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Geneviève Briot - Page 9

  • Lire c'est ouvrir une fenêtre

     Le 4e Salon du Livre Jeunesse à Châtillon St Jean dans la Drôme fut un beau moment de partage autour du texte, de l’illustration, de la poésie.

    Lire c’est ouvrir une fenêtre

    S’envoler au bout des mots vers d’autres vies.

    Lire c’est prendre le vent entre brise et tempête.

    Lire c’est regarder un tableau et voir son propre visage.

    Le livre tient toujours sa place. Il faut voir la détermination des enfants pour obtenir un livre dédicacé avec quelques mots de l'auteur ou un dessin original de l'illustrateur. Leur intérêt, ils le manifestent aussi lors des rencontres. Interrogations sur le métier d’écrivain, sur le texte lui-même. Comment est venue l’idée ? Pourquoi ce sujet ?

    Les rencontres avaient lieu dans la semaine qui a précédé le Salon. Deux à trois auteurs ou illustrateurs chaque jour pour des élèves du village et des écoles environnantes.

    Très attentifs, des petits aux plus grands, les enfants ont posé leurs questions préparées avec soin, mais en ont aussi posé d’autres dans la spontanéité de l'échange. Je leur montrais ma documentation. Mes brouillons circulaient, écrits à la main sur un petit carnet ou sur des feuillets, transcrits à l’ordinateur, à nouveau corrigés avant de devenir le tapuscrit confié à l’éditeur, puis le livre qu’il avaient entre les mains. Ils comprenaient ainsi que l’écriture est un travail, l’aboutissement d’une réflexion, d’une aventure.

    C’est ainsi que « Najib l’enfant de la nuit », mon dernier roman jeunesse a été mis à l’épreuve de mes jeunes lecteurs (Cours moyens, classe de 6e). L’histoire a suscité beaucoup de questions sur la souffrance des enfants ou plus simplement leurs soucis. Najib est un enfant orphelin qui a connu la guerre, Maurice-Pilou qui a une sœur malade d’un cancer se sent délaissé. Les petits lecteurs réalisent l’importance de l’amitié, apprécient le lien qu’il peut y avoir entre des enfants de pays différents.

    Maintenant l’histoire se poursuit avec les 6e du collège Lapassat qui vont écrire aux héros pour parler de leurs soucis à travers des lettres. À leur tour, ils feront se rencontrer réel et imaginaire. Entrer dans cette distanciation propre aux auteurs permet de comprendre que la littérature n’est pas une distraction frivole, mais qu’à travers elle sont traités des problèmes, des difficultés qui deviennent par la fiction plus vivaces.

    Le samedi, jour du Salon à Châtillon St Jean, se retrouvaient tous les auteurs illustrateurs dans une salle des fêtes décorée de dessins d’enfants, ponctués de poèmes d’un petit Yannis. Les livres sur toutes sortes de sujets emplissaient les tables. Pierre-Yves Taravello, à l’humour toujours présent, était l’ordonnateur qui veillait à tout, soutenu par l’équipe enseignante et par bon nombre de parents qui apportaient leurs concours à la réussite de la fête. On était aux petits soins pour les invités : une maman avait préparé un couscous pour le déjeuner, les enfants dans l’après-midi prenaient note auprès de nous des boissons et des crêpes souhaitées.

    Il s’agissait bien d’une fête à laquelle les visiteurs étaient conviés et ils furent nombreux. On a échangé dans la simplicité et le plaisir d’être ensemble. Bien sûr, la réussite vient aussi des enseignants qui ont su motiver leurs élèves.

    Il me semble que le but de Pierre-Yves et de son équipe est de rapprocher le livre des habitants de Châtillon St Jean et des environs, de faire prendre conscience de son importance dans le développement d’un enfant. Ils ont réussi. Bravo !

    Geneviève

     

  • La douleur devenue oiseau

    par Dominique le Boucher
    à propos de Najib l'enfant de la nuit, Geneviève Briot, roman, Paris L'Harmattan 2007

    "Dix enfants de Kabylie, six garçons et quatre filles, avec leurs animateurs Farid et Karima, ont embarqué sur le Zeralda à Alger pour passer leurs vacances en France au Centre des Tilleuls, à quelques kilomètres de Marseille dans la campagne, après que leurs familles ont eu à subir les violences des années 90 en Algérie.
    Najib le jeune héros du récit est celui "qui parle le mieux le français et les autres ont souvent besoin de lui;

    Un soir, Najib raconte l'histoire de son village de Kabylie et de sa famille à ses copains Simon et Pilou, "…l'histoire la plus triste de toutes les histoires tristes…" et chacun sent qu'à ce moment-là l'enfance ne tient qu'à un fil. C'est Pilou qui commente le lendemain lorsque Najib fait une fugue durant une course à pied organisée entre les enfants : "…il vient de la nuit, c'est tout…"
    Les enfants algériens sont pris dans la violence d'une histoire plus vaste qu'eux, la violence et la folie des adultes qui percute de manière insensée leur joie et leur plaisir du jeu et ils ont si peu de moyens pour exprimer ce double état dans lequel ils sont obligés de vivre désormais. "Par sa fuite, son accident peut-être, Najib dit ce qu'ils ce qu'ils ne savent pas dire, cette chose dans laquelle ils se débattent, chacun à sa manière…"

