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Geneviève Briot, André Cohen Aknin, Bleu 31 - Page 25

  • Terre des oublis

    Un roman à découvrir : Terre des oublis DUONG Thu Huong,

    Sabine Wespieser Éditeur Livre de poche
    Prix des lectrices 2007 de ELLE.

    Mien, une femme vietnamienne entre deux maris.
    Le premier Bôn, qu'on croyait mort, revient après 14 ans de guerre. Mien, jeune veuve, a épousé Hoan dont elle a un fils. Mien doit choisir. Sous la pression du village et la mort dans l'âme, elle retourne vers Bôn qu'on célèbre comme héros.
    Avec ce roman, on entre dans la vie de ces trois personnages qui se débattent dans une situation qui les dépasse. On découvre aussi tout un monde de saveurs et d'odeurs, le quotidien du Vietnam de l'après-guerre. Une belle narration qui montre les malheurs engendrés par la guerre, le danger à vivre dans le passé.
    Rebelle au régime communiste, DUONG Thu Huong a été emprisonnée, a vécu en résidence surveillée avant de se réfugier en France. Un article lui a été consacré dans la Chronique d'Amnesty International de mars 2007.

    Geneviève 

  • Entre peur et désir

    L'automne est là. Les enfants, les étudiants ont retrouvé les cours. L'ambiance est studieuse. Même quand on vit en dehors du rythme général, il exerce son influence. D'ailleurs  la tâche qui m'attend me hante : rêves, pensées de ces dernières semaines me ramènent à un roman qui dort depuis plusieurs mois. Il est une pâte qui lève, qui est à point maintenant pour être travaillée. Il m'appelle, mais je prends mon temps, je recopie des notes éparses sur des carnets, je lis un ouvrage sur les mythes au féminin, persuadée que la mythologie vit toujours en filigrane dans les événements de nos vies.
    Comment ouvrir la porte du placard où le tapuscrit repose dans une première version et l'apporter sur mon bureau?
    Ça m'a pris une semaine pour ouvrir cette porte, pour accepter qu'un souffle m'emporte au-delà de moi-même. Désir de cet inconnu-là. Peur des pages déjà écrites que je vais devoir modifier, froisser, jeter.
    Il reste à parcourir le désert de l'écriture. Son aventure.
    Entre peur et désir, entre peur et nécessité.

    Geneviève 

  • Poésie d'Afrique du Sud

    André prépare une lecture de poèmes de l'Afrique du Sud qu'il fera en préambule au film "Classified People" de Yolande Ziberman projeté lors des Rencontres du Cinéma Documentaire d'octobre 2007 à Montreuil. Ce festival est organisé par Périphérie (www.peripherie.asso.fr)

    Les poèmes choisis sont extraits de "Poèmes d'Afrique du Sud" réunis par Denis Hirson chez Actes Sud éditeur.
    Ils chantent la terre d'où l'on a été rejeté. Nés souvent à l'oral, venus du bantou, du bochiman, du zoulou, du xhoza et traduits en anglais ou en afrikaans, ils revendiquent l'égalité des peuples.
    Nous avons envie de partager ce texte qui dit le pouvoir de la poésie.

    "La poésie conjure la mort
    bien qu'elle lui donne une chance de se venger.
    La mort la saisit mais le poème va
    un peu plus loin que la porte de la mort

    et j'en ai la preuve
    au milieu des taillis et des caillasses je trouvai
    un peu plus loin que je n'avais pensé
    aller, une source au timbre sonore"

