Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Littérature - Page 9

  • Paroles de dockers IV

    paroles de dockers IV.jpgJe l'ai vu arriver de loin, un sac sur l'épaule, la main droite calée à la taille. Il traverse le quai à vive allure, contourne des cadres de bois avant de s'engouffrer dans la gueule noire d'un entrepôt, suivi d'autres dockers. Il en sort le torse grandi dans sa tunique bleue, le regard fier des gens du port et rejoint la grue qui tend un nouveau filet de sacs. On m'avait prévenu, mon oncle n'est pas un rigolo. Il ne s'arrêtera pas avant d'en avoir terminé. Et si je voulais lui apporter son repas, je devrais faire preuve de patience.

    Assiette emmaillotée en mains, je me réfugie à l'abri d'un énorme anneau de cordes dans une odeur de mer, d'huile brûlée et de vapeurs d'échappements. On grille aussi des sardines quelque part sur le port.

    Très vite, grincements, couinements, coups de sifflet et paroles jetées d'un bateau me jettent dans un malstrom. On m'invite à grimper sur un navire. Je me lève, deviens moussaillon, timonier, capitaine au long cours. Je m'envole sur les mers lointaines.

    "Va rentre, je rapporterai l'assiette. Et surtout, ne traîne pas en route". Mon oncle vient de m'arracher à la couronne de cordes.

    La tête qui tourne. Les jambes qui flageolent. Je m'éloigne dans une sorte de nuage. Impossible de prononcer le moindre mot. Est-ce cela qu'on appelle le mal de mer ?

    "paroles de dockers IV" - encre calame, oct 2013 

    © André Cohen Aknin

  • Algérie Littérature Action

    171-172.jpgAlgérie littérature Action est une revue animée par Marie Virolle qui se propose depuis 1996 de présenter un dialogue interculturel à travers l'art et la littérature d'une Algérie plurielle  des deux rives.

    Dans le dernier numéro (171-172) j'apprends la mort de Yamina Mechakra. Nos romans "Arris" et "L'appel du sud" se côtoyaient dans "Trois romans algériens au féminin" publié en 2001 par les éditions Marsa. Nous avions échangé quelques mots par courrier et avions envisagé de nous rencontrer, ce qui ne s'est pas fait. Je suis troublée par sa disparition. Son roman retrace le parcours d'Arris enlevé et vendu à une famille en mal d'enfants. Toute sa vie Arris se sent étranger à la vie qu'on lui fait, aspiré par la faille des non-dits et des tromperies. Denise Brahimi qui écrit l'article parle de beauté farouche à propos de son autre ouvrage "La grotte éclatée", qui est un cri lié à la guerre d'Algérie. Au revoir, Yamina, je garde les étoiles de ton écriture pour qu'elles brillent au fond de ma nuit. 

    Un autre article me plonge dans une autre destinée tragique à travers "Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père" de Djanina Messali-Benkelfat, Riveneuve éditions, "ce livre que je porte en moi depuis 35 ans, dit-elle… c'est une promesse. Un serment fait à un homme d'honneur qu'on a voulu déshonorer". C'est Rabah Chettabi, militant messaliste, qui me l'a fait mieux connaître. Il m'a fait part de son admiration pour ce héros de l'indépendance de l'Algérie, il me disait : C'est lui, le père du nationalisme. C'est lui qui a dessiné le drapeau algérien à Paris, dans une petite chambre sous les toits. Chaque fois que son parti était dissous, il le faisait renaître sous une autre forme. Ces  mots, je les ai repris dans un des récits de "Un livre à la mer." Marsa 2003.

    Comment l'histoire aurait-elle évolué si Messali Hadj n'avait pas été éliminé par le FLN, lui dont l'ambition n'était pas d'instaurer une dictature et un parti unique ? Sa lutte révolutionnaire s'étendait au domaine politique, éducatif, social et économique. On ne refait pas l'histoire. L'auteure de l'article, Rénia Aoudène, indique que le 16 avril 2011, l'aéroport de Tlemcen a été appelé "Messali Hadj". En septembre 2011, un premier séminaire en hommage à l'œuvre de Messali a été organisé et largement médiatisé en Algérie. Que justice lui soit rendue !

    Ce numéro présente un artiste, Hakim Beddar né en Algérie. Ses dessins écritures sont un langage dont les signes relient matière et émotion. Je découvre qu'il vit près de nous, dans la Drôme des Collines. 

    Un article, sous le titre de "L'arche entre deux mondes" rend hommage à Jean El Mouhoub Amrouche, écrivain de culture kabyle et française, victime d'une époque où deux mondes s'entredéchiraient. (Le numéro précédent était consacré à sa sœur Taos Amrouche, écrivaine, chanteuse qui, en particulier, a sauvé de l'oubli des chants berbères).

    Des livres, un artiste à découvrir. Dans cette revue, d'autres articles, poésies et la présentation des derniers romans de Malika Mokkedem "La désirante" et Maïssa Bey "Puisque mon cœur est mort", deux auteures que j'apprécie particulièrement.