    La fugue qui aurait pu faire s'achever en drame cette belle histoire initiatique de la découverte par de jeunes garçons et filles de la mort et de l'amour, va révéler au contraire combien pour ces enfants qui sont nés et ont grandi dans les montagnes de Kabylie l'énergie vitale et poétique qui se dégage de la terre chauffée par le soleil comme un parfum peut seule par une sorte de rituel magique faire s'échapper la douleur du corps et lui rendre sa légèreté."
    Extrait de l'article paru dans Algérie Littérature Action n°117-118, page 55

  • Najib l'enfant de la nuit Avis en ligne

    sur le site :  choisirunlivre.com
    Najib l'enfant de la nuit L'Harmattan
    Dès 11 ans

    Sujet :
    Ils sont dix enfants de Kabylie avec Najib à s'être embarqués pour Marseille. Avec Farid et Karima, ils vont passer quelques semaines dans un camp de vacances qui accueille également des enfants de la région. Hanté par le souvenir du massacre de sa famille et de nombreux membres de son village, Najib se lie plus particulièrement avec Maurice, en mal d'affection depuis que sa soeur est atteinte d'un cancer. Disputes et jeux font le quotidien de ces enfants qui se retrouveront tous dans la mise en scène d'un conte algérien.

    Commentaire :
    Emouvant, ce roman sonne juste et exprime avec des mots simples la souffrance des enfants victimes de la guerre. Histoire d'une amitié réconfortante, le récit ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur l'ouverture à autrui et la richesse de la différence. D'ailleurs, à l'indifférence puis aux disputes des premiers jours, succède une complicité enrichissante qui trouve son apogée dans l'organisation d'un spectacle. La mise en scène d'un conte kabyle montre également comment l'imaginaire permet le partage de deux cultures et deux environnements

  • Voix mêlées

     

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    Pour la BISE, Biennale Internationale de la Solidarité et des Échanges  des 9 et 10 mai 2008 s'organise le VILLAGE DU MONDE, Salle des Cordeliers à Romans. Lieu de rencontres entre Romanais et les villes partenaires avec forum, discussions, concert, expositions…Voir http://bisederomans.blogspot.com
    Des auteurs de Romans ou de la Drôme des Collines qui ont écrit des ouvrages ouverts sur un pays étranger donneront des lectures : Monique Domergue avec "Si tu veux vivre avance" éclaire la mémoire des Arméniens. "Un livre à la mer" de Geneviève Briot dévoile les univers de Romanais d'origine algérienne. Chantal Umuraza avec "Une jeunesse rwandaise" délivre son témoignage sur les massacres dans son pays d'origine. Rina Santoro  avec "Tarentulée" invite à la découverte d'une étrange tradition de l'Italie du Sud. "Molière al-Qabbânî" d'André Cohen Aknin (coauteur Mohamed Machti) témoigne d'une expérience de création théâtrale franco-marocaine. Nicholas Lackenby, anglais et volontaire européen à Romans International, avec son recueil de poèmes du monde apporte un écho de la jeunesse des villes partenaires.
    Dans ce Village du Monde où les frontières s'abolissent, une lecture "Voix mêlées", samedi 10 mai à 14h30 et 16 h, donnera diverses tonalités sur le lien entre ici et là-bas. Les auteurs seront là aussi pour échanger avec les visiteurs.

  • Printemps


    Dans la ville
    la pluie semble parfumée
    et les rides d'une femme te sourient.
    Le ciel lève son voile.
    Tiens, il y a du monde aux terrasses des cafés !
    Un visage se tourne vers toi
    visage de plein jour.

    Tu te sens pousser des feuilles.

    G.B 

  • Au cœur de l'écriture

    "Des rêves dans les plis d'une mémoire étrangère frappent à ma tête"
    Deux mois après avoir publié dans le blog "Entre peur et désir" sur l'envie et la difficulté de l'écriture, où en suis-je ?
    Me voici au cœur du roman où les destins de trois femmes s'entremêlent. Je ne sais plus si j'habite cette histoire ou si cette histoire m'habite. Je ne sais plus s'il s'agit de moi, démultipliée, ou de femmes étrangères. Des hommes, proches et  lointains à la fois, traversent l'histoire. Une voix venue de rien ou de presque rien s'immisce dans le récit.
    En perpétuel voyage, je rencontre parfois André qui vit dans un autre monde, celui d'Abelle, son héroïne. Sa pièce de théâtre, Le chant d'Abelle, est en voie de devenir roman. Nous sortons de nos pages, étourdis, allumons la cheminée, cuisinons, marchons dans la campagne. Nos pensées sont encore en errance. Notre vie quotidienne est ponctuée de : je te l'ai dit, tu ne m'écoutes pas, et donne lieu à des éclats de voix ou de rires.
    Il y a aussi parfois trop de monde dans la maison avec Abelle et son jumeau, Roberte, Jeanne,  Angela et tous les autres. Il faut souvent ouvrir grand les fenêtres.