De la toile au texte
S’attacher à l’infime
car c’est là que la mémoire écrit
Une sensation d’aiguillée
au moment de passer
du trait au mot
de la toile au texte
André. Renaître chaque jour
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S’attacher à l’infime
car c’est là que la mémoire écrit
Une sensation d’aiguillée
au moment de passer
du trait au mot
de la toile au texte
André. Renaître chaque jour
L'association BLEU 31
a le plaisir de vous informer que Geneviève Briot
donnera lecture de son recueil
"UN CAILLOU QUI PENSE OISEAU"
paru au printemps 2017 aux Editions de L'Autre incertain
Avec des encres de André Cohen Aknin
Il y a les oiseaux surgis de la pierre, les soleils d'enfants, la frange de lumière, il y a le voyage intérieur, ce qui nous nourrit, nous protège, nous élève. La poésie de Geneviève Briot évoque des rencontres, des choses du quotidien.
Les lectures seront ponctuées de chants et de musiques suivant les dates
• Le dimanche 10 décembre 2017, à 11h
à l’Atelier du Hanneton lors de "L’Atelier en fête"
1400 Route du Tram - Les Presles - 26300 CHARPEY - 04 75 59 69 54
• Le dimanche 7 janvier 2018 à 17 h
À la salle des fêtes de Geyssans
Cette lecture sera donnée par un TRIO DE FEMMES
Cathline, Cécile et Geneviève
La lecture sera ponctuée de chants.
L’entrée est à 5 €, au profit de la bibliothèque de Geyssans
• Le dimanche 4 mars 2018 à 17h
Chez Agnès et Michel Guillemoto-Pesenti. Valence
La lecture sera donnée par Naïs, Geneviève, et Maïa au violoncelle.
Liens :
Ass Bleu 31 : bleu31@orange.fr - 04 75 02 61 93
http://briot-cohenaknin.hautetfort.com/
http://autreincertain.hautetfort.com/
https://www.atelierduhanneton.fr/
http://geyssans.fr/
Valence : agnes.guillemoto@hotmail.fr
Dans le parcours permanent du musée, un domaine m’intéresse particulièrement : "Origines, les récits du monde". Il y a là une présentation et des traces laissées par le vivant depuis des millénaires, des signes ancestraux inscrits dans la pierre, sur le sable, sur l’écorce d'arbres. J'ai le sentiment, aujourd'hui, que c'est dans ces signes lointains que je dois puiser pour mon travail « encre et écriture ».
A l’entrée de la première salle, trois femmes de cire accueillent les visiteurs. Leurs regards embrassent l’enfant en nous. L’une mesure 1.20m et les autres 1.60m à peu près. Elles ont 18000, 20600 et 36300 ans. La première est "Femme Florès", ses mains descendent au-dessous du genou, ses pieds sont immenses au regard de sa taille ; la seconde se nomme "Femme Sapiens" et la troisième "Femme Néandertalienne". On a beau avoir des connaissances sur l’évolution humaine, on est frappé par la rencontre.
Ces femmes nous ressemblent. J’ai devant moi ma mère, ma grand-mère, mes tantes et bien d’autres femmes. Leurs visages sont semblables à ceux qu’on trouve en Alaska, en Sibérie, à Mogadiscio, dans les steppes de Mongolie, dans les forêts de Bornéo ou dans le désert du Sahara, ou même à Manhattan et à Berlin. Elles appartiennent à ces femmes immémoriales qui se rappellent à nous à travers le temps, tout comme "Lucy" qui ouvre la voie à l’humanité et qu’Andrée Chedid interpelle filialement dans "Lucy, la femme verticale" (Éd. Flammarion).
Cette romancière et poète a su évoquer ces femmes dont nous sommes issus. Quand je l’ai rencontrée en 1999, elle avait un visage plein de vivacité et de lumière. J’ai été enchanté. Je le suis toujours. La lire, c’est frotter ses mains sur une planche à laver posée sur la margelle d’un lavoir ou sur une pierre polie par l’écume d’un cours d’eau. La lire, c’est parler de l’enfance et de l’enfance de l’enfance. La lire, c’est entendre les voix ancestrales.
Voici le poème d'Andrée Chedid "Femmes de tous les temps", tiré de "Fraternité de la parole", Éd Flammarion.
Ancestrales et pourtant fraternelles
Lointaines et pourtant proches
Elles viennent à notre rencontre
Ces Femmes d’un autre âge
Dans la pulpe éphémère de leur corps
Dans la beauté d’un geste périssable
Dans les brefs remous d’un visage neuf ou vieilli
Ces femmes immémoriales
à travers argile et pierres
écartant les écorces du temps
Se frayent passage jusqu’ici.
