Premier matin 2012
La lumière glisse sur la brume
un chemin de silence
pour quel chant ?
Geneviève
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La lumière glisse sur la brume
un chemin de silence
pour quel chant ?
Geneviève
Nous descendions dans la nuit de décembre, dans l'ombre de la vie et nous avons rencontré "Une lampe dans la lumière aride " de André du Bouchet aux Editions Le Bruit du Temps :
"Je me trouve au-dessus de la terre
dans un rapport de délicatesse
voilà le jour
écru
mais je pense que nous sommes aussi fragiles l'un que l'autre
…
le jour éclaboussant le sol autour de la porte
et cette branche noire qui se détache contre la façade noire
…
j'ai revu ton visage cette nuit, tes lèvres gercées
c'est toujours ton visage dans la lumière blanche - le mien - comme la lumière qui vient couvrir - d'un trait - doucement se poser sur l'entaille
j'étais toujours à côté de mon visage
celui qui n'est pas le nôtre
devenu visage de vent
que le jour dénature …"
De la nuit profonde puiser la poésie limpide pour rafraîchir les fronts les plus obscurcis, pour étancher les soifs les plus brûlantes. La poésie parle une langue "d'étrangèreté" et ouvre un voyage immobile au cœur de nous-mêmes.
André et Geneviève
l’atelier du Hanneton (édition & typographie - librairie de campagne)
&
l’atelier poterie Marie-Pierre Bonnardel
présentent :
LIEU DE MURMURE
On y trouvera des livres, de la poésie, des poteries, de l’encre et du plomb pour la typographie, du papier naturellement, mais aussi des courts-métrages, une roulotte de haïkus, un gueuloir poétique, des musiques, des lecture, un temps pour se rencontrer, sourire, boire…
Les 11, 17 et 18 décembre 2011
Deux dimanches festifs à ne pas manquer
Horaires 10h à12h et de 14h à 19h
Se renseigner au 04 75 59 69 54
Le dimanche 11 décembre (après-midi)
André donnera lecture de « Ce rouge qui brillait dans le torrent »
Une petite histoire de peinture et de Soutine de Sylvie Durbec
que l’Atelier du Hanneton publie et présente à cette occasion.
couleur en murmure sur les tempes la vague immémoriale remet le signe à sa place dans la pierre que l’eau trace inlassablement suivre son mouvement respirer
André
La Coudoulière, nov 2011
dans le sillage de l’oiseau bleu
voyagent nos rêves
l’azur les boit
tout crus
parfois ils jouent à saute moutons
sur les nuages
ou s’enlisent
dans la brume
*
rêves aux mille senteurs
il y a ceux des hommes
derrière les grilles
les espoirs des mains
qui vibrent en éventail
des rêves papillons de jour
papillons de nuit
il y a des attentes
aux regards de volubilis
*
désir d’oiseau
à travers le temps
rêve d’Icare
brûlé aux feux du soleil
rêve d’Ader
et naissance de l’avion
décollage immédiat
pour des terres lointaines
lien entre les hommes
tissé par l’aigle et l’archange
texte extrait de "Le théâtre du ciel" (inédit) Geneviève
aquarelle de Geneviève inspirée d'une photo de Guy Delahaye dans le livre "Gallotta" chez Actes Sud
En réponse au commentaire de notre lecteur Johan sur la note "demain ?": « ahh, this one is really cute », voici un extrait un peu plus long du "sourire de l’absente" :
" il y a dehors une guerre qui ne dit pas son nom
les balles frappent comme des grêlons mon père m’a appris à courir pour sauver ma peau Dieu ce que j’ai pu cavaler sauf la fois où des mômes m’ont coincé rue de l’industrie à deux pas du village nègre une autre casbah foutue tannée que j’ai prise là rapport à ma couleur de peau une peau presque blanche des yeux tirant sur le vert l’été on appelle ça les yeux du désert deux de mes frères sont bien plus foncés que moi alors quoi ?
je possède toutes les couleurs avec laquelle me verra-t-on demain ?
couché sur le carrelage froid de la cuisine je tiens ta main pendant que les femmes dansent dans la maison jusqu’au moment où n’y tenant plus je t’abandonne sous la table rampe jusqu’à la fenêtre l’œil collé aux volets de bois je peux suivre la gigue des hommes arme au poing la vie au ventre
nous aurions pu vivre et mourir au temps de notre naissance au temps où les chants couraient de terrasse en terrasse tandis que la poussette nous trimballait face à face comme ces pierres que l’on garde au fond de sa poche et qui à chaque pas s’entrechoquent "
André
"encres et calames" © A.Cohen Aknin. Travail en cours
je possède toutes les couleurs
avec laquelle me verra-t-on demain ?
extrait de "le sourire de l'absente"
André Cohen Aknin
Andrée Chedid est morte à Paris le 6 février 2011 à 90 ans.
Nous sommes heureux d’avoir rencontré cette dame attentive aux autres, d’avoir donné maintes fois sa poésie en public.
« Si les jours égrènent ce qui sépare, il te reste ce qui est. » écrit-elle dans « Textes pour un poème » Ce qui est, ce sont ses écrits, romans, nouvelles, poésie, qui révèlent son talent et sa générosité, qui jettent des passerelles entre rêve et quotidien.
Son écriture, en particulier ses poèmes intitulés « Jeunesse » allaient dans le sens de l’élan qui redonne aujourd’hui la liberté à l’Égypte, pays où elle est née.
« Jeunesse
Tu chantes !
Pour un temps s’apaise
L’univers en tornade
que tu portes dans tes flancs
Tu danses !
Ton corps brûle ses frontières
T’emporte hors de ton corps
Tu cries !
Ta fureur attise l’âme
des univers éteints
Tous les appels du monde
te traversent jeunesse !
Tu enfantes le feu. »