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Hélène Cadou

La poète Hélène Cadou nous a quittés à 92 ans en juin 2014.

Je l'avais rencontrée en Ardèche à Privas en 1982. Elle était venue de sa Loire-Atlantique, invitée par Paul Vincensini. Une femme discrète et attachante. Elle a lu sa poésie qui puise sa source dans celle de René-Guy Cadou disparu trente ans plus tôt. Elle est dans l'espace de l'amour indéfectible et dans l'attention au monde.

"dans les étages

quelqu'un m'appelle

mais je n'ai pas encore de nom

je marche vers toi

sur les feuilles mortes

de la nuit"

 

"la vie

 aura goût de pomme

et la parole

ton visage

 

j'ai mis ma fenêtre

au-dessus

du fleuve

pour le voyage"                   

Nous avons continué la soirée dans une ferme auberge ardéchoise. Nous étions une vingtaine assis à une grande table. Une autre table était occupée par des architectes. A la fin du repas, Monique Domergue, poète, pour rendre hommage à notre invitée, s'est levée et de sa voix bien timbrée a lu un poème. D'autres lecteurs tour à tour ont fait vibrer les mots d'Hélène. Les conversations à la table voisine se sont tues et les architectes se sont mis à l'écoute de la poésie. Soirée d'échanges entre deux univers.

Ensuite, j'ai eu quelques échanges épistolaires avec Hélène Cadou, en particulier en 2002. J'avais proposé la présence de ses poèmes à l'exposition organisée par Michel Rouquette à Privas : "Fenêtre sur mots". Je revois son écriture élancée où elle disait me faire confiance pour le choix des textes à présenter.

"Il faut revenir pas à pas

Vers la seule fenêtre ouverte

L'avenir est là

Comme un enfant qui rit.

Il reste assez de jour

Pour guérir une forêt

Assez d'arbres

Pour croire à l'aurore

Un grand coup de ciel sur ta vie

A fait le monde pur

Comme un drap gonflé par le vent."

C'est toujours avec plaisir et émotion que nous disons les poèmes d'Hélène Cadou au cours de nos lectures. Simplicité apparente des mots, alliances surprenantes. Une clarté traverse le temps, laisse entrevoir la fragilité de la vie et la grâce de l'instant.

 Geneviève

Les poèmes cités sont extraits de "L'innominée" et de "En ce visage l'avenir" et sont publiés aux éditions Jacques Brémond 

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