    Geneviève

  • au Baz'Art à Hauterives


    Unknown.jpegAndré donnera une lecture récital "le sourire de l'absente" demain jeudi 4 juillet à 20h au Baz'Art des mots à Hauterives (Drôme) dans le cadre d'un événement : "Prendre le taureau par les cornes", exposition et lecture.

    Les artistes peintres et sculpteurs présents sont : Philippe Louisgrand, Fernand Greco, Guillermo Memo Labastida, Alexandra Arod et des pièces de Di Rosa, Vialat…

    Programme : 19h : ouverture - 19h15 : inauguration - 20h : lecture récital "le sourire de l'absente", puis  discussion avec les artistes au cours d'un apéritif.

    Le Baz'Art des mots

    Librairie, espace art et bar à thé
    19 grande rue
    26390 Hauterives
    tel : 04 75 68 95 40
    Plus d'infos sur le site : lebazartdesmots.over-blog.com


  • "Angelica Archangelica" de Marie Lorraine Peignier

    En entrant dans la Chapelle St Ange à Peyrins lors du festival L'art et la matière dans la Drôme des Collines, l'installation de Marie Lorraine Peignier nous a émus et chacun de nous a écrit son ressenti.

    P1150532.JPG

    L'artiste Marie Lorraine Peignier a fait revenir parmi nous des femmes d'autrefois qui connaissaient les vertus des plantes. Sous la voûte romane, elles planent au-dessus de nous et marchent pourtant à nos côtés. Dans l'ombre de la Chapelle St Ange, elles sont des orantes qui élèvent leurs prières vers le ciel et puisent dans la nature et la vie. Femmes enceintes de demain, elles s'adressent à l'angélique qui agite son ombelle et chuchote dans le vent. Appel mystérieux et troublant. Des voix et des odeurs transpirent dans les linges humides de nos souvenirs.

    Femmes lointaines, l'artiste a tracé un imaginaire pour vous amener jusqu'à nous et nous initier à la poésie du présent nourri de vous, femmes de qui nous sommes issus. Âmes en voyage, esprits subtils parlent à nos sens et à nos cœurs. Nous ouvrons nos oreilles au chant ancestral des collines.

    Geneviève  juin 2013

    *

    P1150536.JPG

    Depuis quelques temps, je suis en relation avec les absents dans des lieux les plus improbables : un pré au milieu d'un troupeau de vaches, un atelier d'un ébéniste, un coin de forêt et maintenant ici dans cette chapelle de St Ange dont les murs ont la courbe d'un corps.

    Les robes suspendues de Marie Lorraine Peignier sont des robes de vie sous des arcades d'ombres, celles de femmes anciennes dont les voix résonnent en nous.

    Se laisser prendre par le parfum d'Angelica.

    Au bout d'un instant, je marche à hauteur des visages, pressens la tourmente. Léger tremblement. Suis-je prêt à entendre leur chant ? Parce qu'il va y avoir un chant n'est-ce pas ?

    Elles tournent à la manière des derviches tourneurs, de plus en plus vite. On entend le frôlement du voile sur la pierre. L'ivresse vient du mouvement et de l'effluve des corps. Suis-je à mon tour devenu un derviche ? A cet instant précis, mon corps est esprit. J'écris sans crayon, ni voix.

    Quand tout semble reposé, des mots du poète Blaise Cendrars me reviennent. Il écrit en février 1914 dans un poème élastique :

    "sur la robe elle a un corps" / sous les bras des bruyères mains lunules et pistils quand les eaux se déversent dans le dos avec les omoplates glauques / Le ventre un disque qui bouge / La double coque des seins passe sous le pont des arcs-en-ciel …

    Puis brutalement tout s'immobilise dans la chapelle. Silence. Dehors, je ferme les yeux, prolonge ainsi un peu l'effet de cette découverte.

    Marie Lorraine Peignier montre que nos vies sont liées même à travers les âge et que si nous tendons l'oreille, nous entendrons les ombres raconter les ombres. Il nous faut être disponible pour entendre. C'est bon de nous le rappeler dans notre modernité impatiente.

    André, juin 2013

    © les photos sont d'André Cohen Aknin

  • Paroles de lumière

    "Décidément

    La lumière

    La voici qui vient

    Inaugurer encore une fois

    Le sentier"     Guillevic 

    Avec Anne Juge, nous lirons le dimanche 2 juin à l'église St Étienne de Bathernay à 17h, en résonance avec l'installation picturale de Danielle Issanjou .

    Nos voix alterneront dans des textes scientifiques et poétiques, d'hier et de maintenant, d'ici et d'ailleurs, pour approcher la lumière, cette chose vitale qui nous environne et qui demeure insaisissable.

    "La lumière est aux peintres ce que le chant des mots est au poète, la mélodie du silence aux musiciens : la source et l'horizon de leur désir, le foyer de l'amour qui les lancine et les met perpétuellement en chemin, en tension, en appel." Sylvie Germain

    Cette lecture se donne lors du Festival "L'art et la matière" qui a lieu dans des églises et chapelles de la Drôme des Collines  du 1er au 16 juin 2013. 

