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Geneviève Briot

  • Les nymhéas à deux voix - Musée de l'Orangerie

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    Entrer au Musée de l'Orangerie, c'est entrer dans un temple où règnent les nymphéas. Des ondes d'un bleu vert pailleté d'étoiles dansent sur les murs. Le silence s'impose et chacun s'y trouve seul au milieu de tous. Une divinité de la Paix y séjourne, déesse primitive de la nature. Les visiteurs sont pris dans une ronde d'étangs. Sur les murs, en sourdine, un chant se devine, mystique. Plongée dans le bleu.Claude Monet peint pendant des jours et des jours. J'imagine que dans son sommeil, il nage dans la transparence, prêt à saisir la moindre lueur. L'onde est aussi le ciel. Lequel reflète l'autre ? Un buisson ardent, un soleil qui insuffle le rire et des chuchotis. Des vents agitent la surface. Le fond frémit, là où s'enracinent les algues. Les plantes enlacées enfantent dans le clapotis de l'eau. Des saules pleureurs réfléchissent l'aube. Des bulles d'air éclatent.L'artiste peint les couleurs en bourgeons sur le point de s'épanouir. Tous ses tableaux sont là, visages de porcelaine dans les fleurs des nymphéas, cheveux lumière, robes clartés du féminin, habits sombre des hommes. Nous entrons dans le secret de l'art. Claude Monet livre un mystère aux regards qui plongent au cœur des eaux. Vibration de poètes et d'artistes, traversée de miroirs.Il peint pendant des jours et des nuits, même quand les pinceaux gorgés de couleurs se reposent. Ses rêves sont dans l'étang, errent avec des antennes qui appellent les enfances, les chemins étranges de la vie et de la mort.Monet devenu étang, fait son autoportrait qui flotte tel Ophélie.Les nymphéas, déesses de l'onde dansent sous nos yeux d'intérieur et nous offrent l'innommable douceur d'un jardin sous les eaux.

    Geneviève

     

    Je n'ai qu'à tendre le bras pour sentir les remous de la main du peintre. Les flots sont vivants. Une aubaine pour quelqu'un né en bord de mer qui aspire à se baigner. Les herbes sont folles ; elles imitent les voyelles et font des pirouettes sous les yeux amusés des nénuphars. L'eau, son bleu multiplié, couvre la page. Les Nymphéas sont un livre ouvert. J'assiste à une leçon d'écriture. Forcément, chaque visiteur, devenu lecteur, trouvera son compte. Devenus également corps à la dérive parés de silences. Car tel est le vœu du peintre. Silence, il faut faire silence. Les gardiennes de l'Orangerie le rappellent régulièrement. Des silences aussi nombreux que les visiteurs. Derrière les murs peints, une mer immense, d'un bleu noir, originelle. On devine son bouillonnement dans les éclats de voix soudains des visiteurs. L'émotion est telle que j'en oublie mon chapeau.

    André

  • Des amandiers

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    Des amandiers sur le chemin

