un voyage où la voix se conjugue à l’écriture dans une sorte de métissage sans cesse à réinventer.

            André Cohen Aknin

  • Bonne année en résistance

    Après une semaine à Paris, nous retrouvons le calme des collines. Le silence.
    Le silence, une dimension du vide, une porte ouverte à l'inattendu, une nouvelle respiration. Prendre le temps de regarder un oiseau, une goutte d'eau dans le soleil, laisser venir une pensée inconnue.
    Les voix radiophoniques se sont tues, les paillettes télévisuelles sont éteintes.
    Se garder quelques instants hors de la pollution politique et médiatique avec son cortège de scandales, de stars qui nous anesthésient, nous font croire que le fric et, actuellement, "le travailler plus" sont des valeurs suprêmes. Aldous Huxley écrivait qu' "un État totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude." Nous n'en sommes pas là, mais n'essaie-t-on pas de nous faire aimer notre soumission à la publicité qui nous invente de nouveaux besoins ?
    Je nous souhaite une année de résistance aux enfermements de toutes sortes, une année de partages, de joies simples avec de beaux silences.

  • "roman(s) à Romans" les 17, 18 nov. 2007

    Un salon du livre est un lieu de rencontres, par excellence, surtout quand les organisateurs sont attentifs au bien-être de chacun comme c'est le cas au Salon "roman(s) à Romans".
    Des regards, des sourires, des livres circulent. Des conversations entre auteurs permettent de découvrir l'homme, la femme derrière les mots imprimés, leur cheminement singulier. Échange de questions et réponses sur les difficultés du métier.
    Il y a bien sûr les conversations avec les lecteurs, souvent individuelles, mais  ouvertes aussi aux passants qui glanent des mots, des réflexions sur un ouvrage. L'auteur présente sa démarche, le lecteur dit son attente, livre aussi des choses de sa propre vie, des choses parfois tenues secrètes. Sur notre table, André et moi présentons des ouvrages qui ont pour sujet principal l'Algérie. Sujet resté douloureux pour certaines personnes, silence tenu pendant des années. Et voilà que la présence du livre libère la parole. Voilà que la personne n'est plus seule avec sa déchirure. Une jeune femme découvre cette terre d'amour et de feu en feuilletant "La lèvre du vent", une terre où elle est née et qui était restée enfouie en elle.
    Il y a le petit garçon de six ans qui s'empare de l'album "Histoire d'éléphant".Je raconte, il tourne les pages. Il me dit : Je ne sais pas encore très bien lire, mais bientôt… Quelle attente, quel désir ! Il me montre l'étiquette en bas au dos de la jaquette : C'est quoi, là ? C'est le prix, il le sait, malgré son ignorance. Je le lui dis. Il court vers sa mère, demande, supplie, il le veut cet éléphant. Elle résiste : il y a tant de livres qu'on aimerait emporter, comment choisir l'un plutôt que l'autre ? Mais l'enfant a arrêté son choix, lui. Elle finit par céder et le petit emporte son album. Moi, je suis admirative devant tant d'énergie et de conviction.
    Il y a un garçon un peu plus grand qui va lire "Najib l'enfant de la nuit", mais qui écrit aussi et qui me demande conseil, me parle de ses difficultés pour le livre qu'il a commencé. Comment fait-on pour écrire sa page quand il y a trop d'idées à exprimer ?
    Nous ne pouvons tout dire de ces échanges nombreux, diversifiés. Le soir, on ne peut trouver le sommeil car il y a une danse des visages, une musique des paroles qui tournent inlassablement.
    Une envie de citer un recueil de poèmes de Cédric Le Penven, un jeune poète pénétré d'une parole qui auréole le quotidien, où les silences sont en mouvement :"Elle le givre" publié chez Jacques Brémond. En voici quelques vers :

    "Je crois parfois deviner un froissement de robe
    Un filet de fraîcheur pénétrant dans la chambre
    Une paume versant un peu d'eau sur ma nuque
    Une parole chuchotée au creux du sommeil"