Musée des Confluences, Lyon, le 12 septembre 2017
André
© André Cohen Aknin
Sur le chemin de verdure aux yeux bleus
les myosotis nous disent :
n'oubliez pas les Résistants
Ici ils se sont battus
La beauté fragile des fleurs
la solidité des roches
l'éphémère et l'immobile
unis dans un même paysage
Marche sur le chemin
de verdure aux yeux bleus
Le rocher résonne-t-il encore
des combats des conciliabules
dans la nuit et le froid ?
Vercors aujourd’hui lumineux
où soupire le sang de la jeunesse
La vie toujours
renaît semblable et différente
Marche sur le chemin tracé par d'autres
dans l'ombre des hêtres
Chemin de verdure aux yeux bleus
Dans la cour des fusillés
sur la paroi transparente
je lis à voix haute les prénoms
de seize jeunes hommes fauchés
par la guerre et la haine
Leurs yeux brillent dans notre liberté
poème de Geneviève, juin 2017
Un caillou qui pense oiseau
de Geneviève Briot
aux Editions L'Autre incertain
avec des encres de André Cohen Aknin
"Le langage des arbres est une source
où toujours nous retournons
Arbres fougères ginkgo biloba
cèdres du Lubéron venus de l'Atlas
chênes robustes des forêts domaniales
ils sont notre mémoire
notre sang vivifiant
nos voyages immobiles"
Prochaines lectures :
• le dimanche 30 avril à 10h30 à la Librairie La Manufacture - Romans-sur-Isère - 04 75 02 09 05
• le jeudi 4 mai à 18 h à la Médiathèque Simone de Beauvoir à Romans-sur-Isère
• lors du festival du Baz'art des mots les 14 et 15 juillet à Hauterives 04 75 68 95 40
Des lectures chez l'habitant sont également prévues
Une lectrice écrit :
"Les pages du livre tournent toutes seules soulevées par un vent léger et envoûtant…Suivre les paysages où les pieds ne laissent pas d'empreintes, où les bruits font une haie d'honneur pour que passe le silence. Sentir le cœur de la terre battre sous l'écorce des arbres. Aborder des plages où une seule aube naissante raconte tous les matins du monde. André trace des encres tracées sur du blanc, du noir qui ne ment pas." Joëlle C.
On peut se procurer "Un caillou qui pense oiseau" auprès des éditions L'Autre incertain Impasse Pâme - 22 rue Pêcherie - 26100 Romans-sur-Isère 06 80 92 08 85 - autreincertain@no.long.org
au prix de 10 € + 3 € de port (si envoi)
- à- à la Librairie La Manufacture, Place Maurice Faure à Romans-sur-Isère 26100
- à la Librairie Les Cordeliers 7 Côte des Cordeliers à Romans-sur-Isère 26100
- au Baz'art des mots à Hauterives 26390
Actuellement André relit le manuscrit de son dernier roman.
Faire résonner les mots, entendre la coulée de la phrase, son rythme. Les sonorités des mots composent la musique du texte. Cette lecture invite à supprimer les mots parasites qui sont comme des fausses notes. Ce n'est pas seulement la signification du texte qui est importante, il y a aussi sa résonance. C'est ainsi qu'André, originaire d'Afrique du Nord, conçoit l'écriture. Il unit la bouche et l'oreille à la compréhension comme le font les conteurs. Le fait d'être homme de théâtre et lecteur public l'incline encore davantage à expérimenter le texte oralement. Un exercice de concentration, car lire à voix haute "éloigne le lecteur des distractions venues du monde extérieur" ainsi que le dit Alberto Manguel dans son "Histoire de la lecture". C'est aussi une façon de se relier à la lecture originelle qui était "plus auditive que visuelle"
"Lire pendant le troisième millénaire avant notre ère, écrit Alberto Manguel, revenait peut-être à entendre les cunéiformes, c'est-à-dire à imaginer le discours de façon hallucinatoire, en regardant les signes qui le symbolisent, plutôt qu'à reconnaître visuellement les syllabes de la façon qui est la nôtre."…
"Jusqu'à une période avancée du Moyen Age, les auteurs supposaient que leurs lecteurs verraient moins le texte qu'ils ne l'entendraient, et eux-mêmes prononçaient les phrases à haute voix tout en les composant."
