Terre de l'été
Il y a une soixantaine d'années, le poète Alain Borne écrivait les poèmes qui composent "Terre de l'été". Je l'imagine aux heures chaudes à l'ombre des persiennes dans sa maison de Montélimar évoquer la brûlure de l'été et de l'émoi amoureux.
En voici quelques extraits :
"Août
le vent de flammes
sur l'enclume blanche,
et tout le ciel n'est que marteaux.
……………
Le soleil imite l'amour
et pèse sa lente brûlure
aux balances d'un corps renversé
……………
Pour quatre lèvres
une soif unique
chemine chemine
cheval de soleil
……………
Sous sa robe blanche
ma compagne est nue
jambe de soleil,
corsage de lait
sang visité d'eau
il reste une source
où le ciel est tiède
et où l'aube reste
sous le grand midi,
il reste un peu d'ombre,
un dernier cyprès
sur le feu de la route,
un pétale de neige
sur tout ce fer rouge,
ma compagne est nue
sous sa robe blanche
chemine, chemine,
cheval de myrte.
Pour quatre lèvres
une soif unique
chemine chemine
cheval d'éveil"