     

    Livres évoqués :
    André Cohen Aknin La lèvre du vent Éd. L'Harmattan
    Geneviève Briot Un livre à la mer Éd. Marsa
    Najib L'enfant de la nuit  Jeunesse L'Harmattan
    Histoire d'éléphant Éd. Grandir

  • Salon du livre "roman(s) à Romans"

    Je serai présente au Salon du Livre "roman(s) à Romans" les 17 et 18 novembre 2007. J'y présenterai plusieurs de mes ouvrages et en particulier "Najib l'enfant de la nuit" paru en 2007 chez Jeunesse l'Harmattan.

    Voici ce qu'en dit Marie Noëlle Arras dans le dernier numéro de la Revue "Étoiles d'encre" :
    Ce livre écrit pour les enfants leur rappelle ou leur apprend les événements très douloureux du terrorisme en Algérie pendant les années 90 à travers l'histoire de Najib. L'atrocité n'est pas facile à raconter mais Geneviève Briot, en leur donnant la parole et en faisant intervenir aussi les adultes, … donne une formidable leçon d'espoir et de tolérance. L'amitié entre les enfants de sociétés différentes est le ferment d'un avenir meilleur.

     

  • Terre des oublis

    Un roman à découvrir : Terre des oublis DUONG Thu Huong,

    Sabine Wespieser Éditeur Livre de poche
    Prix des lectrices 2007 de ELLE.

    Mien, une femme vietnamienne entre deux maris.
    Le premier Bôn, qu'on croyait mort, revient après 14 ans de guerre. Mien, jeune veuve, a épousé Hoan dont elle a un fils. Mien doit choisir. Sous la pression du village et la mort dans l'âme, elle retourne vers Bôn qu'on célèbre comme héros.
    Avec ce roman, on entre dans la vie de ces trois personnages qui se débattent dans une situation qui les dépasse. On découvre aussi tout un monde de saveurs et d'odeurs, le quotidien du Vietnam de l'après-guerre. Une belle narration qui montre les malheurs engendrés par la guerre, le danger à vivre dans le passé.
    Rebelle au régime communiste, DUONG Thu Huong a été emprisonnée, a vécu en résidence surveillée avant de se réfugier en France. Un article lui a été consacré dans la Chronique d'Amnesty International de mars 2007.

    Geneviève 

  • Poésie d'Afrique du Sud

    André prépare une lecture de poèmes de l'Afrique du Sud qu'il fera en préambule au film "Classified People" de Yolande Ziberman projeté lors des Rencontres du Cinéma Documentaire d'octobre 2007 à Montreuil. Ce festival est organisé par Périphérie (www.peripherie.asso.fr)

    Les poèmes choisis sont extraits de "Poèmes d'Afrique du Sud" réunis par Denis Hirson chez Actes Sud éditeur.
    Ils chantent la terre d'où l'on a été rejeté. Nés souvent à l'oral, venus du bantou, du bochiman, du zoulou, du xhoza et traduits en anglais ou en afrikaans, ils revendiquent l'égalité des peuples.
    Nous avons envie de partager ce texte qui dit le pouvoir de la poésie.

    "La poésie conjure la mort
    bien qu'elle lui donne une chance de se venger.
    La mort la saisit mais le poème va
    un peu plus loin que la porte de la mort

    et j'en ai la preuve
    au milieu des taillis et des caillasses je trouvai
    un peu plus loin que je n'avais pensé
    aller, une source au timbre sonore"