    *

    André présentera sa lecture-récital de "le sourire de l'absente" le vendredi 7 juin dans la chapelle St Roch à Crépol à 19h30

    Geneviève et André

  • Lire en mai

    André a donné une lecture-récital de "Le sourire de l'absente" le 26 avril chez Coline à Crépol. Le chant s'est lié au texte pour lui donner plus d'ampleur. Ne dit-il pas : "je suis d'un pays où l'on parle au son du violon et de la derbouka l'écriture redevient voix sans frontières / résonne par moments le pilon de ma grand-mère cuisinière l'onde de son timbre court sous mes pas"

    Affiche-Lire-en-mai.jpg

     

    Nous présenterons nos livres au Salon de Nyons (Drôme) Lire en mai le samedi 11 mai et en particulier "Des cerises en hiver" et "Le sourire de l'absente" parus à l'automne.

    De nouveaux articles sont parus sur le site de Maif Magazine : http://www.maif.fr/livres


    Le sourire de l'absente d'André Cohen Aknin

    L’histoire qui se dévoile, au fil de textes brefs d’une grande force poétique, est celle de deux enfants dans le départ précipité de l’Algérie avec leur famille, et dans l’avenir de cette fuite… Lecteur, imaginez que, vous promenant sur un rivage de la Méditerranée, vous découvriez soudain une valise échouée là. Une valise en carton comme on n’en fait plus. Curieux à la fois de l’objet et de son contenu, vous l’ouvrez, et là, surprise ! De vieux papiers s’y trouvent… Intrigués, vous déchiffrez : des mots comme pris sur le vif, arrachés du cœur, surgissent. Alors, vous comprenez qu’on ne saurait pas grand-chose des gens de la Méditerranée, de tradition orale, tels Ulysse, si Homère ne l’avait conté. Lecteur, si André Cohen Aknin vous livre sa valise, c’est parce qu’Homère, c’est vous. (Extrait - Marie-France Moyns)

    Des cerises en hiver de Geneviève Briot

    Geneviève Briot nous livre trois destins de femmes, à partir de celui de l’ascendante Roberte, (Marguerite est son second prénom et c'est celui qui incarne ses désirs les plus profonds). Jeanne est-elle fille de Roberte, ou de Marguerite ? « La liberté est le rêve de soi. Chacun reçoit le sien en héritage venu de contrées mystérieuses », nous souffle l’auteure… La jeune Angela se questionne : « ma propre révolte s’est-elle nourrie de la résignation de celles qui m’ont précédée ? ».

    Geneviève Briot met en mots les contradictions et ambivalences  plus ou moins conscientes des femmes, filles de leur mère, petites filles de leurs grand-mères. Femmes d’hier dont les rêves contrariés sont aussi le terreau dans lequel poussent les fleurs de la liberté des femmes d’aujourd’hui. (Extrait - Marie-France Moyns)

  • Week-end Poésie à Romans

    Samedi 30 mars à 20h30, Théâtre Jean Vilar à Romans.

    André donnera des extraits de "le sourire de l'absente" en contrepoint  de "Swingalam", chansons jazzy du groupe : Claudine Serme, Thomas Boulanger et Jacques Serme, dans le cadre de Week-end en poésie, organisé par "La Courte Echelle". Egalement, en première partie du programme, "L'émailleur de mots", texte de Denis Donger et jeu d'Alin Curtet.

    Renseignement La courte Echelle : 04 75 02 20 76 - Tarif 10 €

    Unknown.jpeg

  • Lectures en mars

    Biblio Geneviève BRIOT  Mars 2013b.jpg




    • Geneviève rencontrera les lecteurs de la Médiathèque de Pierrelatte le 21 mars à 15h et lira des extraits de son dernier roman "Des cerises en hiver"

    Bibliothèque Municipale - 2 Bld Eisntein  Pierrelatte Tél. : 09 64 09 17 60



    • André présentera le sourire de l'absente

    - à Bourg les Valence - 4ème rencontre à Livres ouverts, " la musique en toutes lettres" le samedi 16 mars de 14 à 18h. Centre musical Quai Thannaron - 26500 Bourg-lès-Valence. Contact : Laurence Creton 06 64 96 97 01. 

    - à Romans :  lecture d'extraits en compagnie de "Swingalam", avec Claudine Serme et ses musiciens -  WEEK-END POESIE à la salle Jean Vilar - Romans, le samedi 30 mars à 20h30. Renseignements et réservation au théâtre de la Courte Echelle : 04 75 02 20 76.

  • Lecture chez vous

    ta voix s'est faite caillou au fond de ma poche je l'écoute les soirs de solitude (le sourire de l'absente) 


    L'Association Bleu 31 propose :

    • Lecture  d'extraits du roman "Des cerises en hiver" par Geneviève suivie d'une causerie sur les thèmes de la transmission, un chemin de femmes, le lien entre réel et imaginé

    • Lecture-récital  tirée de "le sourire de l'absente" par André, suivie d'une causerie

    • Lectures croisées des 2 ouvrages par André et Geneviève : voyages dans l'espace, l'art et le temps…

    dans les bibliothèques, les associations, dans votre salon où vous avez réuni quelques amis…