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  • Liberté des femmes

    41vfJlntHlL._AA160_.jpgLe roman "Des cerises en hiver" retrace l'histoire d'une famille modeste et s'attache particulièrement à ces "Femmes d’hier dont les rêves contrariés sont aussi le terreau dans lequel poussent les fleurs de la liberté des femmes d’aujourd’hui", commente Marie-France Moyns de Maif Magazine. D'autre part, la lettre des médiathèques du Pays de Romans parle d'une "ronde des femmes". Dans sa ronde, Roberte, l'héroïne soumise, tient la main de ses filles et petites-filles qui, elles, ont choisi de vivre leur vie. "

    Au cœur de "Des cerises en hiver", il y a aussi celle qui n'est pas née. Une voix étrange surgit par instants dans le roman. C'est un espace d'imaginaire, une voix à la fois ancestrale et future qui accompagne les personnages, à la fois voix intérieure et voix d'ailleurs.

    "Je suis celle qui n'est pas née. Quand je dis "je" c'est bien sûr un abus de langage, c'est jouer à l'esprit incarné dans une chair bien particulière, celle des mots. J'appartiens à la transparence. Je m'accroche aux vocables, aux phrases …

    Je n'avais pas droit de vie. Pour Jeanne, je n'étais pas une graine, mais un grain de sable. Je suis non-né. Il y a bien des René, re-né, pourquoi pas des "nonné". Je m'invente au féminin avec un zeste de masculin.

    Quand on n'a pas de corps, on échappe au temps, aux traces de l'hérédité. Vivre non, ivre oui. Par mes rêveries chorégraphiques, je tourne sur la rose des vents de l'écriture avec le ciel comme étoile polaire, la terre comme sud, l'ouest en guise de passé, l'est est mon avenir. Un avenir lié à la source

    Encre sur la page, sillon tiré sur la ligne, lettres semées l'une devant l'autre pour devenir mots et phrases, pour avancer dans le chant. Sirène appelée par une petite pensée de rien du tout. Lettres liées comme le sont les hommes et les arbres, les vivants et les morts. Iles désertes et solitudes aux ailes déployées vers le désir dans l'air que l'on respire. Sons de terre et de sang, silences.

    Mon silence est vibration. Debout dans l'esprit du vent, oiseau, empereur, serviteur du passant, je danse avec l'océan.

    Vivre le temps d'un roman. L'esprit du vent tourne les pages le temps d'une vie. Les phrases s'envolent avec les feuilles, parlent à l'avenir. Jeanne, je ne suis pas enfant de ton corps… je suis ton ombre et ta liberté. A toi de ne pas me perdre."

    "Des cerises en hiver" de Geneviève Briot - Editions L'harmattan