    Mes pas au jour le jour

    Appel d'un oiseau

    Geneviève Briot

  • Salon du livre à Chomérac

    5 avril 2025. 
    Premier Salon du livre de Chomérac organisé par Marie-Jo Volle et Christine Bénéfice, avec la présence de Caroline Thivel, la fille d'Alain Borne qui a publié La fille de l'autre, récit de son enquête pour confirmer sa filiation qu'elle a connue tardivement
    Avec une quinzaine d'auteurs de la région, nous présentons nos livres à la Condamine, lieu plein de charme en ce début de printemps.
    Nous donnons aussi notre lecture : Alain Borne. De l'autre côté du miroir. Plonger dans son monde et une époque, faire entendre sa vibration qui vient jusqu'à nous. Sa voix demeure vivante, en écho à son souhait de laisser après lui une sorte de feuillage / pour que des yeux voyant mon petit automne / se demandent s'il reste un peu de sève dans l'arbre. Il ne voulait, disait-il, que chanter l'amour, la mort et l'homme dans sa misère et sa grandeur.
    Relier Alain Borne à Caroline Thivel, c'est relier ce qui ne l'a pas été en son temps.
    En la circonstance, nous a rejoints Maël Vincensini, la petite-fille du poète ardéchois qui est écrivaine. Pour moi, c'est aussi retrouver un peu de la ferveur des rencontres de Chomérac des années 78 - 85. Elles étaient organisées par l'ami d'Alain Borne, Paul Vincensini, disparu en 1985. Il ne cessait d'inviter tout un chacun à vivre en poésie.
    C'est à Chomérac en particulier que mes poèmes ont pris racine avec l'amitié de Paul et de Guillevic. Mon premier recueil a pour titre Basalte publié chez Guy Chambelland, présent à l'une de ces rencontres ; il a la teneur de cette pierre nourrie du feu des entrailles de la terre. 
    La poésie emprunte des chemins sinueux pour se faire entendre. Elle est parfois rivière souterraine et resurgit en ignorant la chronologie, simplement parce qu'elle est pouvoir de vie.

    Geneviève

  • Geneviève Briot

    D'origine lorraine, je vis dans la Drôme que j'aime beaucoup, mais mon pays d'élection est surtout celui de la langue française. Après 25 ans d'enseignement, je me consacre à l'écriture, à des lectures-récitals, en particulier avec André Cohen Aknin.
    En 1983, à Montélimar, j’anime une émission de radio "L’amour brûle le circuit" en hommage au poète Alain Borne. La rencontre avec Paul Vincensini, Guillevic donne racines à ma propre écriture.
    Mon premier recueil de poésie "Basalte" paraît en 1982. Le dernier en 2017 : "Un caillou qui pense oiseau" mesure le chemin parcouru.
    Je garde contact avec la jeunesse avec la publication de "L'ogre aux pieds nus" qui obtient le prix européen Pier Paolo Vergerio en 1988.
    Je découvre l’Algérie et le Sahara en 1985. Fascinée par ce pays, ses habitants, je suis amenée à l'écriture de trois ouvrages. En 2004, l’historien Benjamin Stora m’invite à une table ronde sur France Culture « Bouge dans ta tête ».
    Sollicitée par des Compagnies de Rhône-Alpes, j'écris quatre pièces de théâtre.
    Aller vers les origines pour comprendre qui l'on est donne un roman en 2012 : "Des cerises en hiver". 
    Sur le chemin de Josette Duc, une femme étonnante, en 2020, le récit "D'azur et de feu" m'entraîne vers un domaine inconnu que je ne cesse d'explorer par la poésie.

     

    Bibliographie


     - Basalte, poésie, Éditions Chambelland, 1982
    - Météorites, poésie, Éditions Subervie, 1987
    - L’ogre aux pieds nus, roman Jeunesse, Éditions Chardon bleu. 1988 - Prix Pier Paolo Vergerio 1989 à Padoue (Italie) (Littérature Européenne pour la Jeunesse)
    - Parole de Guadal ! théâtre Jeunesse, Éditions Noirs Trottoirs, 1991
    - Histoire d’éléphant, album Jeunesse illustré par Armand Kaercher, Éditions Grandir 1999
    - L’appel du Sud, roman, Éditions Marsa Paris et Alger 1999. Réédité dans Trois romans algériens au féminin, Éditions Marsa, 2001
    - Un livre à la mer, récits, Éditions Marsa, 2003
    - Najib l'enfant de la nuit, roman, L'Harmattan Jeunesse 2007
    - Des cerises en hiver, roman, L'Harmattan, octobre 2012
    - Un caillou qui pense oiseau, poésie, Encres de André Cohen Aknin, Editions L'Autre incertain, mars 2017
    - D'azur et de feu - Sept visages de Josette Duc, Bleu 31, 2020