    Sydney Clouts        Traduit de l'anglais par Katia Wallisky

  • La visite de l'été


    Il y a toutes sortes de visites, celles des parents, des amis, des égarés… Celle qui nous a particulièrement surpris fut celle des huppes. Là, devant la porte-fenêtre, elles exhibaient leur aigrette fauve aux pointes noires comme des chapeaux dernier cri. Peut-être nous faisaient-elles un signe, d'autant que nous revenions d'un mariage de voisins et amis où les invités se devaient d'être tous chapeautés. On peut préciser que c'est justement chez ces amis que durant des années, elle avaient élu domicile.
    Jusque là, elles ne se montraient guère. Nous étions bienheureux quand, une fois ou deux au mois de mai, elles déployaient leurs éventails en volant à la limite du bois, juste pour nous faire savoir que le printemps était là.
    Et voilà qu’elles s’enhardissaient à venir à notre porte. Tranquillement, elles ont contourné la maison de leur pas saccadé avant de disparaître.
    Pour nous il y a toujours un réel plaisir quand les animaux non domestiques se manifestent près de la maison comme pour nous dire : nous sommes chez nous. Et nous leur répondons : nous savons bien que nous habitons chez vous.
    Dans l'imaginaire collectif, la huppe est la messagère du monde invisible. Cet oiseau de légende aurait joué le rôle du messager entre Salomon et la reine de Saba. Et pour nous quel message ?

  • Mon livre de l'été 2007


    N'zid
    de Malika Mokkedem Éditions du Seuil
    Lorsque je suis arrivée au dernier mot de ce roman, je suis revenue à la première page et je l'ai recommencé. Ce qui ne m'était jamais arrivé.
    N'zid signifie en arabe :"je continue" et aussi "je nais"
    Une femme se retrouve seule sur un bateau en pleine Méditerranée, le visage tuméfié. Elle ne sait plus qui elle est, mais son corps sait les gestes de la navigation. Un danger la menace qui la fait fuir d'un port à l'autre, mais un "chevalier des mers" la protège. D'escale en escale, le dessin, la musique d'un luth lui rendent son histoire.
    Femme de mer dans le présent, comment Nora va-t-elle retrouver ses origines de sable ?
    N'zid est un roman qui nous dit toute l'importance de la mémoire.

    Un article de Zoubida Belaghoug sur Malika Mokkedem est paru dans le n°101-102 de la revue "Algérie Littérature Action". Il évoque différents romans de l'écrivaine. L'errance maritime est une forme de nomadisme qui rejoint celle de l'écriture à la recherche d'espaces sans frontières.

    Geneviève 

  • Échos à "31 minutes"

    Échos
    En écho à l'exposition "31 minutes", les participants à l'atelier d'écriture de Marie-Paule Richard ont livré leurs impressions.  Que les auteurs nous pardonnent de ne citer que quelques extraits.

    "Regard perdu. Corps endolori. Lisière de la forêt des songes.
    Bruit insolent des tambours, reflet lyrique dans le miroir. On ne vit pas la musique, on communie avec elle, comme l'oiseau se fond dans le ciel." Rémy

    "Une vie, un voyage sur terre. Passant par les forêts de bambou, rien n'empêchera les obstacles qui guettent les pas. Ils sont là au milieu des tiges de bambous…
    Oui hier, quand j'étais petite fille, j'ai essayé de diriger le miroir vers le ciel pour voir l'image des anges, mais le ciel me semblait trop loin. Sur mon miroir est tombé un caca d'oiseau. … J'ai retourné le miroir vers la terre."    Esi Chantal

    "Va, cours, … le visage, les pensées et les cheveux aux quatre points cardinaux, tu cherches ta route. … ta vie bouillonne, ta vie brouillonne comme un pied de nez à la mort" Marina

    "Nous, traçons !
    Les pieds dans les voyelles englués.
    Les cheveux emmêlés dans les consonnes.
    Les dents dans les fruits.
    Défendons-nous !
    Donne envol à mes envies
    Donne vie à ma colère,
    Mes mains liées à ta liberté,
    Face au miroir bleu." Arnaud

    "Tracer les pas pour ceux qui viendront après, plus tard, avec leur musique, avec leur silence, avec leurs mots, avec leur chant, pour que jamais ne soit rompu le lien des hommes, le lien de la terre au ciel, le lien de l'amour." Sylvie

    "Pas à pas, mot à mot, Petit Poucet perdu dans une opaque forêt de bambous épaisse comme une encyclopédie. Tes mots, des petits cailloux blancs qui pleuvent en orage, crépitent, bouillonnent, … tels la vie insolente – souffle du vent qu'on ne peut retenir. " Mélanie

    "Forêt, bambou, rizière, touffeur, moiteur, défiance.
    Des parfums d'enfance indochinoise qui ne parlent pas de liberté, mais de silence et d'immobilité. … L'enfance et la jeunesse, comme des pages de brouillon sur lesquelles on peut s'exercer, avant de tracer avec application et le moins de repentir possible, la calligraphie qui composera notre livre de l'âge adulte, puis celui de la maturité." Évelyne

    "L'homme se tient debout face à l'immensité de la forêt de bambous et se demande le chemin à prendre. … Il sait que la beauté de la vie naît de son imperfection." Florence


     Et Marie-Paule elle-même nous dit : "les tiges de bambou murmurent une histoire d'ailleurs, de pays lointains et de terres vierges, un moi inconnu, inexploré."