Aujourd'hui, certains auteurs continuent à écrire ainsi à voix haute, ainsi l'écrivain prix Nobel, Gao Xingjian. Pour les lecteurs publics que nous sommes, il est important d'être sensibles à un texte dans sa substance auditive, ses harmoniques. Sa musique peut être feutrée, scandée, tonique, fluide…
Extrait du roman
"Le ronflement du bateau est plutôt agréable. Au centre, des banquettes posées dos à dos. Je file vers la proue avec l'espoir de percevoir les parfums de la mer. Mes narines frémissent comme frémissent les feuilles d'un arbre. À l'appareillage, une odeur brutale de gaz d'échappement et son relent de mazout, puis comme par enchantement un goût de sucré. Quelqu'un sur la côte doit caraméliser des amandes.
Le reflet sur l'eau. L'écume contre la coque. La brise qui m'enlace. Je ne sais pas combien de temps dure la traversée. Trop courte à mon goût. Je descends au premier arrêt : l'île Sainte Marguerite. On sort de l'embarcation comme on sort d'un autobus. D'autres personnes attendent pour embarquer. Prochain arrêt : l'île Saint Honorat où séjournent des moines. Je n'irai pas jusque là, je n'ai pas besoin de spiritualité, seulement de tranquillité. Sorti de l'embarcadère, je m'enfonce dans une allée bordée d'agapanthes, des fleurs bleues à grandes tiges. Il y a aussi des eucalyptus. Le couple de trentenaires me devance ; il s'est mis à courir. Des sportifs, je ne m'étais pas trompé. La brise fait frémir les eucalyptus dont les feuilles laissent passer la lumière à petites touches sur les écorces auréolées. Le corps précède l'esprit. Les idées viennent du mouvement, disent les Amérindiens. Doung doung font les semelles de crêpe. À qui appartient cet enfant qui zigzague sur le trottoir ? À dix ans, je flânais sur les boulevards. Parfois un passant me secouait, me sortant avec éclat de mon insouciance. Ici, personne ne me sortira de quoi que ce soit.
Les eucalyptus ont un côté enivrant qui n'est rien comparé au parfum des lavandes à la pleine saison et à celui des mimosas quand leurs fleurs explosent en grains d'or."
Geneviève
Mettre les poèmes en voix, les faire vibrer, c'est ainsi que les élèves de la Seconde 7 du Lycée Alain Borne de Montélimar ont donné corps à la poésie de Baudelaire, c'est ainsi qu'ils ont acquis la connaissance du poète.
"La musique souvent me prend comme une mer !"
C'est une musique qu'ils ont donné à entendre mardi 29 mars 2016 à la Médiathèque de Montélimar.
À l'initiative de leurs professeurs, Martine Français et Pascale Conjaud, ils ont travaillé sous la direction de André Cohen Aknin, écrivain et lecteur public, assisté de Naïs, comédienne. Les jeunes gens ont ainsi acquis une technique de lecture basée sur la respiration. Apprendre à poser sa voix, à introduire des silences. Ils sont entrés dans la compréhension du texte pour le restituer. La lecture à voix haute qui peut paraître simple et évidente, demande une maîtrise pour que les mots parviennent à l'auditeur, pour que la poésie soit à la fois sens et musique.
Ils ont donné les images de la mer, si importante chez Baudelaire, images de paix, de passion et de tourments.
"Homme libre, toujours tu chériras la mer ! / La mer est ton miroir "
Tous sur scène, ils étaient plus de trente vêtus de noir, mais aux pieds de couleurs. Certains glissaient vers l'avant ou reculaient au gré de la composition et de la mise en espace. Les voix se succédaient, voix légères ou bien timbrées, unies parfois, pour évoquer le poète-albatros avec "Ses ailes de géants qui l'empêchent de marcher" ou Le chat "ses yeux mêlés de métal et d'agate" ou encore "une dame créole aux charmes ignorés".
Ils ont fait vibrer les poèmes d'amour, de sensualité, de voyage où étaient invités parfums et ivresse. La lecture s'est close avec le poème intitulé "La fin de la journée" où la nuit voluptueuse / le cœur plein de songes funèbres et les rafraîchissantes ténèbres ont été chantés avec une belle inventivité par trois jeunes filles.
Bravo aux lycéens qui ont su exprimer leur sensibilité à travers leur choix de poésies, dans une cohésion qui offrait au spectateur une belle harmonie, bien dans l'esprit de Charles Baudelaire.
"Là tout n'est qu'ordre et beauté / Luxe, calme et volupté"
Geneviève
Du choc des mots
jaillit l'étincelle
entretenir le feu
Encre : A. Cohen Aknin (encre, placage et toile de jute)
Haïku : G. Briot