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Geneviève Briot, André Cohen Aknin, Bleu 31 - Page 23

  • Mahmoud Darwich, une bougie s'est allumée

    Le poète nous a quittés et nous nous sentons orphelins même si sa parole poétique demeure vivante. Il a chanté l'identité de son peuple et a appelé les Israéliens à se retirer des Territoires occupés.
    Journaliste souvent en exil, au Liban, en France, aux Etats-Unis, Mahmoud Darwich est décédé à l'âge de 66 ans le 9 août 2008 dans un hôpital de Houston, où il avait subi une intervention cardiaque.
    Où qu'il soit, il est resté un homme intègre, fidèle à l'idée qu'un peuple ne peut pas vivre au détriment d'un autre. Il fut l'un des intellectuels arabes signataires contre le projet de rencontre négationniste à Beyrouth en 2001.
    Sa poésie ne pouvait pas être seulement un chant de militant palestinien, elle se voulait universelle :
    "… de mes mains jaillit l'eau du fleuve
    tous les cœurs d'homme sont ma nationalité
    voilà / je vous laisse mon passeport"
    extrait de "Rien qu'une autre année" Éditions de Minuit
    Dans son recueil : "Comme des fleurs d'amandier ou plus loin" Actes Sud 2007, il exprime une solidarité au-delà des frontières:
    "Quand tu prépares ton petit-déjeuner,
    pense aux autres,
    (n'oublie pas le grain aux colombes.)
    ……
    Quand tu règles la facture d'eau pense aux autres.
    (Qui tètent les nuages)

    Quand tu rentres à la maison, ta maison,
    pense aux autres.
    (n'oublie pas le peuple des tentes.)

    Quand tu comptes les étoiles pour dormir,
    pense aux autres
    (Certains n'ont pas le loisir de rêver)

    ……
    Quand tu penses aux autres lointains
    pense à toi
    Dis-toi : que ne suis-je une bougie dans le noir  ?)


    Mahmoud Darwich cherchait dans un poème sa musicalité. Bien sûr, nous ne l'entendons qu'en français et pas en arabe et pourtant la musique d'un beau poème à sa mère nous accompagne. Nous l'avons souvent dit en public sur une musique de Marcel Khalifé jouée au luth par Issal Jammal.
    Il se termine ainsi :
    "j'ai vieilli
    rends-moi les étoiles de mon enfance
    pour qu'avec les oiseaux
    j'emprunte le chemin du retour"


    Geneviève et André

     

  • Terre de l'été

    Il y a une soixantaine d'années, le poète Alain Borne écrivait les poèmes qui composent "Terre de l'été". Je l'imagine aux heures chaudes à l'ombre des persiennes dans sa maison de Montélimar évoquer la brûlure de l'été et de l'émoi amoureux.
    En voici quelques extraits :

    "Août
    le vent de flammes
    sur l'enclume blanche,
    et tout le ciel n'est que marteaux.
    ……………
    Le soleil imite l'amour
    et pèse sa lente brûlure
    aux balances d'un corps renversé
    ……………
    Pour quatre lèvres
    une soif unique
    chemine chemine
    cheval de soleil
    ……………
    Sous sa robe blanche
    ma compagne est nue
    jambe de soleil,
    corsage de lait
    sang visité d'eau
    il reste une source
    où le ciel est tiède
    et où l'aube reste
    sous le grand midi,
    il reste un peu d'ombre,
    un dernier cyprès
    sur le feu de la route,
    un pétale de neige
    sur tout ce fer rouge,
    ma compagne est nue
    sous sa robe blanche
    chemine, chemine,
    cheval de myrte.

    Pour quatre lèvres
    une soif unique
    chemine chemine
    cheval d'éveil"

  • Filiations dangereuses

    J'ai aimé "Filiations dangereuses" de Karima Berger Éditions Chèvre feuille étoilée

    À travers le cheminement de Pierre, fils de Martine et peut-être de Mahmoud, à travers celui de Driss le fils de Pierre, élevé par Nadjia sa mère, deux mentalités se mêlent et se confrontent, la française individualiste et libre, l'algérienne communautaire et sensuelle. Pierre et Driss sont tous deux à la recherche du père, chacun à sa manière ; Martine et Nadjia sont, elles, dans des démarches d'indépendance, avec l'amour en toile de fond. L'écriture limpide de Karima Berger fait entrer le lecteur au cœur de ces personnages qui transgressent les frontières, inventent leur parcours. Ce roman apporte un nouveau regard sur la filiation.
    "Filiations dangereuses" vient d'obtenir le prix Alain Fournier. G.B

  • Le cuivré

     

    cuivré copie.JPGCuivré sur marguerite
    battement d'ailes
    baiser de feu

    Geneviève

  • Najib l'enfant de la nuit Avis en ligne

    sur le site :  choisirunlivre.com
    Najib l'enfant de la nuit L'Harmattan
    Dès 11 ans

    Sujet :
    Ils sont dix enfants de Kabylie avec Najib à s'être embarqués pour Marseille. Avec Farid et Karima, ils vont passer quelques semaines dans un camp de vacances qui accueille également des enfants de la région. Hanté par le souvenir du massacre de sa famille et de nombreux membres de son village, Najib se lie plus particulièrement avec Maurice, en mal d'affection depuis que sa soeur est atteinte d'un cancer. Disputes et jeux font le quotidien de ces enfants qui se retrouveront tous dans la mise en scène d'un conte algérien.