  • La danse des haï-kus

    À la suite de l'exposition "31 minutes"
    La danse des haï-kus


    Le 19 juin 2007 aux Nouvelles Planches, les enfants de CE1 de l'école La Martinette à Romans sous la conduite de leur professeur Sylvie Lerminiaux ont présenté leurs créations, fruit d'un cheminement après la visite de l'exposition "31 minutes".
    Ils ont écrit des haï-kus, inventé des signes pour traduire leurs mots et leurs phrases. Ces calligraphies, ils les ont dessinées avec les calames qu'André leur avait taillés. Depuis janvier, ils ont travaillé avec Yvonne Collino pour exprimer par la danse leurs mots et leurs phrases. Une danse créative pleine de sensibilité et d'harmonie où chaque enfant était en lui-même et relié aux autres. Nul doute que cette recherche aura éveillé leur sens artistique et leur aura donné une aisance pour leur expression personnelle, une capacité d'écoute aussi. À nous, ils ont apporté un grand plaisir de spectateur. Notre plaisir est aussi d'avoir vu ainsi prolongée notre propre recherche. Ils ont pris le relais pour vivre leur propre aventure. Bravo et merci à Sylvie.
    Voici quelques-uns des haï-kus :

    "On commence par un trou tout rond
    Dans les fontaines dans les bassins
    Il ressemble à un visage dans un tableau"
    Éli

    "Les nuages tachent le ciel
    Le soleil les attrape
    Et les mord avec les dents"
    Marine

    "La nuit j'ai vu un désespoir
    Le nuage était en forme de guerre
    Un serpent est entré dans un drôle de labyrinthe"
    Nabil

  • Lecture Librairie Notre Temps Valence

     - le mercredi 20 juin 2007 à 17 h30,
    à la libraire "Notre Temps" 30 Grande rue - 26000 Valence

    lecture et signature de "Najib l'enfant de la nuit" et de "La lèvre du vent".

    Seront également présents deux autres ouvrages de Geneviève
    "Un livre à la mer" récits écrits à partir de témoignages de personnes de la Drôme qui ont un lien avec l'Algérie. Des univers qui expriment une Algérie multiple, lumineuse et tourmentée. Une Algérie qui demeure vivace dans la mémoire de nombreux Français.

    "Histoire d'éléphant" un album jeunesse illustré par Armand Kaercher. Une alliance d'aquarelles et de collages qui souligne la sensibilité et l'humour de cette histroire.

  • Beyrouk

    "Et le ciel a oublié de pleuvoir" de Beyrouk (Édition Dapper) vient d'obtenir le prix des lecteurs de "Coup de Cœur Drôme" organisé par l"Association "Coup de soleil"
    Mbarek Ould Beyrouk est mauritanien. Il rencontrera les lecteurs à la Médiathèque de Chabeuil le vendredi 8 juin 2007 à 18 h.

    Un roman qui porte les couleurs du désert. Avancer dans l'histoire comme on avance dans les dunes ou sur le reg, sans hâte, en voulant pénétrer le ressenti de Mahmoud l'ancien esclave, de Béchir le chef de tribu intransigeant, de Moulay le fou et bien sûr de Lolla la belle révoltée. Essayer de tenir les rênes de la lecture pour profiter de chaque instant et en même temps, avoir la fièvre d'aller plus vite vers le dénouement que l'on pressent pourtant tragique. Telles ont été mes impressions de lectrice.
    La construction du roman qui confronte les points de vue, ses personnages tracés à la pointe sèche, son style qui allie force et détachement m'ont donné un très grand plaisir de lecture.
    "Et le ciel a oublié de pleuvoir", un roman de révolte dans une langue âpre comme le sable, ample comme le ciel et l'horizon lointain, ardente comme le soleil.