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atelier d'écriture

  • Les haïkus des écoliers

    Le Salon du Livre Jeunesse de Roiffieux en Ardèche avait pour thème cette année Nature et forêt. La veille, je suis intervenue dans la classe de CM1 de Laurence Munoz à l'école St Joseph. Nous avions le projet d'écrire des haïhus.

    Dans la tradition japonaise, le haïku, poésie de 3 vers, s'inscrit sur le thème de la nature et des saisons. Depuis, il a évolué vers des thèmes plus diversifiés. L’écriture du haïku, selon Dominique Chipot, est une marche dans la vie, une marche paisible dont le seul but est de se faire plaisir en prenant le temps d’observer, d’écouter, de goûter, de toucher ou de sentir.

    C'est un art d'écriture qui allie précision, simplicité, suggestion et qui, pour moi, est un art de vie.

    Après avoir fait connaissance, les enfants m'ont présenté leurs poèmes précédents, haïkus d'automne et d'hiver. Nous avons esquissé collectivement quelques poésies à partir d'une page de Najib l'enfant de la nuit qui exprime les sensations d'un enfant dans la montagne.

    Et nous voilà partis vers un petit bois non loin du village, tous les sens en alerte. Sur le chemin déjà, ils écrivaient leurs premières mots. Sous les arbres, ils se dispersaient, attentifs aux bruits, aux parfums, aux images.

    Les enfants ont rassemblé leurs haïkus dans un recueil. En voici quelques-uns : 

    Les maisons en pierre

    P1120360.JPGSous le vent du printemps

    Le champ et ses lignes vertes

    Loan

     

    Un morceau de bois gravé

    Par les insectes

    Le lierre a mis ses paillettes

    Chloé

     

    Le bruit du vent dans les arbresP1120365.JPG

    Les fourmis sur les mots

    Par terre les feuilles

    Léandre

     

    Cette forêt harmonique

    Percussion de mes pas

    Nature si belle que je n'ai plus de mots

    Maëlys

     

    Écorce douce écorce rugueuseP1120366.JPG

    Le gendarme monte sur la fleur violette

    La mousse sur la pierre

    Tiphaine

     

    Les orties piquent

    Ça fait fait très très mal

    Les prunes fleurissent

    Loan

    P1120370.JPG 

    Je suis tombé dans un trou

    Plein de haïkus

    Je me fonds dans le paysage

    Maëlan

    De retour en classe, ils m'ont posé des questions sur Najib l'enfant de la nuit et surtout sur L'ogre aux pieds nus qu'ils avaient lu en classe. Le livre étant épuisé, Laurence l'avait emprunté à la Bibliothèque d'Annonay. Le lendemain, lors du Salon, les enfants se sont bousculés pour acheter les exemplaires que j'avais apportés. Hélas, je n'en avais que deux.

    Geneviève

  • Échos à "31 minutes"

    Échos
    En écho à l'exposition "31 minutes", les participants à l'atelier d'écriture de Marie-Paule Richard ont livré leurs impressions.  Que les auteurs nous pardonnent de ne citer que quelques extraits.

    "Regard perdu. Corps endolori. Lisière de la forêt des songes.
    Bruit insolent des tambours, reflet lyrique dans le miroir. On ne vit pas la musique, on communie avec elle, comme l'oiseau se fond dans le ciel." Rémy

    "Une vie, un voyage sur terre. Passant par les forêts de bambou, rien n'empêchera les obstacles qui guettent les pas. Ils sont là au milieu des tiges de bambous…
    Oui hier, quand j'étais petite fille, j'ai essayé de diriger le miroir vers le ciel pour voir l'image des anges, mais le ciel me semblait trop loin. Sur mon miroir est tombé un caca d'oiseau. … J'ai retourné le miroir vers la terre."    Esi Chantal

    "Va, cours, … le visage, les pensées et les cheveux aux quatre points cardinaux, tu cherches ta route. … ta vie bouillonne, ta vie brouillonne comme un pied de nez à la mort" Marina

    "Nous, traçons !
    Les pieds dans les voyelles englués.
    Les cheveux emmêlés dans les consonnes.
    Les dents dans les fruits.
    Défendons-nous !
    Donne envol à mes envies
    Donne vie à ma colère,
    Mes mains liées à ta liberté,
    Face au miroir bleu." Arnaud

    "Tracer les pas pour ceux qui viendront après, plus tard, avec leur musique, avec leur silence, avec leurs mots, avec leur chant, pour que jamais ne soit rompu le lien des hommes, le lien de la terre au ciel, le lien de l'amour." Sylvie

    "Pas à pas, mot à mot, Petit Poucet perdu dans une opaque forêt de bambous épaisse comme une encyclopédie. Tes mots, des petits cailloux blancs qui pleuvent en orage, crépitent, bouillonnent, … tels la vie insolente – souffle du vent qu'on ne peut retenir. " Mélanie

    "Forêt, bambou, rizière, touffeur, moiteur, défiance.
    Des parfums d'enfance indochinoise qui ne parlent pas de liberté, mais de silence et d'immobilité. … L'enfance et la jeunesse, comme des pages de brouillon sur lesquelles on peut s'exercer, avant de tracer avec application et le moins de repentir possible, la calligraphie qui composera notre livre de l'âge adulte, puis celui de la maturité." Évelyne

    "L'homme se tient debout face à l'immensité de la forêt de bambous et se demande le chemin à prendre. … Il sait que la beauté de la vie naît de son imperfection." Florence


     Et Marie-Paule elle-même nous dit : "les tiges de bambou murmurent une histoire d'ailleurs, de pays lointains et de terres vierges, un moi inconnu, inexploré."