    Sydney Clouts        Traduit de l'anglais par Katia Wallisky

  • La visite de l'été


    Il y a toutes sortes de visites, celles des parents, des amis, des égarés… Celle qui nous a particulièrement surpris fut celle des huppes. Là, devant la porte-fenêtre, elles exhibaient leur aigrette fauve aux pointes noires comme des chapeaux dernier cri. Peut-être nous faisaient-elles un signe, d'autant que nous revenions d'un mariage de voisins et amis où les invités se devaient d'être tous chapeautés. On peut préciser que c'est justement chez ces amis que durant des années, elle avaient élu domicile.
    Jusque là, elles ne se montraient guère. Nous étions bienheureux quand, une fois ou deux au mois de mai, elles déployaient leurs éventails en volant à la limite du bois, juste pour nous faire savoir que le printemps était là.
    Et voilà qu’elles s’enhardissaient à venir à notre porte. Tranquillement, elles ont contourné la maison de leur pas saccadé avant de disparaître.
    Pour nous il y a toujours un réel plaisir quand les animaux non domestiques se manifestent près de la maison comme pour nous dire : nous sommes chez nous. Et nous leur répondons : nous savons bien que nous habitons chez vous.
    Dans l'imaginaire collectif, la huppe est la messagère du monde invisible. Cet oiseau de légende aurait joué le rôle du messager entre Salomon et la reine de Saba. Et pour nous quel message ?

  • Échos à "31 minutes"

    Échos
    En écho à l'exposition "31 minutes", les participants à l'atelier d'écriture de Marie-Paule Richard ont livré leurs impressions.  Que les auteurs nous pardonnent de ne citer que quelques extraits.

    "Regard perdu. Corps endolori. Lisière de la forêt des songes.
    Bruit insolent des tambours, reflet lyrique dans le miroir. On ne vit pas la musique, on communie avec elle, comme l'oiseau se fond dans le ciel." Rémy

    "Une vie, un voyage sur terre. Passant par les forêts de bambou, rien n'empêchera les obstacles qui guettent les pas. Ils sont là au milieu des tiges de bambous…
    Oui hier, quand j'étais petite fille, j'ai essayé de diriger le miroir vers le ciel pour voir l'image des anges, mais le ciel me semblait trop loin. Sur mon miroir est tombé un caca d'oiseau. … J'ai retourné le miroir vers la terre."    Esi Chantal

    "Va, cours, … le visage, les pensées et les cheveux aux quatre points cardinaux, tu cherches ta route. … ta vie bouillonne, ta vie brouillonne comme un pied de nez à la mort" Marina

    "Nous, traçons !
    Les pieds dans les voyelles englués.
    Les cheveux emmêlés dans les consonnes.
    Les dents dans les fruits.
    Défendons-nous !
    Donne envol à mes envies
    Donne vie à ma colère,
    Mes mains liées à ta liberté,
    Face au miroir bleu." Arnaud

    "Tracer les pas pour ceux qui viendront après, plus tard, avec leur musique, avec leur silence, avec leurs mots, avec leur chant, pour que jamais ne soit rompu le lien des hommes, le lien de la terre au ciel, le lien de l'amour." Sylvie

    "Pas à pas, mot à mot, Petit Poucet perdu dans une opaque forêt de bambous épaisse comme une encyclopédie. Tes mots, des petits cailloux blancs qui pleuvent en orage, crépitent, bouillonnent, … tels la vie insolente – souffle du vent qu'on ne peut retenir. " Mélanie

    "Forêt, bambou, rizière, touffeur, moiteur, défiance.
    Des parfums d'enfance indochinoise qui ne parlent pas de liberté, mais de silence et d'immobilité. … L'enfance et la jeunesse, comme des pages de brouillon sur lesquelles on peut s'exercer, avant de tracer avec application et le moins de repentir possible, la calligraphie qui composera notre livre de l'âge adulte, puis celui de la maturité." Évelyne

    "L'homme se tient debout face à l'immensité de la forêt de bambous et se demande le chemin à prendre. … Il sait que la beauté de la vie naît de son imperfection." Florence


     Et Marie-Paule elle-même nous dit : "les tiges de bambou murmurent une histoire d'ailleurs, de pays lointains et de terres vierges, un moi inconnu, inexploré."