    Commentaire :
    Emouvant, ce roman sonne juste et exprime avec des mots simples la souffrance des enfants victimes de la guerre. Histoire d'une amitié réconfortante, le récit ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur l'ouverture à autrui et la richesse de la différence. D'ailleurs, à l'indifférence puis aux disputes des premiers jours, succède une complicité enrichissante qui trouve son apogée dans l'organisation d'un spectacle. La mise en scène d'un conte kabyle montre également comment l'imaginaire permet le partage de deux cultures et deux environnements

  • La Lèvre du vent - avis de lecteurs

    "Un ouvrage passionnant de sensibilité  et d'érudition ; j'ai beaucoup appris sur la vie quotidienne à Oran dans les années cinquante ; bravo…"
    Benjamin Stora, historien

    "À découvrir absolument ! Très beau livre, belle écriture, personnages touchants, la ville d'Oran décrite de façon surprenante. Une histoire d'enfants dans la guerre d'Algérie qui les rattrape… Y a-t-il une suite prévue ? Merci pour ce bon moment (je l'ai avalé en trois heures)"
    M.B un lecteur FNAC en ligne

    "Bouquin lu en deux jours. Il réclame une suite ; on a besoin de savoir ce que ces personnages sont devenus. Cette guerre représente toutes les guerres ; ces enfants, ceux d'aujourd'hui. Un côté enjoué et sérieux. le lien entre les communautés, une allusion à ce qui se passe aujourd'hui. Même si un livre chasse l'autre, et j'en lis beaucoup, celui-ci reste dans la tête."
    Guy, bibliothécaire

    "J'entends les rires des gamins, la voix des femmes, des hommes, l'odeur des maisons, des rues, l'ambiance, je sens le goût des gâteaux (même cassés). Je vois la vie à travers ce roman comme une initiation au voyage au pays de l'enfance.
    Cathline

    "Je l'ai lu comme on mange une pastèque : lentement, en me faisant interrompre cent fois pendant que j'en croquais les grains…j'ai pleuré, j'ai ri… "
    Dalila

  • Orchis et poésie

    En avril-mai, les guêpiers d'Europe tournoient dans le ciel, les orchis dressent leurs masques carmin et leur coiffe violine dans les herbes folles, les enfants écrivent des poèmes.
    À Geyssans dans la Drôme des Collines , chaque année on élit l'enfant du printemps. C'est un concours de poésie organisé par Cathline de l'Association "À fleur de mots".
    Cette année, ont été nommés fille et fils du printemps Aurélie et Melvin
    Voici l'histoire écrite par Melvin :

    La fourmi et le printemps

    La fourmi se promène dans les bois…
    Quand tout à coup le mauvais temps arrive.
    Elle a froid, très froid…
    Elle va frapper chez le putois lui disant :90498291.JPG
    - J’ai froid, est -ce que je peux venir chez toi ?
    - Non désolé dit le putois, il y a déjà moi !
    Elle repart frapper chez l’abeille lui disant :
    J’ai froid, est-ce que je peux venir chez la famille des ailes ?
    - Non désolée ici, on fait du miel »
    Elle repart voir son amie la vache lui disant :
    - J’ai froid est-ce que je peux venir chez toi me réchauffer ?
    - « Non, désolée, je dois me reposer pour faire du bon lait. »
    Triste, la fourmi s’en va, puis se met sous une feuille pour se réchauffer.
    Un beau matin, le beau temps arrive avec dans sa poche : le printemps…
    Melvin  ( 9 ans)

  • Papillons

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    Les papillons dansent et s'enivrent de couleurs et parfums. Ils aiment les jardins un peu sauvages. Alors si vous voulez les voir, les préserver aussi…, laissez leur un territoire avec fleurs des champs et herbes folles. Voici le flambé que j'ai photographié alors qu'il était posé sur des feuilles de chêne.

    Pour en savoir plus sur les papillons, voir le site : http://www.noeconservation.org/ 

  • Scénographie du Village du monde

     « L’univers en tornade que tu portes dans tes flancs »1990331616.JPG
    Andrée Chedid

    La BISE est un temps, un espace en mouvement qui devrait permettre un croisement d’hommes et de femmes de tous horizons. Concevoir l'espace de la Salle des Cordeliers, c'est comme l'écriture d'un texte, une page qu'on laboure et qui s'ouvre au dehors dans une profusion de paroles et de langues, qu’elles viennent d’Europe, d’Afrique ou du Proche-Orient… Sillonner le champ selon des lignes croisées de l'intérieur vers l'extérieur, du haut vers le bas et inversement.
    L'image  de l'univers en tornade venue d'un poème d'Andrée Chedid sur la jeunesse rencontre celle des portes née dans les groupes de travail et de réflexion en place depuis plusieurs mois. Celles-ci représentent les villes, chacune avec sa couleur ; l'une d'elles évoquera l'absente, un peu comme dans la tradition, on met une assiette de plus pour celui qui viendra. Pendant le forum du vendredi soir ces portes seront suspendues, "en tornade". C'est comme si elles étaient dans nos têtes. Elles descendront au sol le samedi pour figurer l'accueil dans les espaces du "Village du monde". C'est le moment de concrétiser nos idées et de rendre l'hospitalité effective. Les espaces sont définis mais ouverts et la circulation peut se faire librement. Une agora accueillera des lectures, des discussions, deviendra une scène lors du concert du soir.


    Cette scénographie d'André Cohen Aknin est une parole à elle seule, une poétique du miroir où, à la rencontre des autres, l'on se trouve soi-même.

    BISE Biennale de l'International de la Solidarité et des Echanges à Romans du 6 au 10 mai 2008 voir programme sur : http://bisederomans.blogspot.com